Mardi 12 mars 2019
Le violeur de constitutions récidive
Le violeur de la constitution algérienne en 2008 pour rester au pouvoir a récidivé, lundi 11 mars, pour, tenez-vous bien, prolonger son quatrième mandat sans passer par des élections.
Abdelaziz Bouteflika, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a tout simplement reporté les élections présidentielles d’avril 2019 à une date ultérieure, ignorant superbement l’article de la constitution qui stipule clairement que ce report n’est autorisé qu’en cas de guerre.
Ainsi donc, après avoir échoué dans sa tentative de briguer un cinquième mandat à durée déterminée, Abdelaziz Bouteflika change de fusil d’épaule et opte pour un quatrième mandat à durée indéterminée. Hadj Moussa, ou Moussa hadj, quoi !
Aussi, au moment où des millions d’Algériens sont dans la rue pour exiger le départ de tout le système, Abdelaziz Bouteflika n’a pas trouvé mieux que de limoger le premier ministre, Ahmed Ouyahia, pour le remplacer par un membre de son gouvernement, Noureddine Bedoui en l’occurrence. Hadj Moussa, ou Moussa hadj, encore et toujours.
Une chose est sûre maintenant : ce pouvoir est dans un oued, et les Algériens sont dans un autre. Pire encore, les tenants du pouvoir se comportent comme s’ils étaient les dépositaires de ce pays. «Dazzou maâhoum », semblent-ils dire aux manifestants.
C’est ce mépris total envers ses compatriotes qui poussera sans nul doute les Algériens à ressortir massivement dans la rue, vendredi prochain. Les Algériens ne sont pas près de lâcher du lest. « Dégagez ! », tel est le slogan phare des nouvelles manifestations.
Abdelaziz Bouteflika reconnaît publiquement qu’il est âgé et malade, mais continue à croire dur comme fer qu’il est là et qu’il entend peser de tout son poids dans l’édification d’une « nouvelle République » et d’un « nouveau système ».
Un homme qui a violé la constitution pour rester vingt ans au pouvoir avec les résultats que l’on sait, peut-il bâtir une deuxième République en moins d’un an ?
Les violeurs en série ont ceci de particulier qu’ils commettent toujours l’erreur qui les conduirait devant les assises. Les violeurs de constitutions, eux, sont condamnés par l’Histoire.
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