Mercredi 30 janvier 2019
L’ère des responsables policiers est-elle réellement révolue ?
Je voudrais, à travers cette chronique, traiter d’un phénomène très répandu chez nos responsables éducatifs du directeur d’école à l’inspecteur de la circonscription.
Le manque d’expérience chez ceux-là, ainsi que leur obsession pour régner sur les établissements scolaires a nui à la réelle mission pour laquelle ils sont nommés.
L’objet de cette chronique est inspiré d’une visite d’inspection récemment organisée par un inspecteur chez un collègue en l’occurrence Monsieur A. M., un ancien éducateur sortant de l’I.T.E de Béjaia et dont les qualités sont indéniablement reconnues par l’ensemble des enseignants.
En Algérie, dans le secteur de l’éducation, devenir responsable ne veut pas dire cultiver la terreur, ni semer l’épouvante au sein des enseignants, un directeur est d’abord un partenaire sociable, compréhensif, cultivé, la pédagogie doit être son apanage, le style de la frayeur doit être banni de tous les procédés scolaires.
Le comportement policier des inspecteurs doit être exclu voire puni par la loi, ce n’est pas en usant de leur titres qu’ils finissent par s’octroyer le titre de bourreaux. Un vrai inspecteur est celui qui use de son savoir- faire pour aider l’enseignant à s’intégrer graduellement dans ce pointilleux métier qu’est l’enseignement, les méthodes anciennement utilisé sont révolues, la place doit être cédée à la bonne gestion, à l’exemple de bienveillance, il est impératif aux inspecteurs de greffer l’amour du travail chez tous les stagiaires tout en respectant les piliers de l’enseignement que sont les anciens instituteurs devenus par le flux de l’expérience des écoles d’où il faut extraire le meilleur avant leur départ en retraite.
Des façons d’inspection sont à dénoncer tant l’impunité garantie par la tutelle a fait germer des comportements insolites, gravissimes, on remarque étonnamment qu’une fois un enseignant est promu au grade de directeur ou d’inspecteur il innove en matière de la répression à la place d’être un parangon de souplesse et de compréhension. L’élève reste le seul meilleur moyen pour évaluer l’enseignant.
Enjoliver sa paperasse, décorer son cahier-journal, embellir ses fiches n’est, en somme,qu’une manière d’évaluer le superflu au détriment de l’essentiel. L’enseignement est le métier le plus exigeant, c’est pour cette raison qu’il est indispensable de bien former les responsables de tous les paliers, les munir de bagages pédagogiques, de méthodes qui privilégient la réussite des élèves à fortiori sont issus des milieux défavorisés.
Un appel est lancé à tous les acteurs de la famille éducative en particuliers aux inspecteurs auxquels est incombée la tâche de former, orienter et de conseiller les nouveaux enseignants en les engageant dans le rôle d’éducateurs actifs afin de les inciter à avoir une relation riche avec leurs élèves parce que ce rapport reste un facteur clé pour la réussite scolaire et éviter ainsi le fléau de la déperdition.
Gagner la confiance de l’enseignant, c’est l’inciter à la création, c’est aussi garantir la stabilité du secteur tant perturbé par les réformes de façades et les grèves.