Vendredi 30 août 2019
Emeutes à Biskra : plusieurs quartiers sous tension
Dénonçant les inégalités sociales, la dégradation inexorable de leurs conditions de vie et l’inertie et la sourde oreille des autorités locales, des groupes de jeunes des quartiers de la ville de Biskra bloquent, depuis samedi dernier, la circulation routière en obstruant les grandes artères avec des pneus enflammées et divers autres objets, au grand dam des automobilistes et des usagers de l’espace public empêchés de vaquer à leurs occupations routinières, a-t-on constaté.
Ainsi, l’avenue Zaâtcha, en plein centre-ville, les cités populaires d’El Alia, El Boukhari, Beni Morah, El Haouza, Dhalaâ, Trig Lemcid, Haret Triciti et Jaouda sont constellés de feux alimentés par des jeunes à la colère exacerbée. Les jeunes de ces quartiers portant les stigmates d’une insurrection avec des barricades improvisées et des colonnes de fumée polluant l’atmosphère revendiquent tous une vie meilleure, plus d’équité dans la distribution des postes de travail et des logements, du courant électrique de bonne qualité et enfin d’être entendus et écoutés par les responsables administratifs et élus de la ville de Biskra.
«Comme si nous n’existions pas, aucun responsable ne daigne se présenter devant nous. La persistance de la révolte des jeunes dont beaucoup sont des pères de famille ne les concerne en rien. Biskra est devenue une jungle peuplée de gens sans foi ni loi, où les personnes en situation précaire sont oubliées. Les poubelles s’amoncellent dans la ville, les routes sont truffées de nids-de-poule et de crevasses, l’eau manque et l’électricité a fait des siennes cet été. La jeunesse est marginalisée et les fléaux sociaux prennent des proportions alarmantes. Beaucoup de jeunes, de pères et mères de famille vivent aux crochets de leurs parents. Nous voulons des conditions de vie dignes et respectables. Est-ce trop demander ?» a confié un protestataire rencontré à Haret Triciti.
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