Dimanche 14 juillet 2019
CAN 2019: de Marseille à Saint-Etienne ou Paris, les fans de l’Algérie explosent de joie
Drapeau de l’Algérie sur les épaules, massés devant des télévisions sorties sur les trottoirs, des milliers de supporters des « Fennecs » ont explosé de joie dimanche soir en France après la qualification pour la finale de la CAN de leurs favoris, au bout du suspense.
Sur la Canebière, à Marseille, où les fans des « Fennecs » ont suivi le match sur les téléviseurs sortis par les bars du quartier sur les trottoirs, le deuxième but algérien déclenche un vent de folie. Pétards et fumigènes sont lancés pour fêter la victoire et des milliers de personnes entament la descente vers le Vieux-Port, où le feu d’artifice du 14 juillet vient à peine de s’achever.
Comme prévu, les forces de l’ordre leur interdisent l’accès du Vieux-Port, pendant que les touristes et les Marseillais qui étaient au feu d’artifice essaient de remonter l’avenue. Des motos font pétarader leurs moteurs, des jeunes escaladent les réverbères, drapeau algérien à la main. Un camion des marins-pompiers semble crouler sous une marée de supporters algériens qui l’ont escaladé, commençant même a en dérouler les tuyaux.
A Saint-Etienne aussi, la plupart des bars et associations culturelles algériennes du centre-ville étaient pleins à craquer de supporters. Au coup de sifflet final, quelques instants après le but de Mahrez qui a offert la victoire aux siens, les supporters exultent.
Dans les rues de la ville, c’est un concert de klaxons qui s’élève. « C’est super on est en finale ! », s’exclame Mourad tout en brandissant une écharpe de l’Algérie. « Maintenant il faut juste que les jeunes ne foutent pas le bordel », ajoute-t-il, raccompagnant à la maison sa petite soeur d’une dizaine d’années. « C’était un beau match », lance dans un sourire Engin, jeune supporters du Nigeria, qui a suivi la rencontre derrière les vitres du Café de la Paix, rempli de supporters de l’Algérie.
« C’est une fierté »
À Montpellier, où les festivités avaient été endeuillées jeudi après la précédente victoire de l’Algérie par la mort d’une mère de famille fauchée par un chauffard, l’avenue d’Heidelberg, lieu de l’accident, est animée par de nombreuses voitures circulant fenêtres ouvertes, drapeau algérien au vent. Sur le trottoir, beaucoup de familles avec enfants profitent de la fraîcheur du soir et des jeux dans le parc adjacent. Les klaxons résonnent, les véhicules défilent.
« Je rentre vite chez moi car je sais que ça va dégénérer », craint une maman accompagnée de ses deux enfants. « Regardez il n’y a pas de police pour nous sécuriser. Ils s’en fichent et les jeunes vont continuer ».
Sur les Champs-Elysées, à Paris, les automobilistes font là aussi hurler leurs klaxons. Alors qu’une vingtaine de supporters avaient envahi la chaussée au coup de sifflet final, les forces de l’ordre, déployées en nombre dans toutes les villes de France pour tenter d’éviter les incidents, sont rapidement intervenues pour les repousser vers le trottoir, parfois à coups de matraques.
A quelques centaines de mètres, sur le Rond-Point de l’Etoile, des femmes lancent des « youyou » aux touristes un peu surpris. Wassim, drapeau algérien sur le dos, euphorique, embrasse le drapeau. « On va gagner, c’est historique +tahya l’Algérie, tahya notre pays+ (vive l’Algérie) ». Myriam, elle, a les larmes aux yeux: « j’en pleure, j’ai pas de mots », lache-t-elle.
Assia, originaire de Seine-Saint-Denis, a le drapeau de l’Algérie sur le dos: « C’est une fierté, je suis aussi contente que la finale de la Coupe du monde. J’ai deux pays. On va faire la fête toute la soirée et si ça part en vrille, on va s’écarter ».
Quelques pétards sont lancés en direction des forces de l’ordre. Au pied de l’Arc de Triomphe, les CRS mettent leur casque. Au loin, au pied de le Tour Eiffel, le feu d’artifice du 14 juillet débute.