Mardi 12 mars 2019
Le 5ème coup d’État contre l’Algérie ?
Si l’on compte bien, la déclaration du 11 mars constitue le 5eme coup d’État de Bouteflika contre l’Algérie :
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Le 1er c’était en 1962, lorsqu’il avait, avec Boumediène, manipulé Ben Bella, pour l’isoler des historiques (Aït Ahmed, Boudiaf, Khider), l’utiliser contre le GPRA, et avancer avec l’armée de l’extérieur, depuis le Maroc et la Tunisie, pour prendre Alger par la force en écrasant les derniers maquisards.
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Le 2ème, c’était en 1965. Bouteflika était la cause et l’instigateur du coup d’État contre le même Ben Bella.
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Le 3ème, c’était en 1999, lorsqu’il avait été ramené et installé dans un simulacre d’élections dans lesquelles il avait négocié, avant les ‘’élections’’, le pourcentage de suffrages !
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Le 4ème, c’était en 2009, lorsqu’il avait trituré la constitution pour lever le verrou de la limitation des mandats et s’octroyer une présidence à vie.
Cette tentative de 5eme putsch, en piétinant la constitution en vigueur, et pouvoir rester président probablement jusqu’en 2024 (!), ne peut être comprise si l’on oublie la nature du personnage : Bouteflika est né dans la violence, la ruse et le complot permanent, caractéristique du système Boussouf-Boumediene, élaboré au Maroc pendant la guerre de libération nationale. La fin justifie les moyens, tous les moyens.
Le système politique construit par Bouteflika et ses amis après 1962 ne pourra jamais se réformer.
Il n’y a qu’une seule perspective d’évolution dans l’intérêt de l’Algérie : la disparition du système dans ses fondements : dissolution du FLN, dissolution de la police politique, retour de l’armée dans ses casernes et à sa mission naturelle de défense du pays, et l’installation d’un gouvernement indépendant pour élaborer les bases d’un fonctionnement démocratique.
Cette tentative de 5eme putsch ne se déroule pas, comme les précédentes, dans le silence de la terreur politique et le fait accompli.
La forte mobilisation populaire et pacifique, saluée par le monde, a toutes les chances et les moyens, d’en faire ‘’une tentative avortée’’ !
Gageons que cette fois-ci, les Bouteflika et leurs complices ne mettront pas la 5e étoile sur son cercueil de mort (1).
A. U. L.
Notes :
(1) Allusion aux étoiles qui ornent les maillots des équipes nationales qui ont gagné le nombre de fois la coupe du monde de football.