25 novembre 2024
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Le projet de révision de la constitution : vu autrement

TRIBUNE

Le projet de révision de la constitution : vu autrement

Travail expéditif et livrable visuellement fatiguant pour le lecteur sérieux, c’est le moins qu’on puisse dire de la forme du document intitulé «Projet de révision de la constitution ».

Un doute raisonnable plane sur la capacité du chef de projet à présenter un contenu de manière harmonieuse et ergonomique. Assurément, la mise en page de ce projet de révision est discutable. 

Le projet de révision en question n’est pas de type « brique et mortier» mais un projet de loi fondamentale qui établit les règles juridiques d’organisation de l’état algérien. En gros, ce projet est censé passer par trois étapes à savoir: la composition du contenu; la mise en page pour représenter le contenu de manière  convenable et enfin le travail d’impression.

Pourquoi ne pas oser de s’améliorer et travailler sur le paraître de ce projet au lieu de recourir au style amateur de présentation ? En effet, pour rendre un produit facilement vendable, le contenu et le contenant doivent être impeccables. N’est-ce pas que l’acceptation de la demande de mise sur le marché d’un médicament, demeure conditionnée entre autres, par le résultat de l’étude d’interaction contenant-contenu? 

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Partir un bon projet pour combler un vrai besoin se fait avec des hommes de l’art selon les règles de l’art et sous l’œil attentif du donneur d’ouvrage. Le projet de révision de la constitution publié dans le journal officiel numéro 54 du 16 septembre 2020 suscite des interrogations quant à l’aspect de présentation et à certains détails.

Ce n’est pas de l’exagération de dire que l’usage de l’accent sur les majuscules ou les lettres capitales a son importance. Malheureusement, dans le texte du projet de révision, l’accent est omis malgré sa valeur orthographique. Pour un texte de loi ce (détail) vaut son pesant d’or, la preuve apparaît clairement dans cet exemple avec et sans accentuation: « un criminel est juge, versus un criminel est jugé».

Le corps de texte souffre également de l’absence de constance notamment dans les énumérations. En effet, dans la même liste on peut trouver en tête de ligne  plusieurs catégories grammaticales: Ce mélange de verbes et groupe nominal a l’air d’un travail d’amateur (voir l’extrait ci-dessous). 

Art. 187- les membres de la cour [ … ] doivent :

  • être âgés de 50 ans… ;

  • jouir d’une expérience… ;

  • jouir de leurs droits… ;

  • la non-appartenance à un parti…

Le lecteur est dérangé par certaines incohérences de mise en forme des listes d’énumération et une fois de plus, par l’absence de constance. Il est incompréhensible que le rédacteur n’adopte pas un seul style, c’est d’ailleurs la norme, pour produire des listes efficaces : tantôt la liste est avec le tiret d’énumération, tantôt la liste est numérotée. Concernant le style de liste numérotées, le numéro suivi de deux séparateurs dont le second s’apparente à un trait d’union n’est pas approprié pour un lecteur averti c’est le cas de l’article 91 :                                                                                                 1)- il est le chef…   

Si le projet de révision de la constitution est perfectible car il est en délicatesse avec les normes de présentation et d’ergonomie, il en est de même pour le libellé de la question référendaire : « Êtes-vous d’accord sur le projet de révision de la Constitution qui vous est proposé ? ».

Sans aucun doute pour plus de clarté, la question aurait dû être formulée ainsi : «Êtes-vous d’accord sur l’adoption du projet de révision de la constitution qui vous est proposé ? Oui ou non».  En deux mots la belle présentation d’une chose est un art. À bon entendeur salut!

Auteur
Djamel Gaham

 




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