Mardi 8 janvier 2019
Arabie Saoudite : la poursuite des réformettes en ce début d’année
Pour répondre aux accusations des femmes torturées dans les geôles du royaume depuis l’étranger, un décret royal vient d’être signé par le roi Salmane et appliqué depuis dimanche 6 janvier et qui, lit-on, oblige les tribunaux de notifier aux femmes par texto en cas de divorce.
C’est un SMS qui pourrait changer la vie de beaucoup de femmes en Arabie saoudite. Les Saoudiennes seront désormais averties de tout changement de leur statut matrimonial par texto, notamment en cas de divorce, selon cette même loi.
Cette mesure semble avoir comme objectif de freiner les cas considérablement répandus d’hommes mettant fin secrètement à leur mariage sans en informer leur conjointe.
Les femmes dans le royaume pourront consulter des documents liés à la rupture de leur contrat de mariage via le site internet du ministère. Cette mesure intervient alors que le puissant prince héritier Mohammed Ben Salmane mène des réformes économiques, sociales et religieuses inédites dans ce pays pétrolier ultra -conservateur, qui impose aux femmes des restrictions parmi les plus sévères au monde.
Les femmes ont notamment obtenu l’autorisation de conduire à partir de juin 2018. Elles ont également été autorisées à accéder aux stades sportifs, auparavant réservés exclusivement aux hommes.
Ryad cherche en outre une plus grande participation des femmes au marché du travail alors qu’il cherche à diversifier une économie trop dépendante du pétrole.
Mais l’Arabie saoudite réprime aussi toute dissidence, et a mené des centaines d’arrestations dans les milieux religieux, intellectuels, économiques notamment dans les milieux militant pour les droits des femmes.
Le pays est notamment critiqué pour un système de tutelle masculine qui oblige les femmes à obtenir la permission de leur parent masculin le plus proche dans la plupart des domaines de leur vie, comme pour voyager ou se marier.
Ce même dimanche, une Saoudienne âgée de 18 ans arrêtée à l’aéroport international de Bangkok a dit craindre pour sa vie en cas de rapatriement par les autorités thaïlandaises, qui ont confirmé lui avoir refusé l’entrée dans le pays à son arrivée du Koweït.
La femme, qui a utilisé Twitter pour plaider sa cause, a expliqué avoir tenté de fuir des mauvais traitements infligés par sa famille et qu’elle était en transit pour aller demander l’asile en Australie, pays dans lequel elle vient d’obtenir un visa.
Doit-on pour autant s’estimer heureux que nos femmes ont au moins leur mot à dire dans le processus de divorce ?