Demain, le 1er janvier 2021, comme tous les peuples de la planète, le peuple algérien célèbre le nouvel an dans la dignité et la fierté, même si c’est dans la douleur affligeante d’un pays en plein désarroi.

Ce peuple, porteur toujours de grands rêves pour toute l’humanité, cultive l’espoir d’une Algérie moderne et audacieuse qui ne cédera plus le pas aux voleurs de rêves. Comme le prétend le manifeste patriotique pour la citoyenneté algérienne :‘’les enfants de ce peuple portent dans leurs cœurs la flamme de Novembre, dans leurs âmes la lumière de la Soummam, entre leurs mains les fleurs du Printemps Amazigh du 20 Avril 1980, sur leurs lèvres le chant de l’Automne d’Alger d’octobre 1988.’’ Maintenant et depuis plus d’une année, ce peuple fabuleux avec ses différentes sensibilités et d’une seule voix qui raisonne dans tout le pays, il porte et chante le vocable héroïque de rupture avec le système militaro-mafieux: ‘’YETNAHAW GAA’’ pour que naisse l’Algérie libre, souveraine et démocratique.

Notre histoire est tellement riche en bouleversements qui ont façonné ce que nous sommes aujourd’hui, ce que nous allons être demain et surtout ce que nous ne voulons pas être ni avoir. Notre évolution civilisationnelle est arrivée à l’étape nous permettant l’accomplissement collectif tant attendu et pour lequel des générations se sont sacrifiées, soit la libération du peuple. 

Après la libération de la terre il y a 58 ans, la lutte pour la libération du peuple, quant à elle, dure encore depuis bientôt deux siècles. Avec des hauts et des bas, des défaites et quelques petites victoires, des moments d’enthousiasme et de langues périodes de replis. Bien des combats, mais aussi des reculs accablants par peur de se tromper, peur d’agir, peur de parler, peur d’exiger, peur de s’aimer, peur de se solidariser, peur de s’unir…peur d’exister tout court.

Aujourd’hui, nous avons compris que la peur n’empêche pas notre sujétion et notre décadence, mais elle empêche notre affirmation et notre existence. Nous avons compris que la défaite est de loin plus onéreuse que la victoire, car c’est depuis 1830 que nous payons lourdement le prix de notre peur qui nous pousse à vivre dans une résistance usante, désabusante et accablante. Nous continuons quand même à résister.

Nos bourreaux, pour ne pas dire nos ennemis, sont rendus puissants. Ils ont le pouvoir, l’argent et la force. Nous, nous avons nos rêves, notre volonté, notre détermination et notre abnégation. Ils ont la télévision, la radio et les journaux. Nous, nous avons notre mobilisation, notre solidarité,nos cerveaux et les réseaux sociaux. 

Aujourd’hui, nous avons l’obligation de persévérer dans notre combat et c’est une question de vie et de nif, car nous avons une langue, une fierté, une confiance et une mémoire à reconquérir. Nous avons tant de blessures à guérir, tant de gifles à oublier, tant de gestes à regretter et tant d’humiliation à effacer et à réparer. Nous avons … toute notre liberté à reconquérir et notre pays à bâtir.‘’ Cela ne pourra pas toujours ne pas arriver’’, disait le poète Miron.

Notre histoire nous a muris et bien aguerri, pour dire que les difficultés sont faites pour être surmontées et les obstacles pour être franchis. Devant nous, il n’y a rien qui ne puisse pas être surmonté et rien qui ne puisse pas être franchis. 

En 2021, nous allons poursuivre notre marche vers une Algérie du possible et d’espoir avec amour, constance et détermination, dans la rigueur et la confiance, en veillant à nous concentrer sur l’essentiel, la volonté et l’espoir, car et comme le disait l’adage, l’espoir fait vivre et la volonté fait avancer

Que l’espoir et la volonté inspirent profondément nos actions collectives, dès le premier jour de l’an pour une Algérie libre, démocratique, inclusive, équitable, ouverte et citoyenne. 

Bonne et heureuse année pour tout le peuple algérien!

Citoyennement vôtre