Jeudi 12 mars 2020
L’armée algérienne est-elle entrée dans la cour des fabricants d’armes?
L’armée algérienne ne veut plus être tributaire d’armes et d’équipements militaires importés de l’étranger. Des industries ont été lancées dans le pays et voici quelques-unes de leurs réalisations phares.
«L’industrie militaire est une partie intégrante de l’économie nationale», a déclaré le général-major Rachid Chouaki, directeur des industries militaires au ministère de la Défense nationale, «Nous comptons 40 usines et 30.000 postes d’emploi directs », a-t-il ajouté en «précisant que 10 entreprises et 12 sociétés mixtes seront créées».
L’armée algérienne, a « grâce à une stratégie de modernisation des industries et des technologies de défense qu’elle a adoptée en 2009. L’institution a réussi sérieusement à développer son portail d’activités en assurant ses propres besoins sans recourir à l’importation».
Dans le cadre de cette politique d’autosuffisance, l’industrie militaire algérienne a réussi à produire plusieurs équipements lui permettant de renforcer les capacités de défense de l’armée du pays. En voici les plus importants.
Les réalisations de l’industrie militaire algérienne
L’armée fabrique:
«Le canon antichar MT12 » adapté « sur un camion 6× 6 Zetros, monté en Algérie». «le canon, doté d’un système de visée infra-rouge russe APN-6, est posé sur un châssis indépendant de celui du Zetros et repose sur son vecteur par l’entremise de silentblocs, le tout étant stabilisé par deux vérins hydrauliques. Le véhicule est doté d’une centrale inertielle lui permettant un positionnement précis et un partage d’information avec son environnement immédiat et vers son centre C2 via un datalink».
Le second prototype adapté «sur le même châssis Zetros 6×6, est celui du canon soviétique D30 ». «Plus abouti et plus léger que le MT12», il «dispose d’une architecture différente avec quatre vérins rétractables, d’un logement pour 48 obus, d’une commande à distance du canon, d’un système électronique de combat lui permettant de communiquer les informations avec le centre C2». «Le véhicule dispose de la navigation INS grâce à une centrale inertielle qui y est installée», soulignant que «le tout reste discret et facilement dissimulable sous une bâche».
«L’autre véhicule Mercedes monté localement et transformé», a été un Unimog supportant une batterie anti-aérienne ZU 23, stabilisé par quatre vérins hydrauliques pour garantir une grande précision. Le système est dissimulé par une canopée amovible pour une grande discrétion lors du déploiement.
Les horizons du développement de l’industrie militaire algérienne
Dans les entretiens accordés à la presse, le général-major Rachid Chouaki a évoqué les projets de l’armée algérienne dans les domaines «des explosifs et des munitions, [de] l’électronique, [de] la mécanique, dont automobile, [des] industries de transformation comme le textile, et [de] la Recherche et développement, qui accompagne toutes ces filières industrielles», en expliquant que «l’objectif dès le départ était de développer des zones industrielles sur les Hauts-Plateaux, de l’Est à l’Ouest du pays».
Le responsable a aussi annoncé l’ouverture prochaine d’une usine d’assemblage d’hélicoptères à Ain Arnat dans la wilaya de Sétif. «Nous sommes dans la phase de finalisation. Nous allons monter une société de fabrication d’hélicoptères à Ain Arnat dans la wilaya de Sétif, avec un partenaire de renommée mondiale, et qui est qui est l’Italien Leonardo», a-t-il précisé, en ajoutant «qu’il est fondamental de créer un produit de qualité pour pouvoir l’exporter par la suite».