Lundi 3 septembre 2018
Tunisie : la société avance à pas de géants
Petit par la taille mais immensément grand par les réformes opérées déjà en son temps par Habib Bourguiba dit le Combattant suprême, la Tunisie est, parmi les pays dits improprement arabes, la nation la plus évoluée et la plus moderne dans tous les domaines sociétaux.
Plus particulièrement dans celui de l’égalité hommes-femmes et ses corollaires (interdiction totale de la polygamie, remplacement de la répudiation par le divorce intenté par l’un ou l’autre membre du couple, âge minimum de 18 ans requis pour le mariage, interdiction du mariage sans le consentement exprès des deux futurs époux, la contraception et l’interruption volontaire de la grossesse sont devenus des droits inaliénables, abrogation des termes « chef de famille » désignant exclusivement l’époux, abrogation de l’autorisation du mari qui était obligatoire pour la femme de travailler et de gérer ses propres finances, l’épouse et l’époux deviennent responsables conjointement de la famille).
Ces dernières semaines, la Tunisie, par le courage et la volonté de beaucoup de femmes et de certains hommes « féministes », demande, à juste titre, à aller plus loin dans l’égalité des droits entre les sexes. Et c’est ainsi que le président de la République tunisienne, M. Béji Caïd Essebsi, dans une allocution, a déclaré que « les lois de son pays ne sont soumis ni à l’islam ni aux préceptes coraniques mais par la Constitution écrite par les hommes. » On ne peut pas afficher une volonté plus grande pour mener son pays vers une modernité plus grande en souhaitant accorder aux femmes l’égalité dans le droit à l’héritage et en abrogeant l’interdiction faite à la femme tunisienne d’avoir comme époux un non-musulman.
Oui, c’est une certitude absolue, la Tunisie a eu l’immense privilège d’avoir eu comme premier président de la République le réformateur Habib Bourguiba qui, ayant pris appui sur ce qui a été effectué en Turquie sous la houlette de Kemal Atatürk, sans aller toutefois aussi loin que son mentor d’Ankara, a pu mettre en pratique certaines de ses idées de libéralisation de la société tunisienne.
Et pendant ce temps, chez ses deux grands voisins d’Afrique du nord, l’Algérie et le Maroc, les esprits sont saisis d’une frénésie obscurantiste qui catapulte ces deux pays vers les temps médiévaux les plus reculés.