Dimanche 1 mars 2020
Quand le tribunal devient un lieu de contestation
Soutenus par la rue, le procès de quelques détenus d’opinion, qui s’est tenu ce dimanche 1er mars 2020, au tribunal de Sidi M’hamed, s’est distingué par la présence de plusieurs activistes, qui ont organisé à leur tour un procès en parallèle, pour faire entendre la sentence du peuple contre les magistrats qui siègent dans ce tribunal.
En effet, la moitié des manifestants a pu accéder à la salle d’audience et l’autre partie est restée dehors, à proximité du tribunal, pour dénoncer la justice aux ordres et porter la voix de la contestation.
Envahi par des activistes, la salle d’audience a enregistré une atmosphère inhabituelle remplie de chants révolutionnaires. Dépassée et en colère la magistrate était contraint de suspendre le procès, car les présents n’ont pas cessé de réclamer haut et fort, une sentence civile et non pas une décision militaire. Voir la vidéo ci-dessous.
Au même moment, aux alentours du tribunal, plusieurs personnes se sont regroupées pour dénoncer le ministre de la Justice à la suite de la relaxe dont a bénéficié Khaled Tebboune, le fils du président.
Le ras-le-bol est à son comble. Plusieurs slogans hostiles ont été entendus tout au long de cette journée, principalement à l’encontre du ministre de la Justice. Les manifestants disaient aussi venir libérer les hommes de la justice de la tutelle du téléphone. Reste à savoir, si les magistrats sont enfin décidé de proclamer leur indépendance, ou bien ils se contenteront de leurs habitudes de recevoir les instructions téléphoniques.