Samedi 11 avril 2020
Le m-paiement sera concrétisé avant la fin de l’année
Le projet de lancement du paiement par téléphone mobile (m-paiement) est en cours de parachèvement et devrait voir le jour durant l’année 2020, a indiqué à l’APS l’administrateur du Groupement d’intérêt économique de la Monétique (GIE Monétique), Madjid Messaoudene.
« Nous avons finalisé la description fonctionnelle et technique du modèle que nous voulons pour l’Algérie, nous pouvons dire que nous sommes en phase de concrétisation », a déclaré M. Messaoudene.
Pour réaliser ce projet, le GIE Monétique avait examiné plusieurs solutions d’éditeurs et de fournisseurs, selon le même responsable qui précise que le travail se faisait en collaboration avec « l’ensemble des intervenants » et « sous la supervision de la Banque d’Algérie ».
« Ce que nous pouvons avancer aujourd’hui, c’est que le m-paiement sera une réalité avant la fin de l’année », a assuré le premier responsable de cet organe de régulation chargé de promouvoir la monétique par la généralisation de l’usage des moyens de paiement électronique. Les paiements mobiles sont des transactions effectuées depuis un téléphone mobile et débitées sur carte interbancaire (CIB).
Au lieu d’utiliser la monnaie fiduciaire, les consommateurs peuvent, grâce à cette nouvelle solution, se procurer des biens et des services dans les espaces commerciaux de proximité avec un smartphone en scannant un code-barres intelligent (QR) de la caisse du commerçant à partir d’une application spécifique qui sera conçue par GIE Monétique.
Ce nouveau moyen qui monte en puissance partout dans le monde, peut être mis en place sans formalités complexes et permet notamment d’éviter pour les consommateurs de se déplacer avec des sommes d’argent liquide pour régler leurs achats.
Pour les commerçants, il permet d’utiliser le téléphone mobile à la place des terminaux de paiement électronique (TPE) classiques, ce qui diversifiera les instruments de paiement mis à la disposition des clients dans les espaces commerciaux.
Les commerçants ont été « obligés » d’acquérir un TPE, dans le cadre du plan des pouvoirs publics visant la généralisation du paiement électronique en Algérie, et ce, en vertu de la loi de finances 2018 (LF 2018). Ensuite, ce texte a été modifié par l’article 111 de la dernière loi de finances (LF 2020) qui stipule que « tout agent économique devra mettre à la disposition du consommateur des instruments de paiement électronique, pour lui permettre, à sa demande, de régler le montant de ses achats à travers son compte bancaire ou postal dûment domicilié au niveau d’une banque agréée ou Algérie poste ».
Ainsi, cette disposition n’est plus limitée aux TPE et couvre désormais tout instrument de paiement électronique, en particulier le m-paiement.
Selon les chiffres du GIE Monétique, le nombre des TPE exploités a quasiment doublé entre 2017 et 2019 pour atteindre 23.762 terminaux fin décembre dernier.
Toutefois, ce nombre demeure insuffisant et très loin du nombre total des commerçants exerçant en Algérie et qui dépasse les deux millions d’opérateurs, et ce, en raison de l’insuffisance de la production nationale dans ce domaine.
« Il est vrai que les capacités de montage des TPE en Algérie est relativement faible. Nous avons mené des démarches auprès de sociétés nationales publiques à l’instar de l’ENIE et d’autres sociétés privées à l’effet de leur permettre d’envisager le montage de TPE, dans un premier temps, et pourquoi pas dans quelques années la fabrication avec un fort taux d’intégration », a indiqué M. Messaoudene.
En outre, le GIE Monétique a décidé de libérer le marché de la distribution des TPE, limité auparavant aux banques, en ouvrant le champ aux entreprises privées, afin de renforcer la commercialisation de ce produit, selon son administrateur.