21 décembre 2024
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La « laïcité catholique » française mise en péril par la démence culturelle

REGARD

La « laïcité catholique » française mise en péril par la démence culturelle

Suivre le grand débat qui secoue l’espace médiatique en France concernant le port du voile au sein des institutions officielles m’a donné à réfléchir plus qu’à l’accoutumée, moi qui suis un adepte de la sieste et des moments de détentes de tous genres, bref, moi qui suis un fainéant de première.

Ma flemmardise ne peut pas m’empêcher de vouloir comprendre sans faire trop d’efforts de quoi diable, il s’agit ?

Qu’est-ce qui se trame dans un pays où la laïcité est pourtant bien enracinée depuis la loi 1905  ? Comment les textes juridiques savants, n’empêchent pas la renaissance de vieilles controverses accessoires inhérents aux différents cultes religieux, leurs affûtiaux et les accoutrements qui vont avec.

Comment expliquer ce phénomène que soulève l’histoire du voile islamique, car c’est de cela qu’il est question aujourd’hui, pourtant à ce que je sache, une loi, par définition doit « coiffer » tous les cas de figures, elle se doit de prévoir la mutation sociologique au sein de la république, elle se doit d’être intemporelle.

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Sinon, ce n’est plus une loi mais juste une mesure «tirée par les cheveux » qui laisse, tout de même, les Français dans un pétrin tournoyant qui n’est pas près de s’arrêter, du moins, j’imagine mal quelqu’un venir mettre un frein à la machine qui s’affole, avec un simple « chiffon» souillé de graisse comme outil, l’Etat français n’a vraisemblablement plus les moyens de stopper son déclin culturel et c’est irréversible. 

Pour comprendre ce qui se passe en ce moment sur l’hexagone, il faut remonter jusqu’à la genèse de l’histoire et quelles étaient les raisons palpables de la séparation de l’Etat et des églises, c’est un autre débat profond, je préfère rester à la surface tant qu’il y a un brin de soleil.

Néanmoins, dans ce travail de rétrospection il ne faudrait surtout pas perdre de vue le fait que la France était surnommée : « fille aînée de l’Église » tant son importance « religieuse » était prédominante, à ce sujet, le Pape Jean-Paul II ne manquât pas de le lui rappeler par son fameux : « France, fille aînée de l’Église, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? », je ne vous parle pas du moyen âge mais des année quatre-vingt, pas plus loin.

Les débats auxquels nous assistons sont le fruit d’une omission ou d’un manque de prévision si vous préférez, le choix de la laïcité se respecte et doit l’être ainsi, bien que je la considère comme un dogme avec la minute de silence comme prière mais bon, c’est mon avis.

Pour revenir au sujet, la diversité fut un choix fait par la république française même si cette dernière semble ne pas le comprendre.

Lors de la promulgation de la loi relative à la séparation de l’Etat et des églises, la France faisait son saut d’ange dans un paradoxe qui est la «laïcité catholique » sans le savoir, personne à l’époque ne pensait qu’une communauté musulmane de cinq millions de citoyens pleinement Français allait exister sur le sol franc, c’était imprédictible il faut le reconnaître, c’est vrai, dans le contexte de l’époque ce n’était pas évident, encore que …

Cela dit, pour comprendre le problème identitaire qui prévaut ces dernières années, il faut tendre l’oreille aux arguments de la minorité dite visible que sont les musulmans de France. 

Je ne suis pas un fan de rap, non pas à cause de mon âge ou de la pseudo légèreté des paroles, bien au contraire, je considère ce genre musical comme étant de la poésie pure et dure, les paroles de certains rappeurs sont puissantes et donne même à réfléchir.

En vérité, c’est juste le son et le rythme lui, m’indispose grandement, c’est tout, mise à part les désagréments acoustiques, les textes, le contenu, ne me dérange point, je le conçois le rap comme étant des poésies de notre époque comme il y en a tant, certaines sortent du lot et sonnent à mes oreilles filtrantes, comme étant des élégies bouleversantes.

Donc, pour ne pas « semer du vent » dans ce texte et « récolter le tempo » par la suite, il suffit d’écouter le rap en France pour comprendre d’où vient le malaise inhérent à la laïcité, le grand sujet du jour.

Il y a un passage d’une chanson que je ne connais pas par cœur dont j’ignore le titre et l’auteur d’ailleurs qui dit en s’adressant à la république : « c’est toi qui es venu nous prendre de chez nous, c’est toi qui as voulu la diversité et maintenant tu me veux dans ton moule laïc alors que je n’y entre pas, ma foi est trop grande  », ou un truc qui se rapproche de ça.

L’auteur a tout à fait raison, un pays qui se targuait d’être une puissance coloniale ne peut tourner le dos a son passé et faire comme si rien n’était, on ne peut pas effacer le passé le cachant sous le tapis du conformisme républicain, ne pas tourner la page et l’arrachée simplement.

Le refus de conformisme au laïcisme dans sa version française par certains descendants des émigrés de la première heure est compréhensible voire normal, une première génération qui a trimé, creusé les tunnels du métro et posé des rails, en veux-tu en voilà, oui, ils l’ont fait les « chibanis », ils ont bâti une partie de la France moderne d’aujourd’hui et c’est un peu de leur faute il y est une grève de la SNCF, c’est pour vous dire.

Les émigrés qui étaient parqués dans des ghettos pour ne pas être visibles ont tout naturellement légué leurs frustrations à leur descendance, la haine a était entretenue pour cristalliser, in fine, ce refus de conformisme avec une pointe de provocation qui ne peut qu’être reliée par les médias vu la situation « jaunâtre » où se retrouve la France.  

Il n’est nullement question de voile islamique au moment où j’écris ce texte, non, les pays d’Europe s’en accommodent, c’est le cas avec les autres cultes, le Royaume Uni  lui, pousse plus loin les frontière de la tolérance et assume son passé colonial avec fierté une tasse de thé à la main , c’est pour cette raison que en vous promenant dans les rues grisâtres de Londres ne vous étonnez pas de voir une policière voilée ou un pompier sikh enturbanné.

A force de fuir le passé, la France risque son avenir identitaire dans des questions superflues et néanmoins pérennes, assumer les bienfaits du colonialisme n’est pas la solution à ce pays central de l’Europe qui se veut rayonné sur le monde .

En plus d’une fracture sociale béante, elle (France) devra colmater les clivages communautaires voulus et entretenus, ce n’est pas une mince affaire, mais croyez qu’il faudra du temps pour besogner tout ça, ce ne sera pas facile, le temps nécessaire sera astreignant et ce n’est pas demain la veille.

Dès lors, existera-il une France telle que nous la connaissions, telle qu’elle fut, le colonialisme sauvage a été finalement le cheval de Troie qui menace …. La fille aînée de l’église.

Il ne faut pas s’étonner que seules les politique d’exclusions et de marginalisations de tous genres reprendront le flambeau de Marianne dont la flamme ne restera pas allumée assez longtemps pour éclairer le chemin jusqu’au-boutiste de certains politicards qui n’y voient plus grand-chose.

Sauf le « fichu » sur la tête d’une mère accompagnant son enfant à un conseil régional pendant que le pays s’écartèle dans une démence culturelle pour atteindre le point de non-retour ou une minorité de souche pliera  à sa volonté une majorité invisible mais pas pour très longtemps, il ne faut pas se voiler la face .

Auteur
Nazim Maïza

 




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