Lundi 10 décembre 2018
Mihoubi dément : « Le film Ben M’hidi n’a été ni interdit ni censuré »
Décidément le film sur l’immense Ben M’hidi est en train de virer en un mauvais feuilleton où la manipulation, le mensonge et l’esbroufe ont pris la place du sérieux toute production associant le nom d’un homme aussi emblématique.
Le dernier rebondissement de la désormais « affaire Ben M’hidi » vient du ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi. En réponse au producteur et réalisateur Bachir Derrais, il a affirmé, lundi à Alger, que le film « Larbi Ben M’hidi n’a été ni interdit ni censuré », et que la commission de visionnage « attend toujours » une réponse concernant les réserves que le réalisateur « s’est engagé à lever ».
Le ministre a apporté un démenti « catégorique » à la dernière déclaration du réalisateur Bachir Derrais sur « l’interdiction du film par le gouvernement », ajoutant que les différentes institutions de l’Etat, en l’occurrence les ministères de la Culture et des Moudjahidine « ne sont nullement intervenus » dans cette œuvre cinématographique.
Le problème du réalisateur « n’est pas avec le gouvernement mais avec une commission légalement habilitée à apporter son regard sur des films historiques traitant de certaines personnalités spécifiquement », se dédouane M. Mihoubi.
Le ministre a expliqué que M. Derrais, qui est également producteur exécutif, « n’a toujours pas levé toutes les réserves comme il s’était précédemment engagé » avec la commission, ajoutant que le dernier procès-verbal de celle-ci montre que ces réserves « demeurent pratiquement telles quelles » et qu’il n’a levé que « très peu » portant essentiellement sur « des aspects de forme ».
Précisant que le film a été visionné à trois reprises par cette commission, constituée d’historiens spécialisés, M. Mihoubi a indiqué qu' »après de longs discussions et débats avec le réalisateur, elle a émis des réserves sur la forme et d’autres sur le contenu, représentant 45″. Néanmoins, a-t-il poursuit, le réalisateur n’a pas tenu son engagement, ce qui a amené la même commission à renouveler sa demande à son adresse, à savoir la levée des réserves.
Le ministre a mis en avant « l’attachement » des ministères de la Culture et des Moudjahidines à l’aboutissement de ce film, en dépit de toutes « les transgressions » de M. Derrais, tels que « le retard accusé dans la réalisation » et « le non-respect du scénario original ».
A ce propos, le scénariste, Mourad Boureboune, nous a confié qu’il n’a pas encore vu le film. Avertissant que si son scénario n’est pas respecté, il demandera à retirer son nom. En attendant, il a engagé maître Ali Haroun pour obtenir ses droits auprès du producteur, Bachir Derrais. C’est dire que cette histoire est à plusieurs tiroirs.
En conclusion, M. Mihoubi a affirmé que les deux ministères sont « les producteurs » de ce film et que Bachir Derrais « n’en est que le réalisateur et le producteur exécutif, et ne peut, donc, pas en disposer comme bon lui semble ».