23 novembre 2024
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Pourquoi impliquer l’ANP dans la « sécurisation » de la présidentielle ?

DEBAT

Pourquoi impliquer l’ANP dans la « sécurisation » de la présidentielle ?

Dans le numéro de février d’El Djeich, la revue du ministère de la Défense revient sur l’importance de la sécurisation de la présidentielle par les soldats de l’ANP.

En vrai ce n’est pas là la première fois. Depuis plusieurs numéros, la revue El Djeich évoque avec insistance le rôle de l’ANP dans la sécurisation du scrutin présidentielle « dans le respect de ce « que la constitution lui a assignée ». 

« … les élections du 18 avril prochain seront une autre occasion pour l’ANP de réaffirmer ses hautes aptitudes à assurer la sécurité de tels rendez-vous nationaux et sa disponibilité à contribuer au succès de cette fête démocratique en permettant aux électeurs d’accomplir leur devoir envers la patrie dans des conditions normales et dans un climat sûr. De par son engagement patriotique constant, s’agissant notamment de la sécurité et de la stabilité du pays », lit-on dans l’éditorial d’El Djeich. 

Pourquoi donc impliquer l’Armée dans une élection présidentielle ? N’y a-t-il donc pas assez de forces de police et de gendarmerie pour assurer la sécurité, même pour les bureaux itinérants du sud du pays ? Sommes-nous encore en guerre civile ?

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Cet édito interroge sur la pertinence de ce rôle que doit jouer l’institution militaire au moment où le pays ne semble menacé par aucune force extérieure ou intérieure. Du moins clairement.

Pourtant, juste au début de cet édito, il y a eu un long développement sur la situation du pays duquel on peut tirer cette phrase qui dit toute l’assurance de l’institution  : « Le climat de stabilité que connaît le pays grâce à la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, initiée par le président de la République et adoptée par le peuple ».

Alors pourquoi engager l’institution militaire alors même que le vice-ministre de la Défense, s’appuyant sur une loi récemment votée intime l’ordre aux retraités de l’armée de ne pas s’impliquer dans la politique ?

Quand on sait que l’ANP a réussi depuis plusieurs années à damer le pion aux groupes terroristes les réduisant presque à néant, cette sortie laisse songeur. Car, il y a comme une incompréhension. Une de plus en cette période pré-électorale particulièrement trouble. Pas seulement.

De nombreux acteurs politiques s’interrogent sur le rôle, voire l’implication de l’Armée dans les élections et par extension dans la présidentielle. Mohcine Bellabas, le président du RCD a déclaré il y a quelques jours qu’il a « fallu constater que les engagements solennels des dirigeants de l’institution militaire quand à la neutralité de l’Armée ont toujours été démentis par les faits ».

C’est dire la méfiance des politiques vis-à-vis de l’Armée surtout quand celle-ci s’implique dans un processus électoral.

Tiguentourine, une affaire dans une affaire ?

Le même éditorial évoque également en des termes comminatoires l’attaque terroriste de Tiguentourine. Un large extrait d’une déclaration de Gaïd Salah y est aussi intégrée.

Le vice-ministre de la Défense tenait ces propos particulièrement troublants  : «La tentative terroriste avortée à Tiguentourine est le meilleur exemple de ce qui est dit. Cette opération voulue, par diverses parties, comme un test des capacités de l’ANP et de sa vigilance, et qui a été espérée, essentiellement par certaines parties malveillantes, pour diminuer des potentiels de l’ANP en termes de planification et d’exécution réussie d’une opération militaire d’une telle sensibilité, d’une telle envergure, et dans de telles conditions. L’objectif était donc l’emploi par un acte terroriste de pratiques abjectes, visant l’image de l’Algérie entre les Nations. Un plan qui a essuyé un échec total, et je dis bien, un échec total, tant de l’intérieur que de l’extérieur. »

De qui parle Ahmed Gaïd Salah quand il évoque « certaines parties malveillantes » ?

Pourquoi revenir avec cette insistance en ce moment sur un événement certes tragique qui a eu lieu il y a six ans ?

Décidément l’attaque de Tiguentourine ne semble pas avoir livré tous ses secrets. Elle pourrait être une affaire dans une affaire…

Auteur
La rédaction

 




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