24 novembre 2024
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Les déserteurs de la dernière heure, et le dérapage de Gaïd Salah

DEBAT

Les déserteurs de la dernière heure, et le dérapage de Gaïd Salah

La trahison a gagné l’alliance présidentielle.

L’Algérie est en train de vivre des grands moments de son Histoire, le peuple est l’acteur principal grâce à son salut et son courage. Sans oublier tous ceux qui ont contribué pour éveiller la société dans une démarche responsable et pacifiste.

Depuis le 22 février, les Algériens ont su prendre les bons moyens pour exprimer leurs désaccords à l’égard d’un pouvoir qui refuse de comprendre qu’un jour les choses vont prendre une autre tournure, et que leurs manigances vont cesser.

Le plus surprenant est de voir la réaction en toute honte bue de l’alliance présidentielle composée notamment du RND, FLN, UGTA, TAJ et le MPA, et le dernier dérapage de Gaïd Salah un général-major de l’armée. Ce dernier veut, peut-être, être sur les pas du Maréchal Sissi  d’Égypte ! Car il vient de manquer une belle occasion de se taire. En tous cas, c’est la rue qui prendra la décision pour en lui demander de le faire.

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Bien avant ces mouvements sans précédent, il y a eu des tentatives pour atténuer  l’ampleur de la révolte populaire avec des allures de provocation, de menaces et jusqu’à modérer leur discours pour des raisons de félonies. Les représentants du système ont été surpris de facto par ce tsunami populaire, et leurs réactions face à ce dernier sont radicalement incohérentes avec les attentes d’un peuple qui refuse l’indignité.

À la veille de l’indépendance, l’Algérie a déjà vécu de presque semblables circonstances, la France coloniale et ses affidés ont pris des décisions dans le but de prendre le contrôle de l’Algérie de demain. Persuadés que la France va quitter les lieux, des éléments d’origine algérienne, les DAF (déserteurs de l’armée française) ont déserté leurs institutions militaires pour se rallier à l’ALN.

Avec la complicité de l’armée des frontières dirigées par le clan d’Oujda, aucune mesure de méfiance n’est prise contre eux malgré leur implication dans les différentes exactions contre le peuple algérien. La nouvelle Algérie est partie sur un mauvais départ, elle a été livrée aux mercenaires et faux nationalistes.

Les raisons de cette complicité et de perfidies sont multiples, et l’Histoire est en train de les révéler  pour en faire des sujets de traîtrises.

Des ennemis d’hier qui veulent devenir des amis d’aujourd’hui

C’est une attitude étrange. Ce n’est pas aussi loin que cela, des personnages politiques composés de la pire pègre comme Ouyahia, Sidi Saïd, Bouchareb, Ghoul, Sellal, Benyounes, Saidani, Gaïd-salah et toute cette engeance qui se sont constitués en clubs fermés jouent contre le destin des Algériens, soudain, ils modèrent leur discours pour rejoindre la protestation populaire.

Pour sauver leur peau ou bien un sésame pour intégrer la nouvelle organisation que leurs parrains sont en train de fomenter dans des projets diaboliques? Pour les avisés, ce n’est pas fortuit ce virement à 180 degrés.

Pourquoi l’armée se mêle tant dans les affaires politiques du pays? Depuis 1962, les chefs d’État sont choisis et défaits par cette institution militaire. Cette tradition doit-elle perdurer malgré les millions d’Algériens qui réclament la fin de ses modes de désignations et la fin du système?

Une triste Histoire est en train de s’écrire, l’armée, d’une manière illégale, instruit le Conseil constitutionnel d’appliquer une loi qui destitue un président de la république. Nous sommes en phase d’un véritable coup d’État appuyé par les déserteurs de la dernière heure comme Ouyahia.

Les dessous de cette manœuvre sont une manière de gagner du temps. Le maintien des élections avec le cinquième mandat, le prolongement du quatrième mandat, l’organisation d’une conférence nationale et en dernier de maintenir le pouvoir pendant une période sous l’égide du président du sénat en l’occurrence Bensalah un proche fidèle de Bouteflika. C’est-à-dire ce dernier scénario contredit les attentes du peuple.

Ça rime à quoi cette dernière tentative ?

Selon Dr Sadi, l’ancien leader du RCD, qui qualifie la proposition de Gaïd Salah «d’un fait grave en la forme et dans le fond».

«Le recours à l’article 102 implique le transfert du pouvoir au président du conseil de la nation jusqu’à l’élection présidentielle, ce qui revient à enfermer la dynamique citoyenne qui a mobilisé des millions d’Algériens pour le changement radical dans des structures et des mécanismes obsolètes et condamnés par des marches historiques qui ont suscité l’admiration du monde.»

Avant cette sortie vindicative de l’armée, il y a eu des provocations et des manipulations qui n’ont pas eu raison d’échouer la mobilisation malgré les grands moyens médiatiques qui ont été mis par des puissants oligarques affiliés aux différents clans du système. Il a été rapporté par certains médias de l’existence d’endroits spécialement aménagés avec des équipements sophistiqués pour prendre le contrôle des débats dans les réseaux sociaux. Des  jeunes informaticiens ont été engagés pour investir la toile afin de polluer les espaces d’expressions avec des faux profils, ils émettent des fake news avec des informations fallacieuses pour dénigrer des hommes et des femmes qui ont un grand poids politique.

Ils ont tout essayé pour désorienter l’algérien de son objectif initial qui est le départ du système. De la menace islamiste au régionalisme, en passant par la neutralisation des forces vives et les voix qui alimentent les espoirs d’une révolte pacifique.

En d’autres termes, l’article 102 est un gilet de sauvetage pour le pouvoir.

Auteur
Mahfoudh Messaoudene

 




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