Mercredi 18 mars 2020
Coronavirus: le président tunisien décrète le couvre-feu de 18h à 6h
Le président tunisien Kais Saied a annoncé mardi soir un couvre-feu de 18 heures à 6 heures du matin afin de limiter la propagation du nouveau coronavirus.
Les forces de sécurité ont reçu l’ordre de patrouiller le territoire à partir de mercredi, a indiqué M. Saied dans son premier discours à la nation depuis l’identification du premier malade en Tunisie le 2 mars.
Depuis, 24 malades ont été identifiés, en majorité venus de France et Italie, et aucun décès n’a été officiellement répertorié.
M. Saied a demandé aux Tunisiens de respecter les consignes, après l’annonce ces derniers jours de la fermeture des écoles, mosquées, hammams, tribunaux, et de l’interdiction des fêtes et évènements sportifs. Les cafés et restaurants ferment à 16 heures depuis quelques jours, et depuis les rues sont peu fréquentées le soir.
Les frontières terrestres, maritimes et aériennes sont fermées à partir de mercredi et jusqu’au 4 avril au moins, à l’exception de transports commerciaux et de vols spéciaux pour ramener les milliers de touristes et voyageurs bloqués dans le pays.
« L’Etat tunisien demande aux institutions internationales de se montrer compréhensives », a déclaré M. Saied, soulignant les conséquences économiques dramatiques de la crise sanitaire en cours.
Il a en outre appelé le Parlement à lancer des projets de loi afin d’amortir l’impact, par exemple en rééchelonnant la dette des entreprises affectées.
« La solidarité ne doit pas être un slogan mais une pratique », a-t-il souligné, annonçant qu’il verserait la moitié de son salaire en faveur de la lutte contre le covid-2019.
Plus de neuf ans après la révolution qui a chassé la dictature en Tunisie, le pays, qui peine déjà à répondre aux attentes sociales de sa population frappée par une inflation et un chômage persistants, s’est appuyée sur des bailleurs de fonds internationaux.
Un programme du Fonds monétaire international sur quatre ans, prévoyant une aide en contrepartie de profondes réformes, s’achève au printemps sans que la totalité des fonds prévus n’aient pu être débloqués.