25 novembre 2024
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Le 12 juin, l’élection de trop !

TRIBUNE

Le 12 juin, l’élection de trop !

Vendredi à Tizi-Ouzou, les milliers de manifestants ont rejeté les législatives et appelé à la libération des détenus d’opinion.

Abdelmadjid Tebboune, élève docile de la vieille garnison des copains d’abord, a eu comme mission d’organiser le siège d’Alger, de mettre sous scellé toute manifestation citoyenne et de sortir la grosse artillerie, celle qui consiste à faire taire un peuple qui ne croit plus qu’à une seule voie : le départ de tout le système ou rien.  

Mais le système, sans tête, s’entête à vouloir recycler, dans les urnes, ce que le peuple, nauséeux, rejette dans la rue. C’est dans ce contexte politique, particulièrement répressif, que le pouvoir réorganise ses cartes d’obédiences, attribue ses quelques milliards de dinars d’allégeances et réimprime ses Faire-part politiques pour toute organisation qu’il considère bénéfique et d’utilité apolitique, pour qu’enfin advienne une assemblée de moucherons, aussi nocifs que les organismes génétiquement modifiés.

Dans l’histoire de notre pays, les urnes, comme la dernière heure du soleil couchant, celle qui défie la pénombre, qui résiste en sachant qu’inéluctablement la nuit noire l’engloutira, sont le moment où le régime, en manque de légitimité politique, fait croire au peuple qu’il n’a jamais été aussi proche du fameux jour, du jour tant attendu, du jour tant acclamé, du jour rêvé, enfin, du lendemain que l’on ne verra jamais. 

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Parce que falsifiés, parce que les principaux instigateurs sont des esclavagistes qui ne croient point à la liberté de l’homme comme fondement de toute société humaine, juste et égalitaire, les urnes, dans notre pays, sont autant d’impostures fomentées dans les isoloirs du pouvoir que d’imposteurs qui se voient propulser législateurs dans les couloirs. Donc, pour ne pas déroger aux fondamentaux de l’État scélérat, il y aura des élections comme il y en a eu auparavant, avec un pourcentage record de participation, et une multitude de candidats, tous aussi bourdonnant qu’une colonie de moucherons sur un restant de sandwich au cachir.

Il y aura des Khobsistes, parce que c’est de père en fils que le métier de fossoyeur se transmet. Le parti des khobsistes, est celui qui a spolié le pays et ses richesses pendant plus d’un demi-siècle, pour ensuite se régénérer dans des micros partis satellitaires, ainsi que dans des coalitions mortifères. 

Il y aura des islamistes « dits modérés », dont l’allégeance au pouvoir ne se mesure pas uniquement au nombre de sièges octroyés, mais par leur capacité à tisser, par-dessus nos têtes, autant de toiles d’araignées que de poils sur leur portrait.

 Il y aura des démocrates, enfin, on ne sait plus comment les appeler, tant leur accointance avec le régime a fini par faire d’eux de serviles copains, pendant que d’autres, qui se disent aussi démocrate que leurs frères ennemis, font la cour aux islamistes, pour une place privilégiée de dociles concubins.

Il y aura, comme il est de coutume avec ce régime mafieux, de langoureux conciliabules, entre les services de renseignements et des politiques, toujours prêts à assumer les desseins. Il y aura, comme lors des précédentes élections, qui confirment la descente du pays vers un totalitarisme d’état, un parlement qui légiférera sur le nombre de prisons à bâtir en même temps que le nombre d’opposants à abattre.

Une fois n’est pas coutume, il n’y aura pas Ould Abbes pour les organiser, encore moins Tliba pour les financer. Le pouvoir est revenu entre les mains de ses géniteurs, avec une liste de candidats à la relève de Ould Abbes et de Tliba. Cette liste est celle du 12 juin, la liste des moucherons. Elle est longue, comme sera long, âpre et résigné notre combat pour la liberté. 

 

Auteur
Mohand Ouabdelkader

 




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