Jeudi 7 février 2019
Sans un candidat de consensus, la présidentielle ne sera qu’une simple formalité !
Ce serait réduire à une caricature grossière que de comprendre l’engagement citoyen avec le candidat Ali Ghediri des personnalités publiques comme Mokrane Ait Larbi, Madame Assoul rejoint récemment par le docteur Mourad Goumiri, Ferhat Ait Ali, Saâd Lounès et bien d’autres comme un opportunisme pour une continuité du système à leur manière.
Elle est salutaire et pourrait être inscrite dans les annales de l’histoire de l’Algérie indépendante. Pourquoi ? Parce qu’elle pourrait être une aubaine pour faire sortir définitivement le pays du règne par légitimité révolutionnaire qui s’éloigne progressivement de l’esprit du 1er novembre et, ce au-delà de la personne du général.
Ces personnes ont confirmé avec la sortie récente du premier ministre dans sa conférence de presse qu’il s’agit là d’un artifice diabolique qui prend en otage un moudjahid malade uniquement par défaut de succession. Ce groupe est formé d’opportunistes du parti unique et de ses excroissances qui, en voulant perpétuer l’ordre établi, refusent, voire même résistent aux changements.
Il faut dire d’emblée que la coalition qui soutient le 5éme mandat entretient le mystère lorsque l’opinion publique aborde la question de la validité de la candidature d’Abdelaziz Bouteflika pour la succession à lui-même le 18 avril prochain.
D’abord les quatre formations politiques FLN, RND, TAJ et MPA déclarent leur adhésion mais laissent la responsabilité au président de l’exécutif, secrétaire général du RND et premier ministre en place de répondre aux préoccupations citoyennes autour de la question, selon toute vraisemblance qui constitue une gêne qui pourrait s’apparenter un manque d’information ou carrément une panique.
Il est vrai que « certains » reconnaissent à M. Ouyahia une « certaine » cohérence dans ses discours de ces plus de deux décennies de sa carrière politique depuis la fameuse ponction sur les salaires jusqu’à la taxe sur les passeports. Après tout disaient-ils c’est l’homme des « sales besognes » mais qui sait éteindre le feu lorsqu’il y a péril en la demeure. Rappelons-nous. Des entreprises algériennes du bâtiment étaient en faillite, des centaines de milliers de travailleurs se sont retrouvés sans salaires, il a fallu une «touiza » sous forme de contribution par ceux qui sont activité certes impopulaire mais justifiable étant donné les circonstances, pour sauver les meubles.
L’esprit de taxer ceux qui voyagent servait aussi à alléger la planche à billets par ceux qui peuvent sacrifier une toute partie de leurs loisirs, elle est aussi impopulaire mais passable. Cette fois-ci, lors de sa conférence de presse du samedi 02 janvier 2019 (01), il s’est montré en déphasage total entre ce qu’il avance et certainement ce qu’il pense.
Il n’est pas nécessaire d’être un fin psychologue pour constater cela mais juste en observant. Lorsque les questions sont simples et d’ordre général, comme sur sa démarche économique, ses relations avec les ministres de son exécutif, ses alertes au parlement, les réserves de change, l’amazighité etc., il remercie la personne qui l’a interrogée et s’étale sur la réponse mais lorsque la question revient à Bouteflika, il devient agressif, parfois même insultant et d’autres fois carrément direct du tic au tac.
Rappelons justement pour preuve sa réponse menaçante contre le recours à la rue de l’opposition contre le cinquième mandat, l’insulte au quotidien El Watan le qualifiant « d’obsession maladive depuis 2004 », sa réponse brute : « Bouteflika ne fait pas de campagne électorale » etc.
Plus grave et sachant qu’il est filmé et pourrait être vu par le monde entier, il transgresse ouvertement la constitution algérienne alors qu’il devrait lui être garant pour sa protection en tant premier responsable de l’exécutif. Il justifie la candidature d’Abdelaziz Bouteflika par le précédent créé en 2014. Il était bien malade n’a pas fait de campagne électorale mais « a été élu avec un score écrasant de 81,53% ». Cette fois ci toujours selon lui, il déroge même aux critères constitutionnels pour déclarer sa candidature par lettre, suggérant par là qu’il ne se présentera même au Conseil constitutionnel. Il s’adressera au peuple par procuration.
la question, au demeurant très générique et incommodante de la certitude de son intention de se porter candidat, il avance une probabilité de 99% et invite la journaliste à une analyse seulement, alors qu’il s’agit là d’une inquiétude centrale du corps électoral à moins d’un mois de l’expiration des délais de dépôt des candidatures.
Il se contredit de suite « il n’y a aucun doute ni plan « B » c’est Bouteflika ». Qui lui donne cette assurance pour adopter un tel état d’esprit face à cette situation, pourtant existentielle si ce n’est une un électorat acquis à cet ordre établi. Autour d’un candidat de consensus comme c’est le cas actuellement de Juan Guaido au Venezuela, on aura deux visions dos à dos : celle de la continuité et l’autre de la rupture et pacifiquement et démocratiquement au peuple de choisir dans la quiétude et la sérénité.