28.8 C
Alger
samedi 5 juillet 2025
AccueilIdéesEn Algérie une bande chasse une autre !

En Algérie une bande chasse une autre !

Date :

Dans la même catégorie

Le 5 juillet : un feu, une route, une attente

Le 5 juillet 2025. Soixante-trois ans après l'indépendance. Et...

Belghit et Sansal : deux fœtus d’un débat contradictoire sans cesse avorté

Deux hommes, deux paroles, deux chutes. Mohamed Lamine Belghit...

Karim Tabbou : le virage diplomatique de l’Algérie

Comme chaque lundi, j’ai accompli hier matin mon obligation...

Dans l’ombre d’un procès, Boualem Sansal

Le 24 juin 2025, dans une salle d’audience d’une...

Quand les gyrophares masquent le mépris 

Dans un pays où l’État de droit est vidé...
spot_imgspot_img
- Advertisement -
OPINION

En Algérie une bande chasse une autre !

Le peuple se paye la tête des cinq candidats-guignols présentés par le pouvoir.

Le changement dans la continuité ou la prolongation du 5e mandat de Bouteflika avec d’autres figures de son engeance et par d’autres moyens illégitimes, sont ce qui semble caractériser la réponse des détenteurs du pouvoir en Algérie à la quasi-révolution citoyenne en cours dans le pays.

Feignant accompagner et appuyer les revendications populaires, l’état-major de l’armée, dirigé par Gaïd Salah, a décidé de mettre en œuvre sa feuille de route politique et de faire passer de force sa solution « constitutionnelle » en ordonnant des élections présidentielles sans tenir compte du choix de la majorité des Algériens qui continuent de marcher depuis bientôt 9 mois. 

Mettant en scène une parodie d’élections plurielles dont personne n’est dupe, l’armée, au nom de la stabilité et de la préservation de la solution constitutionnelle, orchestre à ciel ouvert une pseudo-élection avec tous les faux attributs d’une réelle consultation démocratique : une adaptation de la constitution, une révision du code électoral, la création d’une autorité indépendante de supervision des élections présidentielles, une charte éthique entre les candidats, une charte éthique pour les médias et les moyens de communication, etc… entrepris en dehors de la volonté populaire ! Et surtout contre elle !

Tout est entrepris pour encadrer et orienter ces élections dans le sens voulu par l’état-major de l’armée, devenu seul et unique protagoniste. Unique décideur de l’avenir politique du pays, par effraction ! Unique tuteur d’un peuple mineur, éternellement diminué, incapable de s’autogérer, de tracer sa voie …

Les candidats globalement d’une facture lamentable, indignes des besoins des Algériens et des exigences de la phase historique en cours, ne peuvent animer des meetings populaires tant ils sont rejetés par une grande partie de l’opinion publique. On improvise alors des recueillements dans des zaouïas, de furtifs passages et d’aléatoires meetings dans certaines villes du pays ; on promet monts et merveilles, on distribue des devises pour les touristes algériens, on marie toutes les jeunes filles et les jeunes hommes, on attaque les « mains de l’étranger », mais on ne donne pas les moyens de sa politique économique, financière, fiscale, sociale, etc.

Populisme et mépris de l’intelligence des Algériens seuls savoir-faire, seule culture politique et unique moyen indigent de la classe dirigeante depuis des décennies !

Heureusement que les pseudo-médias, publics et privés, instrumentalisés pour bidouiller les images et l’information, dans une désespérante tentative de maquiller la réalité et la vérité, viennent à la rescousse pallier la pitoyable et attristante mise en scène ! Surtout les « marches spontanées » pour soutenir l’ANP !!! L’ANP qui n’est remise en cause par aucune partie et qui n’a pas besoin de soutien, surtout par une minorité « invisible », résidu-satellite de l’ancien-nouveau makhzen ! 

Justement, ce makhzen que le peuple Algérien veut mettre aux oubliettes de l’Histoire pour faire émerger une citoyenneté authentique tant espérée depuis l’indépendance du pays grâce au sacrifice de millions de martyrs !

Un bras-de-fer se joue inéluctablement entre la rue et l’état-major et ses soutiens. L’enjeu semble s’éloigner du but fixé par les décideurs : l’élection d’un président et retour à la normalité politique, c’est-à-dire constitutionnelle, selon la vision de ces derniers.

Car quelle que soit l’issue de ce challenge, le futur président (parmi les cinq candidats en lice) sera amoindri et sa légitimité fortement ébranlée ! Saura-t-il alors gouverner et régner ? N’est-ce pas vers l’inconnu que se dirigera le pays avec un tel processus, contrairement à ce que n’arrête pas de déclarer Gaïd Salah dans ses multiples discours adressés dans les casernes du pays à des militaires et diffusés par l’Unique aux incrédules Algériens ! Des discours où ces derniers sont qualifiés de disciples de la issaba !!! 

Le peuple algérien ne s’est pas insurgé contre une camarilla pour finalement tomber sous le pouvoir d’une autre encore plus opaque. Le peuple algérien a décidé de s’émanciper. Il innovera les moyens de cet affranchissement, rien ne l’arrêtera !

 

 

Auteur
Dahou Ezzerhouni

 




Dans la même catégorie

Le 5 juillet : un feu, une route, une attente

Le 5 juillet 2025. Soixante-trois ans après l'indépendance. Et...

Belghit et Sansal : deux fœtus d’un débat contradictoire sans cesse avorté

Deux hommes, deux paroles, deux chutes. Mohamed Lamine Belghit...

Karim Tabbou : le virage diplomatique de l’Algérie

Comme chaque lundi, j’ai accompli hier matin mon obligation...

Dans l’ombre d’un procès, Boualem Sansal

Le 24 juin 2025, dans une salle d’audience d’une...

Quand les gyrophares masquent le mépris 

Dans un pays où l’État de droit est vidé...

Dernières actualités

spot_img

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici