Vendredi 29 juin 2018
Abdellatif Laâbi apporte son soutien au combat des Rifains
Pendant que Tahar Ben Jeloun, Djamel Debouz et autres bouffons du roi regardent ailleurs, un poète crie sa colère contre l’injustice que subissent les militants du Hirak du Rif.
Dans un texte publié vendredi 29 juin sur son mur facebook, le poète Abdellatif Laâbi s’interroge et s’indigne devant la condamnation des militants du Rif. Poète et écrivain de grande valeur, Abdellatif Laâbi est également connu pour avoir été emprisonné entre 1972 et 1980 pendant les “années de plomb” du terrible Hassan II.
Voici le texte du poète écrivain :
La condamnation de Nasser Zefzafi et ses compagnons à de lourdes peines de prison me révolte. Je ne peux que crier ici mon indignation. Du plus profond de moi-même, je sens monter une colère noire contre la bêtise et l’immoralité du système qui a permis qu’une telle injustice soit commise. Car quel est le crime de ces jeunes qui ont initié le mouvement du Rif ? Revendiquer des droits sans la satisfaction desquels la citoyenneté resterait un leurre, une coquille vide ? Ne pas baisser la tête devant une machine répressive sourde aux détresses des plus démunis, ne faisant aucun cas de la dignité humaine ? Tout cela m’amène à poser, la mort dans l’âme, cette grave question : sommes-nous entrés au Maroc dans de nouvelles années de plomb ? L’heure est en tout cas à la mobilisation citoyenne pour dénoncer le méfait qui vient d’être commis à l’encontre des militants du Hirak et pour revendiquer haut et fort leur libération. »
Pour ceux qui l’ont oublié, Abdellatif Laâbi est membre fondateur de la revue culturelle Souffles en 1966 et du mouvement politique Ila Al Amam en 1970, au côté d’Abraham Sefaty. Ses activités politiques d’opposant d’extrême gauche lui ont valu la prison et la torture.