Mardi 19 mai 2020
Et si toute l’Algérie était la Kabylie ?
Quand on dit que la Kabylie est différente du reste de l’Algérie, on nous traite de racistes, de séparatistes, de traîtres à la solde de l’Occident, même si beaucoup le pensent mais n’ont pas le courage de l’assumer.
Cette différence que j’entends, n’est pas ethnique comme certains tenteraient de l’interpréter, loin s’en faut, c’est un particularisme culturel surtout, qui a bourgeonné il y a plus d’un siècle dans les années 20 du siècle dernier, et qui continue de donner ses fruits à travers une transmission générationnelle constante.
On n’a pas besoin de s’égarer dans des explications philosophiques ou politiques pour affirmer cette réalité, il suffit d’observer quelques événements récents, pour comprendre que dans cette contrée, les citoyens réfléchissent de façon différente, agissent de façon différente, avec des aspirations et des idéaux différents. Si la revendication phare du mouvement du 22 février, qu’est l’édification d’un État civil, réunissait tous les Algériens, beaucoup de choses les séparent, notamment sur le modèle social et politique de cet État rêvé. Les vidéos qui nous viennent des quatre coins du pays sur l’intolérance qui couve au sein de ces sociétés, terrassées par le dogme et l’ignorance, sont autant de preuves sur ce particularisme culturel dont je parle. Dans le centre ville d’Annaba, à l’est du pays, des indicateurs de police embusqués dans une voiture, avaient signalé au commissaire de la ville, un groupe de jeunes qui mangeaient en plein jour pendant le mois de carême, ce dernier donne l’ordre à une patrouille, qui va appréhender les trois jeunes qui seront embarqués avec des coups de pieds, ce qui ferait exploser de joie les indicateurs qui filmaient la scène.
À Alger centre, dans le quartier populaire de Bab El Oued, un jeune a détruit une fresque, applaudi par ses amis en « Qamis », très contents d’avoir débusquer les « intentions maçonniques » de l’artiste.
En France encore, pays où la liberté de conscience est consacrée, un jeune algérien, un pickpocket en situation irrégulière, corrige à coup de gifles, son ami algérien, qui était en train de casser la croûte, pendant qu’un troisième, euphorique, filme la scène. On serait tentés de penser, qu’il s’agit d’actes isolés, mais quand on lit les milliers de commentaires en bas des vidéos, félicitant les auteurs de ces crimes contre les libertés, on comprend que ces énergumènes, ne sont que des échantillons d’une société, sclérosée par l’ignorance sacrée dont parlait Mohamed Arkoun. En Kabylie, on ne trouvera pas ce genre de comportement. Même dans les villages les plus reculés, la liberté de culte est consacrée. La tolérance se vit de façon naturelle. Il est même indécent de demander ses croyances à quelqu’un. Les membres d’une même famille, qui vivent sous le même toit, ne partagent pas les mêmes croyances, sans que cela n’affecte la cohésion de la fratrie.
Concernant les fresques, chaque village en a une ou parfois plusieurs. Avec le passage du festival « Racont’Art » dans certains villages de Kabylie, ces œuvres artistiques se sont multipliées au grand bonheur des artistes qui les réalisent, et la joie des villageois qui voient leur village embelli. L’art, chez nous, se vit tous les jours, et même les mythes sont célébrés dans la joie et la bonne humeur, même si cela renvoie à des pratiques païennes, mais nous avons compris l’importance des mythes dans la vie d’une société, sans que cela n’affecte notre esprit universel et notre ouverture sur le monde et le progrès. Pour notre diaspora très nombreuse à l’étranger, il est même inconcevable, que l’un des nôtres, verbalise sans concitoyen parce qu’il ne partage pas les mêmes croyances que lui.
Beaucoup sont mariés à des non croyantes, sans les convertir à leur religion, et vivent en parfaite harmonie. Il peut paraître pour certains, que ces divergences énumérées, ne peuvent pas constituer des éléments de fixation pour établir un jugement global, mais ce sont ces valeurs qui font la grandeur d’une société donnée.
La tolérance, les libertés, le vivre-ensemble, sont autant de valeurs qu’il faudrait cultiver si nous voulons prétendre à un État démocratique. Est-ce que le mouvement du 22 février pourra régler ces questions en suspend ? Ce n’est pas gagné d’avance.
N.B.: En haut on voit bien deux jeunes femmes réalisent une fresque au village Sahel de Bouzeguene. Plus bas, un jeune détruit une fresque à Bab El-Oued, Alger centre.
Erreur, la différence remonte au moins a l’époque turque.
La différence, au moins dès cette époque, n’est pas que culturelle mais civilisationnelle. A partir de l’époque turque (si ce n’est avant), le cadre pour l’habitant d’un des beyliks est le régent local (bey, dey ou que sais-je encore) si ce n’est le calife de Constantinople auquel il faut payer l’impôt et obéir sans avoir le moindre mot à dire sur les lois (si lois il y a, car la sheriya fait office de tout).
En Kabylie, durant tout ce temps, le village-cite, méditerranéen, est resté la référence absolue. Le citoyen, par ses représentants, gère ses impôts, décrète ses propres lois. Nous avons la, plus que deux peuples différents (nulle reference stupide à la race), deux civilisations différentes, clairement; l’une orientale et l’autre occidentale.
Iben moua cet article me laisse pour le moins pantois si non un chouia dubitatif par sa volonté de prendre des raccourcis rapides pour montrer un certain particularisme kabyle en voie de disparition. Les clichés instantanés et superficiels pris en Kabylie et ailleurs pour nous démontrer ce particularisme ne sont que des tentatives vaines pour cacher le gangrènement profond de la société kabyle comme le reste de l’Algérie par l’islamisme, comme si le rouleau uniformisateur de l’arabo-islamisme qui a touché tout le pays l’a épargnée.
Outre que cet article est à à quelques égards insultant à l’égard des Algériens non Kabyles qui sont catégorisés négativement cet article me donne l’impression d’un dernier soubresaut d’une agonie d’une société kabyle en voie de disparition.
Moua j’aurais pris le problème à l’envers , j’aurais montré la partie gangrenée dans toute son étendue au lieu de fixer les quelques endroits qui ne sont pas encore atteints.
En kabylie comme ailleurs , aucun restaurant n’est ouvert pendant le ramadhan, à quelques rares exceptions près personne n’oserait rompre le jeun ostensiblement pendant le ramadhan , il y a plus de mosquées que partout en Algérie,
Bien sûr il y a quelques réactions à ce pourrissement général de la société comme ailleurs en Algérie , venant de quelques récalcitrants, mais la vérité c’est que toute l’Algérie est embarquée dans le train de la régression et ce n’est pas quelques orfraies qui l’arrêront.
AH OUI
les kabyles c’est des ARYENS !!!
LA KABYLIE EST COMME TOUTE L’ALGERIE
LES KABYLES SONT COMME TOUS LES ALGERIENS
ARTICLE INSULTANT (même entant que AMAZIGH cet article m’insulte)
Merci à Hend Uqaci pout son poste
Une blague de mauvais goût faisait dire à un président Américain s’adressant à un président Algérien : « El gazayir Gamila, donne-la moi et je te la transforme en Californie en deux ans seulement ». Le président Algérien lui rétorque : « et toua:donne-moi la Californie et je te la transforme en Algérie en six mois ».
C’est dire la suffisance et l’arrogance des Kabyles qui pensent que tous les algériens devraient penser comme eux.
Cela revient à dire que s’il n’y avait que des Kabyles en Algérie , on n’aurait pas tous ces problèmes Si c’est respectueux ya Mes3oud , je ne le pense pas.
Toute l’Algérie a muté , du sud au nord d’est en ouest , interrogez n’importe quel ancien d’où qu’il soit ,il vous dira qu’il ne reconnaît plus sa ville ou son village. L’arabe que parlent les algériens de maintenant ne ressemble en rien à celui qu’on parlait il y a karanta y compris pare les kabyles . Bien sûr si l’Algérie avait suivi une autre voie dès swasatdou, on n’en serait pas là . Mais laisser croire que la Kabylie s’en sort mieux et n’est pas embarquée dans le même train de la régression que tous les autres Algériens ou que quelque chose en elle la prémunie contre la gangrène islamiste, c’est tout simplement hilarant. Il n’y a qu’à visiter nos campagnes pour voir si les femmes ne sont pas aussi voilées que dans les villages les plus reculés du Soudan et de Somalie.
Moua je dis que l’Algérie et la Kabylie d’avant n’existent plus, ipicitou !
Salut, Dda Hend. Je me demande si l’auteur de cette contribution connaît la chanson de Slimane Azem « I loukan oulache loukan ».
i loukan oulache loukan –
i loukan oulache ednouv –
i loukan oulache loukan
loukan oulache el merghouv –
d’ayen illan kan i-gu’ellan –
koul hadja’ tses3ou amkan –
a’ yedhroun siwa l’mekthouv.
Et le mektoub dans ce cas est déterminé par les conditions de vie matérielles, celles qui comptent.
Vaut-il mieux baisser un peu l’échine, supporter les brimades d’un pouvoir tyrannique en silence et vivre un peu mieux qu’un animal dans les plaines fertiles et les villes d’Afrique du nord, ou bien se replier sur des montagnes escarpées et difficiles d’accès aux envahisseurs et y végéter au stade à peine égal à celui d’un animal? Nos ancêtres berbères ont fait leur choix, les ancêtres berbères des arabophones algériens ont fait le leur. Lequel est meilleur? La peste ou le choléra?
t
Azul a Kichi
Argaz aki a isendef !
Tu me rappelles Si Mohend. Je ne me souviens pas un seul de ses poèmes où il était heureux et ou il chantait le crottin de nos chevaux. Et il n’était pas le seul .Plus près de nous il y a Sliman Azem. Notyemment dans deux de ses chansons : Ah loukane a tezred lhal anida youbed et lqarn narva3tach. On dirait qu’on est voué à la l’extinction. Et pourtant que la monatggne était belle. Mais c’était avant, avant que la mue tératogène n’atteigne tout le pays. Nous les Kabyles on va partir avec l’eau du bain fatalement.
Soussem kan, a Dda Hend… Tu connais le poème de Si Muhend sur sa propre tribu? (hachak a Kacem Madani, c’est de la liberté poétique de sa part, et puis ce n’est pas comme s’il avait couvert les autres tribus d’éloges.)
« El qoum yesnouz’n a3eqqouche
Chnayeth di la3rouche
Si larv3a ’kin d’asawen… »
(L’engeance vendeuse de bibelots – la plus « chienne » des tribus – sur les hauteurs de Larb3a…) Il était encore plus dégoûté par sa propre tribu que par les autres.
Si l’on se résigne a endosser à la Kabylie ce que le pouvoir algérien lui a fait subir, je veux dire la clochardisation, dans ce cas alors pourquoi en vouloir à ce même pouvoir pour quoi ce soit d’autre ? Ou alors seul le vol de l’argent du pétrole compte comme crime. Si ce n’est la source même de tous les autres malheurs, je tiendrais cela pour le dernier des crimes.
Ne devrait-on pas plutôt parler de la Kabylie pour ce qu’elle sait ou savait faire de bien, et de mal aussi, dans des situations où elle avait un minimum de souveraineté, en dehors de la situation coloniale qui dure depuis le 19e siècle. Non la Kabylie actuelle ne devrait pas être tenue responsable de sa clochardisation car les décisions se prennent en dehors des ses assemblées.
Oui il y a un particularisme kabyle comme il y a un particularisme chaoui,targui, mozabite…et ça ne veut pas dire que l’un est meilleur que l’autre nous formons à nous tous le peuple algérien ! Apprenons à nous apprécier et soyons fiers de ce que nous sommes ! Yid ouahda ma tsaffagkche!