22 novembre 2024
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Il n’y a pas des, mais un seul et unique message de Gaïd Salah : lequel ?

DECRYPTAGE

Il n’y a pas des, mais un seul et unique message de Gaïd Salah : lequel ?

S’agit-il d’un effet de choc ou d’une attente langoureuse qui a fait que les commentaires de presse et les tables rondes se sont limités mardi 16 avril à organiser le communiqué du haut commandement des forces armées en paragraphes informatifs de ce que le vice-ministre de la  défense, chef de l’Etat Major de l’armée a directement dit en mettant de côté la solennité avec laquelle le principal message que l’armée voudrait envoyer à la nation.

Pourquoi ? Simplement parce que tout le monde s’attendait à ce que l’institution militaire, forte du soutien inconditionnel et unanime  de « son peuple » annoncera le départ de 3 B et l’installation d’une équipe consensuelle pour conduire la transition, ce qui est une confirmation des revendications du Mouvement populaire du 22 Février lors de son acte VIII. Et bien non ! Bien au contraire, Ahmed Gaïd Salah en concertation avec son état-major dit que la phrase «  dégagez tous », quand bien même légitime, reste  « exceptionnelle et complexe ». Elle nécessite donc des efforts conjugués de qui ? Cette fois des dévoués, le communiqué ne cite pas directement le peuple mais des « patriotes dévoués » au service de ce peuple. Qui, sont ces dévoués ? S’agit-il justement de ces courtisans que le peuple demande leur départ et que l’armée tente gentiment de les prier d’avoir la dignité de partir d’eux-mêmes comme l’a fait Tayeb Belaiz que de nombreux analystes considèrent comme un non-événement mais prévisible, étant donné la non-constitutionnalité de sa nomination et encore plus son implication directe dans le dossier de « Khalifa Bank » en cours de réouverture par la justice ?

Comment un homme que les services secrets français décrivent comme «  un vieux général  ombrageux, colérique et incontrôlable » (01)  déclare au nom des forces armées dont il est le premier responsable  qu’il dispose de preuves irréfutables du général major Toufik d’avoir comploter avec une puissance étrangère considérée comme un  acte de haute trahison de l’Etat qui a valu à l’Egyptien Morsi la peine capitale mais lui adresse un simple avertissement ?

C’est un message fort que l’armée envoie au peuple pour dire que le système que vous voulez faire dégager d’un revers de la main n’est pas si simple et exige donc de la patience et un pragmatisme raisonné de la population car il s’agit là d’une maffia qui a métastasé tous les circuits économiques et sociaux ainsi que toutes les institutions et il n’est pas extraordinaire que celle que dirige Gaïd Salah lui-même en est contaminée. Cet ordre établi dont les membres se tiennent mutuellement par la barbichette n’est pas facile comme pense le Hirak à balayer d’un revers de la main. C’est beaucoup plus compliqué que cela car il a le pouvoir de mettre pour sa survie l’Algérie en feu et en sang.

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C’est à ce niveau que le vieux  général n’a pas tort, si l’on se réfère aux manifestations de janvier 2011 provoquées par cette maffia contre une simple décision des pouvoirs publics d’exiger que toute transaction se fasse par facture pour la traçabilité.

Quant à la surfacturation qui fait perdre des milliers de milliards au trésor public, elle est recyclée dans le circuit bancaire international aux noms des personnes concernées dont de nombreux ne sont plus en Algérie.

Deux exemples peuvent étayer cette thèse qui va dans le sens de la tactique habituelle du système : Comment peut-on croire ou faire croire que Ali Haddad, cet oligarque puissant, membre incontestable de l’ordre établi, disposant d’une fortune énorme en Algérie et à l’étranger, se fasse attraper dans un petit poste frontalier à Tataouine, déguisé comme un vulgaire voleur pour des broutilles, soit 4500 euros, et un énième passeport en sa possession et le lendemain son avocat, et pas des moindres, trouve cela scandaleux ?

Comment se fait-il que le premier responsable de Sonatrach, Ould Kaddour, se repose tranquillement dans des résidences en France pendant que la brigade de recherche de la gendarmerie nationale enquête sur plusieurs contrats douteux dont plus d’une quinzaine avec la famille Kouninef dont on connaît les tentacules avec le système ? Ceci n’est qu’un tout petit échantillon.

R.R.

Renvoi

(01)- https://www.maghreb-intelligence.com/exclusif-paris-et-washington-refusent-de-traiter-avec-le-general-gaid-salah/

Auteur
Rabah Reghis

 




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