Mardi 7 janvier 2020
Malika Matoub, encore une tragédie
Aucun admirateur de Lounès Matoub n’a jamais aimé, au début, Salah, le mari de Malika, la soeur de Dieu.
Il a, pourtant, toujours été là. Il a éclairé avec ses mains de professionnel du spectacle toutes les facettes du visage de Matoub. Il a parcouru des kilomètres de couloirs à travers toutes les salles de spectacles de France, d’Europe et d’Amérique.
Salah Boukhtouche a été un vrai porteur d’eau de Lounès. Il a aussi été le rouage le plus important de la fondation qui porte le nom du martyr Matoub. Aussi bien à Montreuil qu’à Taourirt Moussa.
Salah a été de tous les combats. Il est toujours de tous les combats. Il a bataillé mots contre mots contre tous ceux qui ne l’ont jamais accepté. Notamment contre moi qui ne suis devenu son ami qu’après une décennie de chamailleries.
Aujourd’hui, je mesure la longueur et la pénibilité du travail accomplies par Salah pour maintenir vivace la mémoire du chantre de la Kabylie.
Salah Matoub, devrait-on dire dorénavant, est alité à l’hôpital de Villejuif, à quelques dizaines de mètres de son domicile.
Il est atteint d’un cancer du pancréas qui a métastasé.
Pour tout dire, il est en phase terminale.
Je l’ai connu artiste et, malheureusement, à l’instar de beaucoup de nos amis disparus, nous n’avons pas le pouvoir le cours de l’histoire
Salah Boukhtouche, militant convaincu de la cause berbère, est toujours vivant. C’est vil de le dire mais il nous quittera certainement cette année. Que restera-t-il à Malika qui a perdu son frère, notre frère à tous, qui surveille comme le lait sur le feu, la santé vacillante et qui s’attend à la disparition de son mari, l’être qu’elle a choisi et qu’elle a chéri en silence à l’ombre de son baobab de frère.
J’espère que cette année le démentira et qu’au 1er janvier 2021, Salah, l’électricien de plateaux, le poète et mélomane méconnu sera toujours là. Courage Malika !