Mercredi 29 juillet 2020
Plus de 450 harragas algériens arrivent à Murcie : les informations en détail
Avec le bon climat qui règne, l’émigration clandestine en Algérie recommence avec une vague sans précédent. Les harragas n’ont jamais renoncé ; ils attendaient le calme de la mer qui était perturbée depuis des semaines par un vent permanent.
La Covid-19 et le confinement n’ont jamais posé un problème pour eux. Mais cette nouvelle vague de juillet 2020 est stupéfiante.
Selon les journaux régionaux d’Espagne dont La Opinion De Murcia et Laverdad, ces derniers jours plus de 450 immigrants ont gagné les côtes de Murcie, région qui fait face à l’ouest algérien (le grand point de départ). Il y a moins de 300 km entre ladite région espagnole et l’ouest d’Algérie. Parmi ces arrivants, il y a des mineurs et des femmes. Selon les mêmes journaux, Murcie s’attend à des nombres encore affolants d’immigrants algériens. Les grands points de départ signalés sont Mostaganem et Oran.
Le deuxième journal intitule son article ainsi : « La plus grosse vague de bateaux en trois ans amène 454 Algériens en moins de 24 heures ».
Ces centaines de harragas dont parlent les journaux sont tous des Algériens. S’il y a quelques Marocains parmi eux, il faut savoir que ces derniers sont passés par l’Algérie en partant des régions de l’Ouest, notamment Aïn Temouchent.
Selon les mêmes sources, cette vague immense a commencé le vendredi 24 juillet 2020 et continué les jours suivants. Voir des photos ici : https://www.laopiniondemurcia.es/multimedia/fotos/comunidad/2020-07-25-188449-llegada-inmigrantes-playas-region-murcia.html
Les centres de rétention des migrants dont celui de Sangonera (Murcie) sont fermés en raison du Covid-19 ; des dizaines de réfugiés ont été libérés au début de la pandémie. Selon la loi espagnole, le délai maximal de la rétention est de 60 jours ; si le migrant n’est pas renvoyé vers son pays natal, la police le libère. Ajouter à cela, la fermeture des frontières algériennes qui suspend le renvoi des migrants au pays natal.
Ainsi, ces deux points (fermeture des centres et fermeture des frontières) encouragent davantage les départs d’ici : les harragas estiment avoir mille chances d’être libérés et de n’être pas renvoyés en Algérie comme avant.
Les arrivants sont aujourd’hui isolés dans un point du port de Carthagène dans des tentes pour effectuer des tests relatifs au Covid-19 avant d’être pris en charge ailleurs. Les services sanitaires ont diagnostiqué plus 30 migrants positifs. Regarder les photos : https://www.laverdad.es/murcia/campamento-inmigrantes-puerto-cartagena-20200727214032-ga.html
De nouveaux articles des deux journaux signalent que la police est en train de rechercher plusieurs arrivants qui se sont évadés des tentes pour être libres et notamment pour gagner la France, la destination rêvée des harragas.
Par conséquent, les émigrants et les policiers sont dans la même situation de désarroi. Les premiers se trouvent dans des espaces et des conditions inadéquats (tentes) ; les deuxièmes se disent dépassés par le nombre énorme de migrants.
Les immigrants sont pris en charge par la Croix Rouge et les ONG. Leur arrivée divise l’Espagne entre les solidaires qui soutiennent l’hospitalité et les opposants qui ne veulent plus d’étrangers.
Selon Laverdad, le chef du Parti Populaire, Pablo Casado fustige le Ministère de l’intérieur et l’accuse d’ignorer les immigrants.
Selon La Opinion De Murcia, le député de droite Santiago Abascal qualifie l’arrivée des immigrants comme « une invasion silencieuse », une source d’infections, et un danger pour la région Murcie.
Si ailleurs des Espagnols et des étrangers se battent pour sauver et prendre en charge les harragas algériens, l’Algérie ne dit rien sur ses propres enfants qui l’ont quittée. Même les médias se contentent d’annoncer le chiffre 400 en peu de lignes pour remplir la page des faits divers. L’Algérie perd tranquillement sa jeunesse, celle qui constitue la majorité absolue de la population ! C’est triste et révoltant !