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Marseille et le ballon

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L’OEIL DE ZINA

Marseille et le ballon

Cours Julien Jeudi 11 juillet 2019.

Un quartier habituellement bruyant à l’heure de l’apéritif.

Pourtant cette fois, on entend les mouches voler. Ce silence, c’est celui de la concentration footballistique. La terrasse du Red Lion est noire de Monde, plus aucune place assise, des personnes sont même debout les yeux rivés sur l’écran.

Ce qu’il se passe ? L’Algérie joue contre la Côte d’Ivoire, c’est le quart de finale de la Coupe d’Afrique des Nations. Ici le foot est une religion. Quelques supporters ivoiriens sont présents et rient avec leurs amis algériens. L’ambiance est bonne enfant et la joie s’est invitée parmi nous. L’espace de 90 minutes, on a le droit d’oublier que l’Algérie est sur une pente glissante. SGF, sans gouvernement fixe.

Bon…quelques blagues sur Salah pendant la mi-temps mais vite balayées. En cette veille de 21e vendredi de Hirak, personne n’a envie d’aborder les sujets qui fâchent. Alors on se laisse bercer par l’espoir de voir le ballon rentrer dans ce filet. Les ivoiriens se battent jusqu’au bout et les prolongations maintiennent la terrasse en haleine. A la centième minute, je tourne la tête pour observer les gens et je m’aperçois que l’effectif des spectateurs a eu le temps de doubler. La victoire ne s’est pas faite à grand-chose mais l’Algérie l’emporte. La foule explose de joie.

Au milieu des youyous et des klaxons, les gens se font la bise comme pour la nouvelle année. Je ne suis pas sûre de comprendre ce qu’il se passe mais comme la joie est un sentiment communicatif, je me sens transportée. C’est un quart de finale emportée à la sueur de 24 hommes très bien payés qui ont couru pendant deux heures. Mais pour les buveurs de la terrasse du Red Lion c’est déjà une victoire. Nombre de fennecs sont nés en France mais cette fois on est d’accord pour les voir comme le fruit de notre histoire sans chercher à savoir qui est légitimes, ou non, à représenter l’Algérie. Ces moments sont précieux car ils nous permettent d’être une courte paix en ces temps troubles.

Le sport réussit là où la politique a échoué. Fédérés l’espace d’une soirée, les habitants de Marseille portent toutes les couleurs.

Auteur
Zina Mebkhout

 




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