23 novembre 2024
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La diversification économique serait-elle pour demain ?

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La diversification économique serait-elle pour demain ?

Il est vrai qu’avec la chute des cours du pétrole, dès l’été 2014, la réduction de la part du secteur hydrocarbures dans le PIB a profité davantage aux services qu’à l’agriculture et l’Industrie manufacturière, moteurs traditionnels de la transformation structurelle de l’économie. Pourtant, notre économie reste dominée par la rente pétrolière, laquelle avoisine sur la décennie 2000-2010, près de la moitié du PIB, soit 47 %. 

Sachant qu’ils sont en retard sur la stratégie de diversification économique, nos officiels ont fait bénéficier, grâce aux subventions publiques, le secteur agricole d’un programme quinquennal d’appui sur la période 2010-2014, dans l’objectif d’augmenter la production de large consommation dans le marché, avec, bien entendu,  la mise en place du système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac) pour certains produits (céréales, lait, viandes, légumes, etc.). Ce programme s’accompagne, pour rappel, d’un système de modernisation des exploitations agricoles, avec l’extension de l’irrigation à plus de 1.6 millions d’hectars.  Bref, l’horizon fixé étant une croissance de plus de 8 % du secteur agricole sur la période 2010-2014.

Celle-ci n’a finalement atteint que 7 %. Et depuis, ce taux de croissance a baissé de presque de moitié, soit vers 4 % à partir de 2017 jusqu’à aujourd’hui. Or, les importations du blé ont augmenté de plus de 8 % après la mise en place de ce programme.

Pareil pour la poudre de lait, les importations ont presque doublé. En conséquence, un plan d’action dénommé « Fellaha 2019 » a été mis en place dès 2016 pour un horizon d’exécution allant jusqu’en 2019. Les premiers résultats montrent que c’est le troisième pilier (aquaculture) du plan d’action qui affiché les meilleures performances.

A ce titre, l’objectif de réduction des importations (plus de 2 milliards de dollars) et d’augmentation des exportations agricoles (1 milliard de dollars) n’a pas encore été atteint.

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En effet, en raison de la prédominance des hydrocarbures dans le PIB, et également dans les exportations, l’industrie manufacturière a pâti de ce que l’on appelle le syndrome hollandais (Dutch disease). Cela dit, la part des industries manufacturières dans la valeur ajoutée brute n’était que de l’ordre de 13 % avant 1999. Et entre 2010 et 2016, elle n’est remontée qu’à 14 %, après être descendue à 10 % entre 2000 et 2009 !

Le secteur privé reste largement majoritaire dans quatre des sept branches de l’industrie. Dans l’ensemble, la part du secteur privé est de 65 %. Malheureusement, l’augmentation de la part du secteur privé est davantage le fait d’un désengagement de l’État que de l’ouverture à la compétitivité.

L’Algérie exportait en 2016 moins de produits, environ 93, que vingt ans plus tôt, environ 99 en 1995. La marge de régression est ainsi importante.

Or, au moment où notre pays peine à placer plus de 100 produits sur le marché international, le Maroc et la Tunisie exportent entre 200 et 230 produits.

Et la quasi totalité de ces derniers viennent de l’industrie manufacturière et de l’agriculture! Dans ce sens, le Ministère du commerce a initié en octobre 2017 une consultation nationale sur l’élaboration de la stratégie nationale d’exportation (SNE) hors hydrocarbures.

En interne, le taux de croissance de l’industrie manufacturière sur la période récente (2010-2017) s’élève à seulement + 4 %. De même, le secteur du bâtiment et travaux publics (BTP) a vu sa croissance fléchir à 6 % du fait d’un ralentissement de l’investissement public.

Auteur
Kamal Guerroua

 




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