Vendredi 25 mai 2018
Expulsion arbitraire des migrants: le régime algérien répond à l’ONU
Le régime algérien a exprimé au Bureau du Haut-commissaire des droits de l’Homme des Nations-Unies, par la voix de son Représentant permanent à Genève, sa « vive désapprobation » des propos « inacceptables » tenus par sa Porte-parole concernant les conditions dans lesquelles auraient été reconduits, dans leurs pays respectifs, des migrants séjournant illégalement sur ces terres, indique vendredi un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
« A la suite de la récente déclaration faite par la Porte-parole du Bureau du Haut-commissaire des droits de l’Homme des Nations-Unies concernant les conditions dans lesquelles auraient été reconduits, dans leurs pays respectifs, des migrants séjournant illégalement en Algérie, le Représentant permanent de l’Algérie à Genève a été instruit pour exprimer au Bureau du Haut-commissaire des droits de l’Homme la vive désapprobation des autorités Algériennes des propos inacceptables tenus par sa Porte-parole et demander des clarifications sur les raisons l’ayant conduite à faire avec une aussi insoutenable légèreté un tel procès d’intention à l’Algérie », précise le MAE.
« Ces propos, parce qu’ils se fondent sur de simples allégations parcellaires approximatives et non vérifiées, rapportées, du reste, au conditionnel, constituent une grave entorse à la vérité et un manquement grave à l’obligation de rigueur, de prudence et d’objectivité à laquelle doit s’astreindre, en toutes circonstances, le Bureau des droits de l’Homme, en particulier lorsqu’il s’agit de questions aussi sensibles et aussi complexes », ajoute la même source.
La MAE précise que « les mesures de reconduite aux frontières se font conformément à la loi algérienne, aux obligations internationales de l’Algérie et dans le strict respect de la dignité et des droits humains des personnes concernées ».
Ces mesures « s’effectuent avec l’accord préalable des Autorités des pays concernés qui procèdent à l’identification des intéressés et la délivrance des laissez-passer consulaires et avec la participation de volontaires du Croissant rouge algérien et des éléments de la Protection civile », note la même source, expliquant que « l’hébergement des migrants rapatriés se fait dans des conditions décentes au sein de centres d’accueil spécialement aménagés à cet effet et leur acheminement jusqu’à Tamanrasset est assuré par des autobus dotés de conditions optimales de confort ».
Pour rappel, le haut commissariat aux droits de l’homme des Nations Unies par le biais de son porte parole Ravina Shamdasani a sévèrement mis en garde les autorités algériennes contre « les expulsions collectives de migrants particulièrement en provenance de pays d’Afrique subsaharienne » et les mauvais traitement qu’ils subissent en les sommant de » cesser ces pratiques ».