Dimanche 27 mai 2018
Avant-première du nouveau film d’Abderrazak Larbi Cherif
Il y a un demi-siècle, à l’issue de la saison de nationale 2(1968-1969),la Jeunesse Sportive de Kabylie rejoignait en division 1 les cadors du football algérien. Cet événement a dû certainement embêter le Conseil de la révolution qui dirigeait, alors, le pays sous la houlette du tout puissant Boumediene.
Pensez donc : une équipe kabyle dans l’élite du sport roi! Les clameurs ont vite fait de monter dans les gradins des stades nationaux.
Dès la fin de la saison 72-73, la JSK étrenne son premier championnat national. Dès lors les titres algériens et continentaux vont s’enfiler.
L’épopée de cette équipe, absolument pas comme les autres, devenue envers et contre tout, le symbole du combat identitaire, est revisitée par un film densément documenté dont l’avant-première a eu lieu jeudi 24 mai à Montreuil dans le local de l’association « Taferka ». Cela ne s’invente pas ! La JSK, comme cette association, est un patrimoine partagé par un peuple de passionnés par le foot et la liberté. Les libertés.
Abderrazak Larbi Cherif, réalisateur et producteur de ce film de 90 mn abondamment archivé, a reçu à cette occasion une poignée de confrères dont il a souhaité recueillir les avis avant le bouclage final.
C’est Abdelkaim Djââd, un immense journaliste, mon mentor aujourd’hui décédé, qui me disait « un reporter qui ne fait pas lire son papier à une dizaine d’amis avant publication, est un mauvais journaliste ».
Larbi Cherif a donc tenu, avant d’apporter la touche finale à son œuvre, à recevoir les critiques de quelques professionnels de la presse et amis de la JSK.
Le film est une explosion de couleurs et de mots.
Rabah Madjer et Ali Bencheikh sont particulièrement émouvants dans leurs propos.
Ali Fergani, Mahieeddine Khalef, Belahcène, Iboud… Les noms s’égrainent, les hommages pleuvent. Aït Menguellet, le maire et le poète sont à l écran et ils disent bien la fièvre pandémique que le club a sonné dans le cœur des Kabyles, mais pas que. Les nombreux titres africains remportés par la JSK ont semé du jasmin dans le cœur de tous les Algériens.
« JSK, l épopée », intitulé provisoire du film de Abderrazak Larbi Cherif rend bien la jouissive folie qui a irradié sur les stades et les villes du pays.
Matoub est bien sûr là. L’emblème.
Le chant est omniprésent. Il rythme les exploits qui se succèdent. Larbi Cherif a compris que c’est avec ces témoignages arrachés à l oubli que se construit l’histoire. La mémoire des peuples.
Les rares imperfections relevées par l’assistance de cette première projection virent au détail face à l immensité, l’utilité du travail accompli par le réalisateur.
Ce film, nous a-t-on soufflé, pourra être vu dès le mois de juillet en Algérie.
Il s’agit d’une petite pierre dans l’édifice historique que se doit de construire le sport algérien.
Vivement d’autres initiatives !