Lundi 8 juillet 2019
Le 5 juillet, une fête bien particulière pour les Algériens du Canada
C’est sous le signe d’un 5 juillet, fête de l’indépendance, que la communauté algérienne de la région Montréal a tenu son vingtième rassemblement pour le départ du système. Son mot d’ordre ? « Pour une Algérie libre et indépendante ».
En ce dimanche vers 11 heures avec un climat printanier, la Place du Canada sur la rue La Gauchetière est le nouvel endroit où s’organise la manifestation depuis quelques semaines. Bien avant, elle se faisait sur la rue Saint-Urbain en face du consulat d’Algérie, un endroit où la police était contrainte de fermer la rue chaque dimanche pendant 3 heures, et aussi il y avait le dérangement qu’on engendrait pour les résidents des lieux.
Nombreux ceux qui ont pris part à ce rassemblement avec une ambiance d’espoir et de fraternité. Le contexte est particulier puisqu’il y a une coïncidence avec l’anniversaire de la fête de l’indépendance. Une raison nécessaire de l’associer à cet événement qui se déroule depuis le 24 février. Venir soutenir à travers cette mobilisation toutes les actions entreprises là-bas en Algérie en faveur d’un changement radical est plus qu’un devoir, c’est une conviction profonde.
Conscients de l’impasse politique à laquelle l’État-major est en train d’entretenir, certains des présents ont exprimé leurs inquiétudes à travers un débat improvisé sur les lieux. Une transition issue du peuple avec les préalables démocratiques est une solution préconisée pour mettre fin définitivement au militarisme selon Kamel Amari, un analyste politique de la télévision TQ5. Il poursuit avec insistance : « La conférence de Rahabi est une sous-traitance contre la révolution populaire, elle donne un quitus pour le pouvoir de passer en force les présidentielles avec les mêmes mécanismes actuels. Cette rencontre propose clairement un changement dans le système et non de système ».
D’ailleurs, dans le même sillage, l’ambassadrice du Canada à Alger, Patricia McCullagh, s’est exprimée la semaine passée au sujet de la crise politique en soutenant l’idée d’une transition démocratique pacifique en Algérie. Une allocution qui doit déplaire certainement aux autorités algériennes qui refusent cette piste de solution.
Il faut reconnaître que le Canada est seul pays qui a pris une position claire au profit du peuple, il s’est démarqué du reste de la communauté internationale.
Il faut rappeler aussi qu’un groupe de personnes issu de la communauté est en train d’entamer des démarches avec les autorités canadiennes dans le but de bloquer les comptes bancaires susceptibles d’appartenir à certains dirigeants algériens et d’autres oligarques. Une pétition est lancée, elle a atteint plus de 6 000 signataires avec plus d’un tiers de Canadiens de souche. Pour les intéressés, cliquez sur ce lien pour le faire :
Selon l’un des membres du collectif, il y a eu un écho favorable du gouvernement canadien pour qu’une enquête soit ouverte.
Vers 13 heures, la foule s’est dispersée avec la promesse de se revoir dimanche prochain à la même heure et au même endroit.
