23 novembre 2024
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Est-ce dans ce monde-là que nous voulons survivre ? (II)

Grand Angle

Est-ce dans ce monde-là que nous voulons survivre ? (II)

Abdelaziz Bouteflika, un président qui ne reçoit que les étrangers.

« Où va-t-on ?  Pas n’importe où et pas n’importe comment …cette question du « où va-t-on ? »  et du « comment on y va ? » ne saurait être déconnectée d’une autre : «Comment en est-on arrivé là ? » la question s’est posé, on y a consacré un livre, fût-ce la Bible. » (1) Fût-ce le Coran qui interdit le porc et rend le viol tabou des tabous. « Comment l’Algérie en est-elle arrivée-là ?

Les explications  avancées sont nombreuses…aspect culturel… « Système éducatif»…corruption…Autre caractéristique de la plupart des analyses : l’élimination des facteurs internationaux …Comme si l’Algérie était projetée sur la lune… » (2) « Où va l’Algérie ? », se demandait le naïf Boudiaf au moment où des agents américains et autres puissances, y compris la chinoise, déambulaient  dans les rues d’Alger fraîchement décolonisée (3).

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Deux ans avant la guerre de Libération, l’Oncle Sam avait son agence nationale de sécurité (NSA). 7 ans plus tôt, Roosevelt, pour un monde baignant dans le bonheur et la paix, accueillait les représentants de 50 nations amies dans l’opéra de San Francisco, endroit idéal pour espionner le vol des « mouches ». Au moment où les enquêteurs sondaient la populace arabe qui optait pour un dictateur sous les youyous de la décolonisation. Logique, quand la connaissance se limite au calife, aux janissaires et aux razzias.

Bien sûr, il y a la civilisation islamique, mais qui l’a faite ? Des juifs, des chrétiens, des bouddhistes, des hindous, des zoroastriens… convertis et errants sous le « soleil d’Allah ». Ce qui explique que le génie n’a laissé aucune trace dans l’Oumma. Comme la magie pourpre des 1001 et une Nuits, il n’a pas dépassé les murs du sérail et les caprices d’un sultan qui, généralement, ne fait pas de vieux os. Son crime : cocufier le Livre avec des livres. Prenons l’exemple de la Grande Mosquée planifiée par les Allemands, construite par les Chinois, payée par le pétrole découvert et pompé par les Français, les Anglais, les Américains etc.

Désirée par un Raïs choisi et maintenu en survie par tout le monde sauf ses sujets.  Dans 1000 ans, les archéologues en déterrant les ruines parleront de la civilisation algérienne arabo-musulmane. L’Arabe, l’inventeur de la méthode Pavlov avant la domestication du chien et la naissance de Pavlov. « il y avait dans son cerveau quelque chose de dérangé », écrit Ibn Batouta sur celui qui est considéré comme le phare de la pensée musulmane : Ibn Taymiyya.(4) La déchéance d’une espèce supérieure privée d’or noir ne peut que, se mettre à son niveau pour humer, groggy, l’élixir de la vie sous sa tente. 

« …Orwell nous avertit du risque que nous courons d’être écrasés par une force oppressive externe. Huxley…n’a nul besoin de faire intervenir un Big Brother pour expliquer que les gens seront dépossédés de leur autonomie, de leur maturité, de leur histoire. Il sait que les gens en viendront à aimer leur oppression, à adorer les technologies qui détruisent leur capacité de penser. » (5) Cette critique a été faite en 1985 par un ancien dirigeant du département culture et communication de l’université de New-York.

Au moment où le 37eme président des USA se plaignait d’avoir perdu des élections, parce qu’on lui a saboté son maquillage. On voit la maturité d’un Nixon propulsant le monde vers la résolution de la guerre du Viêtnam clonée à celle d’une Algérie sous de Gaulle, le choc pétrolier qui a  fait la fortune des compagnies pétrolières au lieu de les ruiner et du scandale du Watergate où il a perdu sa place en bénéficiant de la grâce de son successeur, le bien nommé, Ford. Au moment même, où accédait à l’Elysée, après le banquier, le financier Giscard, pour finir ses vieux jours comme il se doit en exigeant un serviteur de plus sur la douzaine mise à sa disposition par la République. Plus du double des prisonniers de la Bastille pour lesquels la France a guillotiné son roi. Que dire de son successeur, le sultan, le socialiste et bigame Mitterrand qui voyageait avec deux avions officiels en réactivant, en toute sécurité, le Watergate pour être à l’ « écoute » des camarades déçus. Tout en divisant le restant avec SOS racisme et en tricotant l’Europe avec le suicide des paysans. Pour parvenir au « mâle blanc » et les « fake news » d’un Macron accueilli à l’Élysée par un Hollande qui, de sa retraite, médite sur la France en voie de partition. Comme le couple Obama-Trump, le « bon » nivelant le chemin au « méchant ». Ce qui fait dire aux responsables européens au sujet du commerce avec l’Iran et des sanctions: légalement, on ne peut rien faire, c’est trop tard. Pourtant, Brzeszinski (Zbig) le conseiller aux affaires étrangères de Carter à Obama , a tout prévu dans son « Between two Ages ». À une seule exception, il a sous-estimé la Chine au profit du Japon. Comment le pays du Soleil levant a laissé, avec indifférence pour ne pas dire complaisance,  l’empire du Milieu le dépasser ? Bled de Mao qui préfère le philosophe au prophète en appliquant scrupuleusement la devise d’un Flaubert oublié par la France : «  La bêtise c’est de conclure. » La poupée chinoise qui ne dit ni oui ni non à l’Oncle Sam. En sacrifiant la vieille et fidèle Europe, ce dernier se garde de jurer : la bêtise, c’est de s’unir. Créer le problème, feindre de le résoudre et veiller à ne le faire qu’à moitié, parole de Zbig. «  L’Amérique doit trouver une solution, réelle ou fantasmatique à son angoissante dépendance économique ; elle doit rester au moins symboliquement au centre du monde et pour cela mettre en scène sa « puissance », pardon sa « toute-puissance ».

Nous assistons donc au développement d’un militarisme théâtral, comprenant trois éléments essentiels : – Ne jamais résoudre définitivement un problème pour justifier l’action militaire…- Se fixer sur les micropuissances : Irak, Iran, Corée du Nord, Cuba, etc. – Développer des armes nouvelles supposées mettre les USA «loin devant » dans une course aux armements qui ne doit jamais cesser… »(6) Curieux qu’une micropuissance comme la Corée du Nord obsède à ce point la superpuissance dont on dit qu’elle possède des sous-marins nucléaires partout  avec l’objectif : qui bouge, disparaît de la carte. Dans le magazine le « Dessous des cartes » (Arte), on apprend que les terres rares, si vitales à l’industrie numérique, sont en voie d’épuisement et on soupçonne la Corée du Nord d’en posséder de fabuleux gisements… Quant aux Iraniens, contrairement aux Saoudiens, en plus du pétrole, Allah les a dotés d’une encombrante matière grise persane. Déjà, Zbig trouvait les Japonais trop intelligents.

De Gaulle n’a pas pardonné à Ferhat Abbas de si bien représenter l’Algérie indigène. Au point où Stora ne pouvait qu’écrire : «Ferhat Abbas, une autre Algérie. »  Darwin s’est trompé, l’évolution fait du yo-yo, on peut naître homme et virer au singe. Être singe et le rester ou, au moment de s’humaniser, opter pour le suicide ou le meurtre. Les meilleures espèces sont aussi les plus fragiles. Patchwork de parias venus de l’Ancien Monde, l’Amérique ne pouvait échapper au pire sans renoncer au meilleur. Seulement, pour les sciences exactes, additionner le positif avec le négatif donne un résultat sans espoir. On le constate, enfin, mais tardivement : «un Américain sur 5 est au chômage, sous-employé ou sans travail. Une famille sur 9 est incapable de rembourser le montant minimal…un crédit hypothécaire sur 8 fait l’objet d’un défaut de paiement ou d’une procédure de saisie. 1 Américain sur 8 a recours aux coupons alimentaires. Plus de 120 000 familles se déclarent en faillite tous les mois.

La crise économique a emporté plus de 5000 milliards de dollars de pensions de retraite et d’épargne…», écrivait en 2010, Huffington.(7) Après le saignement intérieur, il fallait recourir à l’ « argent idiot » des « idiots utiles » des autres pour continuer à gaver la Meute. En Algérie, si le doute y était, il n’y est plus. Dès l’an 0, on a évité le compliqué. Au slogan, des étudiants d’antan: « pas de socialisme sans démocratie », on répliquait comme le FIS plus tard, mais en moins menaçant : l’Islam est la solution. Pourtant, ces jeunes de « mai 68 » ne demandaient pas la liberté sexuelle, l’interdit d’interdire des étudiants français ou l’expérience psychédélique des hippies yankees. Ils n’avaient même pas le droit d’utiliser la langue de leurs ancêtres.

Comme il n’est jamais trop tôt pour mal faire, il fallait attendre la mondialisation de la langue anglaise qui condamne la quasi-totalité des Algériens au langage des signes pour «officialiser », dans le folklore, la langue berbère. Il fallait attendre la trinité. En ce mois sacré, une banale recette de cuisine peut virer au 3 en 1 : un mot en français, l’autre en arabe et le dernier en kabyle puis on inverse l’ordre pour éviter de faire des jaloux.( SamiraTV)  Cela fait désordre à l’ère où des universitaires dénoncent le chaos linguistique et le chaos de l’université. « La meilleure manière de connaître une civilisation consiste à en étudier les « outils de conversation. » (8) Même quand les outils sont fiables, on n’assure pas l’impact. Il suffit de comparer les « outils » de De Gaulle avec ceux d’un Macron qui, sans complexe, peut faire un discours en anglais aux Allemands. Les spécialistes soulignent l’importance de la résonnance, du subconscient…dans la langue.

C’est sans doute pour cela que Kateb Yacine ne pouvait qu’écrire Nedjma avec les mots de son instituteur et le théâtre avec ceux de sa mère. Les hypnotiseurs en savent quelque chose pour déclencher le cerveau du cobaye. Ou les chouyoukhs quand ils interdisent la traduction du Coran par crainte de dépouiller le verbe de sa magie. Les étudiants des années 70, qui refusaient l’oppression au risque de leur vie, enfantèrent des petits-enfants qui paniquent à l’idée d’être orphelins du Père si la continuité n’y est pas. On comprend pourquoi, en Algérie, les étudiants n’avaient aucune question à poser au chef de l’Elysée, le Délivreur en chef du visa. Contrairement aux malchanceux du Burkina Faso préoccupés par la panne de leur climatiseur et la présence des troupes françaises au Subsaharien. Des troupes censées les protéger comme les habitants de Benghazi menacés par un Kadhafi.

Quelle mouche a piqué au cerveau la jeunesse subsaharienne pour vouloir se débarrasser des soldats de la République ? Il faut éliminer la peur d’une recolonisation, d’un génocide « zarkozien » et le chantage au visa. Sidérante réponse qui nous parle : « ils sont plus corrompus qu’avant ! » Profitant de la présence de l’armée gaullienne, les dictateurs africains s’en donnent à cœur joie pour la santé des banques suisses…« Un simple capitaine qui avait débaptisé son pays, la Haute-Volta, pour…le Burkina Faso, c’est-à-dire «  la Terre des hommes intègres »…à l’image de cet homme qui voulait être avant tout « le président des pauvres…Le Burkina…n’a pas changé de nom, mais Sankara a été assassiné…La disparition de…Sankara a eu lieu en 1987…Jacques Foccart…à nouveau en charge des affaires africaines à côté du Premier ministre Jacques Chirac ? Coïncidence ?  »(9)  Saluons au moins la franchise de Chirac : « la France n’est rien sans l’Afrique ». De la légitime défense, dirait un juge.

Ah, si Boudiaf savait qu’on ne marie jamais le marché avec l’intégrité sans assassiner l’un des deux. Malgré l’argent disponible pour l’importation du climatiseur solaire au moment où son soleil met les voiles, l’Algérie fait match nul avec le Burkina. Ce « poids plume » a réussi, sous la pression populaire, à chasser Monsanto qui gagne au change en atterrissant sur le continent algérien où n’existe aucune pression sauf celle d’il était une fois, la Kabylie… Les Kabyles sont comme les Kurdes, tout le monde les trahit, mais quand ça se gâte, ils sont volontaires pour la première ligne. Cette originalité n’a pas échappé aux faucons américains au moment de choisir des Autochtones pour la sécurité de leur camp syrien.

Quand on voit le mal que font les Arabes aux Arabes, il ne faut pas trop fantasmer sur dame la confiance. Les pétrodollars ce n’est que du papier, diront les psys.

En Algérie, le dinar ne vaut rien et tout seul comme un grand, il a fini par disparaitre avec ses centimes. Inévitablement, les augmentations se font avec des multiplicateurs à deux chiffres et plus. À faire bouffer au cadre, sans piston et pourvu de cheveux blanchis sur les bancs de l’école, de la chorba au poulet industriel durant tout le carême. Heureusement, la zlabia et le kâlbalouz résistent. Fidèles aux jeûneurs, quitte à booster leur diabète, à affoler leur poids, à fortifier leurs caries et à convertir leurs cellules au cannibalisme cancéreux. Sans oublier la malédiction de la baguette gaspillée dans la mauvaise poubelle.

Une étude suédoise affirme que la nourriture bio peut nourrir toute la planète à condition d’assurer un gaspillage zéro. Pour eux, le gaspillage c’est, une affaire de riches qui jettent au lieu de donner des aliments indispensables à la survie des pauvres.

Mais la Régence d’Alger accuse les Algériens, qui de leur côté l’accusent de les avoir dépouillés y compris de leur peau. C’est vrai que pour un étranger, l’exploit des Algériens c’est réconcilier 3 choses inconciliables en pleine crise économique mondiale : 1- la paresse de leurs rejetons. 2- la boulimie de leurs poubelles. 3- un Président muet cloué à un fauteuil qui ne parle qu’aux étrangers.  La star victime de ce gâchis, c’est la baguette de pain. Héritage colonial dont on a réimporté la nouvelle recette au moment où la France, pour la santé de sa population, l’abandonnait pour revenir à l’ancienne. À qui pourrions-nous la revendre alors qu’elle est boudée même par les mendiants africains. Impossible de la refiler aux animaux domestiques sans craindre la rage. Il ne reste que ceux qui n’ont pas le choix comme les oiseaux affamés et les zombies qui se débarrassent de leurs déchets en avalant la décharge.

Quand Nasser donnait la terre aux paysans, Boumediene leur préférait ses généraux et importer la totale de France : les céréales, les produits, les machines et la recette. En Egypte, c’est l’armée qui s’occupe du commerce du pain et veille au made-in- fellah. Que dire de l’Allemagne, le géant de l’Europe qui n’a jamais pensé à se débarrasser de son gros et moche pain qui se vend au poids, au pesant, au gramme près tel un bijou. Chaque mois sacré, les autorités nous esquintent le tympan avec la même et vaine critique : l’Etat est innocent, le peuple est coupable.

Dans les expériences scientifiques, on a remarqué que les animaux ne répètent pas leurs erreurs indéfiniment. À un certain moment, ils comprennent et changent de comportement. Et si par curiosité, on faisait comme eux, une seule fois pour voir où mène l’hypothèse : c’est l’Etat qui gaspille. À moins que ce soit une façon de nous préparer à la nouvelle lapidation : la loi complémentaire des finances avec la conscience zen d’un moine tibétain. Le pire dans une nouvelle taxe, c’est son effet domino.

Même si la catégorie visée est élevée, c’est le dernier pion qui se laisse pulvériser en premier par la pression. Immuable loi de la gravité. Quand on sait que même si le prix reste fixe, on se rabat sur le poids en le divisant, sur la baisse de la qualité qui était déjà médiocre et le tour est joué. C’est étudié pour…et Allah est le Grand Contrôleur. On espère seulement que la chorba au Jumbo serait plus saine que celle du poulet aux antibiotiques en attendant la vache OGM de Monsanto si elle n’est pas déjà là puisque sa fabrication remonte à 2005. Se soucier de sa sécurité et de sa santé, n’est-ce pas le b.a.ba de la survie. Des préoccupations qui n’épargnent pas les Français qui jouissent de la liberté de faire des associations qui fâchent afin d’exiger du Président élu qu’il tienne ses promesses. Ils sont contre l’immigration massive, le glyphosate, les OGM, le plastique… : «En France, l’alimentation d’un enfant de 10 ans contient 128 résidus chimiques, qui représentent 81 substances chimiques différentes, dont 42 sont classées cancérigènes possibles ou probables et dont 36 pesticides différents ingérés en une seule journée. » (CQFS) (10) Combien pour un enfant algérien de 10 ans ?  Heureusement que l’Algérie a un problème avec les laboratoires et les statistiques. Hamdoulillah, on ne saura jamais. C’est Djouha qui éteint la lumière…On ne saura jamais si c’est normal un enfant atteint du cancer… « Un nouveau député va se faire examiner par son médecin. Celui-ci est soucieux. Le patient s’inquiète. – Quelque chose vous tracasse ? – Oui. Votre tension. – Qu’a-t-elle donc, ma tension ? – Elle est normale. – Mais, dit le député interloqué, je ne comprends pas. – Vous ne comprenez donc pas qu’avoir une tension normale, à notre époque, c’est anormal ! » (11) (Suite)

M. M.

Notes

(1)- Où va-t-on ? Comment on y va… (Jean-François Kahn)

(2)-  Algérie, les Racines de l’Intégrisme (Saïd Bouamama)

(3) – L’Arme Secrète du FLN ou comment de Gaulle a perdu la guerre d’Algérie (Matthew Connelly) –

(4)- Le Sexe d’Allah (Martine Gozlan)

(5)- Se Distraire à en Mourir (Neil Postman)

(6) Après l’Empire (Emmanuel Todd)  

(7) –L’Amérique qui Tombe ( Arianna Huffington)

(8) – The Medium is the Message (Marshall McLuhan)

(9) –  Les Dessous de la Françafrique ( Patrick Pesnot)

(10) –  Pandora II, la bible du vivre et laisser mourir (Philippe A. Jandrok )-

(11)- Liberté, Egalité, Hilarité (Mina et André Guillois)

Auteur
Mimi Massiva

 




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