22 novembre 2024
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Algérie : matricide ou retour de conquête ?

DECRYPTAGE

Algérie : matricide ou retour de conquête ?

L’emprise de l’idéologie islamiste et des charlatans de tous bords sur la société algérienne est totale.

En Algérie, d’aucuns pensent que le pire est encore à venir. Comment leur donner tort quand on constate l’état de délabrement auquel est arrivé notre pays ? Un désordre culturel, économique, social et juridique fait pendant au despotisme, la violence, la corruption, l’opportunisme, l’incivisme, le racisme et le racket, dans l’impunité totale et le sentiment général que tout est normal.

Dans ce pays où le droit et la loi empruntent des voies parallèles qui ne se rencontrent jamais, le devoir citoyen et l’engagement patriotique deviennent objets de railleries quand ils ne sont pas simplement combattus et réprimés.

Il y a certes, un drapeau national brandi ostensiblement à toutes les occasions, mais qu’en  est-il vraiment dans le fond ? Le nationalisme assourdissant n’est-il pas en train de se dissoudre dans les eaux troubles d’un reniement sournois, les derniers bastions patriotiques ?

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Des décennies de conditionnement par les moyens d’une arabisation et d’une islamisation  abétissantes et belliqueuses ont fini par produire des Algériens qui se gargarisent de faux savoirs et de fausses valeurs, cherchant leurs modèles dans le panthéon obscur de l’Arabie bédouine.

Ils se saoulent à l’eau « bénite » d’un désert noir de pétrole et se pensent forts, intelligents, libres, heureux, et de surcroît titulaires pour le paradis.

Les islamistes sont partout, ils investissent les institutions, les espaces publics et même  nos foyers. Ils pénètrent le corps de la société par tous ses pores avec la bénédiction des faiseurs de lois et de la force qui les inspire. L’impunité leur est assurée. Alors, rien ne les arrête pour décerveler, contraindre et terroriser une population qui leur est livrée pieds et poings liés par un pouvoir que le moindre sentiment patriotique n’anime. Point de lois pour mettre fin à leurs agissements néfastes ! Point de droits aux victimes pour s’en défendre !

Les hôpitaux manquent, l’équipement médical fait défaut, mais les mosquées poussent comme des champignons, elles diffusent de leurs minarets insolents des prêches incendiaires, contre la vie, les libertés, les loisirs, la beauté et  les non musulmans.

On y embrigade par milliers des adultes infantilisés, des femmes soumises et des enfants innocents. Dans ces temples où la parole insulte la sagesse, on prétend guider les fidèles sur « le bon chemin », mais tout le monde observe qu’on en sort pervers, hypocrites, mercantiles, haineux voire criminels.

Leurs hauts parleurs inutiles et tonitruants matraquent sans cesse les esprits libres restés hors de leurs enceintes, avec une nuisance sonore qui ne respecte ni le sommeil du bébé, ni le repos du travailleur, ni la tranquillité du malade. Leurs harangues sont inaudibles à l’extérieur et personne n’est assez fou pour chercher dans ces conditions à en saisir la teneur.

Mais qu’importe ! Le but essentiel, n’est-il pas d’affirmer et de réaffirmer une domination absolue sur les consciences ? Comme un burin, on enfonce constamment le dogme exclusif dans les têtes, lesquelles par la force des choses, finissent par s’incliner et se vider de toute substance susceptible de les relever.  C’est ainsi qu’on perpétue la bêtise depuis des siècles. Goebbels n’a rien inventé.

Les  insoumis qui échappent à leur emprise, eux, sont injuriés, menacés, épiés et souvent traqués puis arrêtés au nom de la loi pour avoir été surpris dans leur intimité en train de manger au mois de Ramadhan, en possession d’un livre professant une autre confession, ou simplement pour avoir exprimé une opinion qui ne convient pas aux gourous du pays.

Parfois, au nom d’Allah, ils reçoivent une balle dans la tête pour éteindre la lumière qui en émane.

Ces constructions effrénées aux coûts faramineux s’érigent sur les deniers de l’Etat, associés aux fortunes mal acquises des riches  malandrins que le système politique engendre à profusion. L’honorabilité se vend et s’achète sur le marché de la bigoterie comme une vulgaire denrée. Tout le monde y fait ses emplettes sans remords ni pudeur.  Les jeunes femmes portent le hidjab pour trouver un mari sans se soucier de ce qui les attend. Etre vues par tous les déphasés de leur temps, comme des filles de « bonnes mœurs » vaut bien le guêpier dans lequel elles se jettent.

Les hommes se drapent d’un habit moyenâgeux pour fuir leur siècle dont ils apprécient pourtant le bon gîte, la bonne pitance et les joujoux de luxe. Il est vrai que pour eux, la modernité n’est qu’un moyen de consommation matérielle et non un levier d’émancipation. Des enfants encore immaculés, de plus en plus nombreux, sont impitoyablement traînés par la main et conduits pour un avenir déjà sur le retour. On leur apprend à mourir mais non à vivre.

Il n’y a plus un seul lieu où la mosquée ne s’impose,  on en voit sur les routes, dans les institutions, à l’intérieur et à l’entrée des écoles, dans les stations de services, dans les parcs etc.  A ce rythme, ils finiront par nous les imposer dans nos maisons.

« Les gens s’assènent des coups de haches sur la tête sans s’en rendre compte », cette expression populaire, résume bien la profondeur de l’aliénation d’un peuple qui perd tous ses repères.

Le danger islamiste ne réside pas seulement dans son action armée, mais aussi et surtout dans la violence qu’il exerce sur les consciences et les libertés.

Le pouvoir le sait et s’en délecte. De vieux militants sur la touche et des opposants de façade qui se bousculent au portillon des dépendances du Palais, veulent nous faire  croire que ce danger est désormais écarté. Les uns capitulent, les autres  composent. Les premiers veulent fixer toute l’attention publique sur leur passé, attendant des hommages souvent immérités. Ils font diversion. Les seconds, tels des détrousseurs de cadavres, redoublent de combines afin de tirer quelque profit de cette effroyable situation.

Dans le système scolaire où l’on devrait investir tous les moyens pour enseigner le savoir et fournir aux jeunes une éducation épanouie et universelle, on mobilise toutes les ressources pour engager les élèves et les étudiants dans la voie de l’obscurantisme. Si l’histoire témoigne avec certitude que la période d’avant l’Islam ne fut point celle de «la djahilia», pour notre part, nous affirmons  sans risque de nous tromper que cette « djahilia » est bien répandue à notre époque par ceux-là mêmes qui nous répètent inlassablement qu’avant « la révélation », régnait l’ignorance.

Du cycle primaire à la fin du cycle universitaire, l’enseignement officiel  assume la promotion de la médiocrité par l’impéritie de son encadrement islamiste et baathiste.

Il alimente les médias, les mosquées et tous les corps de métiers en charge de former ou de protéger le citoyen, d’un éblouissant crétinisme qui fait tache d’huile sur un pays qui a tant sacrifié pour se  sortir des ténèbres de l’ignorance. Si les blessures sont encore grandes ouvertes, leurs cris sont étouffés dans le vacarme d’une dévotion simulée et tapageuse, d’un arabisme prétentieux et criard et d’une curée fiévreuse autour du butin d’un pays qui se meurt. Du moins le croit-on.

La nuisance civique est devenue un sport national,  c’est au degré de sa gravité que le mâle algérien évalue sa virilité. Il insulte, agresse et détruit sans le moindre doute sur la finalité de ses actions : Il sera  grand ! Même l’assassinat est considéré dans certains milieux comme un honorable exploit. Le crime et la destruction sont banalisés. Ils n’indignent plus personne.

On défigure  nature et villes sans que cela dérange ni les pouvoirs publics ni la population.  Des tonnes de déchets polluent notre environnement devenu une poubelle à ciel ouvert. Divers produits en plastique, des tessons de bouteilles, des canettes de soda et de bière sont jetés nonchalamment  sous nos fenêtres, sur nos trottoirs, dans nos parcs, sur nos routes, dans nos champs et au bord de nos plages. Des pots de vin imposent une urbanisation anarchique avec une architecture déprimante qui démultiplie nos stress et nos angoisses.

Pour illustrer ces comportements normalisés, on raconte dans les cercles marginalisés cette anecdote qui n’est pas loin de la réalité d’aujourd’hui : un jour, un ouvrier agricole est venu se plaindre auprès du FLN pour avoir été bastonné par le colon qui l’a surpris en train de déféquer dans sa vigne. On lui répondit  «Ne t’inquiète pas trop, quand nous aurons notre indépendance tu pourras déféquer partout en toute liberté !».

L’audace des vils s’affiche partout sans vergogne

Larbins, ripoux, batalguias, parkingueurs-indicateurs, dealers, escrocs, voleurs, politiciens véreux, commerçants malhonnêtes, fonctionnaires corrompus, faux entrepreneurs et trafiquants en tous genres se pavanent comme des paons avec une arrogance qui n’a d’égale que celle des princes qui les protègent et nous gouvernent.

Rares sont les voix qui s’élèvent contre ces fléaux. La lâcheté  est devenue une règle de conduite pour qui pense que ces maux ne l’atteignent pas. De toutes les  manières, un jour il partira loin, très loin sans jamais se retourner. Pour l’heure, il doit tirer ses marrons du feu en  se mêlant aux loups qui dévorent son pays. La boîte de pandore est ouverte, les mauvais instincts sont libérés.

Aucun scrupule, aucune limite, ne freine les appétits voraces de pouvoir et de fortune. La pagaille nationale autorise tous les excès pourvu que la tranquillité des dirigeants soit assurée.  Le vice trône sur la vertu et se couvre d’orgueil et de gloire.

Le pouvoir politique est certainement responsable de cette situation. Mais force nous est d’admettre que celui-ci a réussi à gagner le soutien d’une bonne partie de la population pour perpétuer son règne calamiteux et dévoyer la société. Excepté quelques réfractaires noyés dans la multitude, aucune catégorie sociale ne se détache de la moutonnière.

Ouvriers, paysans, jeunes, intellectuels, étudiants, cadres, patrons, commerçants, femmes et militants de tous bords sont pris dans les rets d’une idéologie sournoise qui les entraîne dans de vaines illusions pour mieux les broyer.

Par intérêt ou par inconscience, les forces actives de la société participent à l’œuvre funeste quand ce n’est pas l’inertie de l’indifférence,  cédant toute volonté à la fatalité, qui les rend indubitablement complices de ce désastre. Ils se taisent et laissent voguer la galère qui les embarque avec  leurs progénitures sur les flots de l’enfer obscurantiste.

Ceux qui n’arrivent pas à trouver leur place dans ce monde de jungle,  s’en vont par milliers, parfois au risque de leurs vies, tenter l’aventure dans des contrées lointaines,  pourtant peu hospitalières. Ils emboîtent le pas à ceux qui sucent leur pays, transfèrent ses richesses en Occident ou en Orient et changent de patrie.

La construction d’une nation nécessite l’intérêt et la mobilisation de ses forces vives mais, visiblement, peu d’algériens semblent être aujourd’hui en phase avec ce projet.

Il n’y a plus qu’Allah et l’appât du gain facile qui captive les passions. L’un sert de paravent à toutes sortes de manigances, l’autre à préparer une place au soleil sous d’autres cieux.

Il n’est pas aisé de recenser tous les maux dont souffre l’Algérie. Ils sont si nombreux et si graves qu’on se surprend parfois à penser que c’est fini, l’idéologie arabo-musulmane a eu raison de ce pays, surtout qu’après des décennies de tâtonnements, ses partisans au pouvoir sont  arrivés à lui trouver son modèle économique adéquat : Le bazar et la rapine.Boumediene et Chadli ont essayé de l’atteler pour l’un au socialisme et pour l’autre au libéralisme, mais la vision archaïque et despotique qu’elle sous-tend ne peut s’accommoder  avec ces options modernes. Alors, l’emporte l’option du chaos plutôt que de céder sur l’étendard des ténèbres.

On exacerbe le régionalisme, on suscite le racisme arabes/noirs/ amazighs /kabyles pour miner toute cohésion sociale. De grands médias, des écoles et des mosquées sont mis à contribution. Nous y reviendrons.

 

Auteur
Mokrane Gacem

 




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