Lundi 24 décembre 2018
Au nom de la stabilité : droit dans une impasse politique !
Depuis 1999 que Bouteflika s’est sédentarisé au pouvoir, une situation qui a fini par mettre l‘Algérie dans une véritable impasse politique. De ce fait, dans la configuration que veut lui donner le clan au pouvoir, la présidentielle est devenue obsolète et sans valeur. Ce qui explique l’indifférence totale des uns et l’ampleur de l’ambition des autres, deux attitudes qui s’expriment différemment face à la conjoncture.
Alors, à quoi devra-t-on s’attendre en avril 2019 ? Quoi qu’il advienne, que cette dernière soit maintenue ou reportée, ou bien prolonger ce présent mandat, le résultat est le même : le despotisme règne et régnera. Si le peuple dans sa grande majorité ne semble pas être branché, désormais car il se considère non concerné par cette élection, c’est un non-événement. Ce qui est le contraire des autres qui se bousculent pour se prosterner fièrement devant un tableau où se mettre au service pour des tâches viles.
La sortie hasardeuse ou réfléchie d’Amar Ghoul, le responsable du TAJ, est un exemple d’une vilénie qui intrigue plus d’un. En faisant mine de raisonner, il réclame une conférence nationale pour une prolongation d’un mandat.
La prolongation, une inexprimable situation
Les dernières agitations de quelques éléments du sérail qui proposent une alternative qu’on peut qualifier de sibylline, le quatrième mandat risque d’être prolongé. Venant de l‘un des cercles occultes, on sous-entend une crise qu’il faut éviter dans une démarche plus qu’inhabituelle dans la pratique politique du sérail : proposer une conférence nationale, plutôt dire : une solution politique.
« La démarche d’Amar Ghoul est un prélude, un avant-projet pour sonder le terrain afin de poursuivre un plan de match sur l’idée de la prolongation du mandat. Le silence des partis du pourvoir peut révéler un accord latent. Le RND et le FLN sont moins volubiles et discrets sur le sujet et ils font semblant d’être prudents, mais en réalité ils font le jeu. »
C’est tout un revirement, du cinquième vers un quatrième mandat prolongé. C’est un repli qui cache mal un problème. Tous les fanfarons du cinquième mandat ont cessé, brusquement, de parader, et tous les bruits sont réduits en silence. Qu’est-ce qui peut interrompre soudainement cet élan ? Une nouvelle feuille de route que détiennent certains éléments se réclamant proches de la présidence, indique qu’il existe une situation inexprimable liée directement au maintien du chef d’État au trône.
Et l’armée devra-t-elle se taire ?
Pour ce faire, inévitablement, on doit se défaire de la constitution, alors que l’armée est garante de celle-ci. Donc, il y a un véritable problème pour ceux qui ont réfléchi à un tel scénario. Rappelons que la présidence est en conflit à peine feutré avec l’État-major sur le choix d’un nouveau chef d’État. Ces deux entités divergentes, et chacune d’elle a ses raisons pour se méfier de l’autre. Donc sans la conscientisation de celle-ci, il est difficile de cautionner la proposition d’El Ghoul et ses mentors, car c’est à elle d’assurer une stabilité en cas d’une crise politique majeure.
Dans une des précédentes contributions, où il a été mentionné que Bouteflika doit rester au pouvoir, c’est irrévocable en triturant la constitution pour créer le poste de vice-président, et que le nœud gordien : qui sera en mesure de reprendre le trône en cas où. En succédané, Ouyahia est sur les lèvres de tous, un candidat potentiel mais qui ne fait pas l’unanimité. Une candidature que tentent de vendre certains proches, mais l’homme, trop servile, n’en a pas les épaules.
Rien ne peut être sûr même à 4 mois d’un rendez-vous électoral. Introduire une entente de principe au nom de la stabilité qu’une partie de la classe politique veut conclure pour sortir d’une impasse voulue, c’est-à-dire, maintenir le chef d’État actuel au pouvoir et en même temps convaincre l’opinion à accepter un tel scénario, serait un fait inédit dans les annales politiques du pays.
Et pour que ce soit moins compliqué, il faut être, à la fois, un acteur qui joue les premiers rôles dans l’enceinte du système pour comprendre ce qui se trame dans la demeure et un voyant comme Hadj Boumba pour prédire l’avenir. Sinon laissons place aux supputations et toute sorte de pronostics…
Pourquoi se donner autant de peine ?
Avant de se poser des questions sur des agissements de certains belligérants du système, en réalité, y a-t-il une raison de mobiliser les Algériens à faire leur devoir de citoyen, ou les inquiéter sur une échéance qui ne le concerne ni de près ni de loin ? Le jeu n’en vaut pas la chandelle.
Faire des analyses politiques sérieuses est un exercice superfétatoire, car on risque de se faire prendre avec des propos faussement compréhensible. La plus à jour, celle qu’elle a avancé Louisa Hanoune sur une annonce prochaine du chef d’Etat : » Des sources presque officielles mais pas officielles à 100%…. »
Entretenir un faux suspense n’est qu’un moyen d’amuser la galerie, et faire croire à l’opinion que les élections d’avril prochain sont un moment de fatalité c’est comme croire à la fameuse prophétie sur la fin du monde de Nostradamus. Pour se rendre à cette date, on doit vivre dans une peur amplifiée, c’est-à-dire chaque journée qui passe est censée grossir notre angoisse.
La suggestion de prolonger un mandat et éviter une élection n’est pas une solution, mais un résultat d’une politique désastreuse qui a été entretenue depuis l’indépendance. Aujourd’hui, les récoltes sont mauvaises, plus d’ivraie que de blé dans le champ. Loin de cultiver le pessimisme, l’état des lieux peut en témoigner.
Alors, pourquoi faire une élection. Finissant avec les mises en scène ! Faisant l’économie du ridicule ! » Quand un candidat est sûr d’être élu, y aurait-il lieu d’aller en compétition? Mais non, le cas de Bouteflika est un exemple.