Lundi 5 octobre 2020
Akbou/Me Kader Houali s’indigne contre les violences policières et accuse
Maître Kader Houali a rendu publique une déclaration dans laquelle il s’élève contre les violences policières et le passage à tabac de manifestants dans les commissariats. Il interpelle les militants des droits de l’homme.
Ce matin (5 octobre, NDLR), quatre militants étaient convoqués à comparaître devant le juge d’instruction près le tribunal d’Akbou en tant qu’accusés. Je les ai assisté devant le même juge qui a décidé du renvoi du dossier pour qu’ils soient convoqués à une date ultérieure.
Au moment du déroulement de l’instruction, plusieurs militants venus observer un rassemblement de soutien devant le tribunal à leurs camarades, étaient arrêtés et malmenés par les services de sécurité.
Un jeune de 18 ans a été embarqué, tabassé et jeté sur le bord du chemin de fer. Les traces de l’agression sont très visibles sur son corps. Un excès de zèle injustifié par des flics qui jouissent de l’impunité totale, sachant que cet incident n’est pas nouveau.
Beaucoup de militants étaient tabassés dans les commissariats sans que les auteurs de ces dépassements ne soient jugés.
Un énième dérapage que je tiens à dénoncer avec la plus grande fermeté, prenant l’opinion à témoin quant aux conséquences de ces provocations récurrentes dans une région qui subit depuis quelques temps la fureur d’un régime en quête de légitimité et qui tente d’imposer la logique de la terreur avec la stratégie du tout répressif.
En outre, je tiens à dénoncer le silence assourdissant des médias de tout bord contre cette énième atteinte contre ces militants pacifiques.
Où sont passés les journalistes qui couvraient les autres procès dans d’autres cas similaires ?
Où sont les militants des droits de l’Homme qui nous chantent à longueur de journée les valeurs de humanisme?
Quand il s’agit des militants ou des sympathisants du MAK, tout le monde se couche, c’est comme si ces derniers sont des citoyens de seconde zone. Une solidarité sélective et partial qui témoigne de l’absence de maturité chez ces soit- disant « Hirakistes » ayant découvert le militantisme le 22 février 2019.
Me concernant, je resterai fidèle à mes engagements pour la défense des opprimés, quelles qu’en soit les circonstances et je fais fi de ce que pensent les partisans de cette unité de pacotille.
Halte à la répression !
À bas la solidarité sélective !
Maître Kader Houali, avocat et militant des droits de l’homme.