26 novembre 2024
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AccueilChronique«La liberté» de Soolking et Ouled-El-Bahdja : hommage poignant à Matoub !

«La liberté» de Soolking et Ouled-El-Bahdja : hommage poignant à Matoub !

Une jeunesse rassemblée, une élite émiettée…

«La liberté» de Soolking et Ouled-El-Bahdja : hommage poignant à Matoub !

On ne rendra jamais assez hommage à ces jeunes qui galvanisent, depuis des années, les gradins des stades et les réseaux sociaux pour éveiller les esprits d’une jeunesse que le clan Bouteflika a voulu désorienter, par 20 ans de mensonges et de dribbles dans le vent, pour détourner l’attention du pillage organisé par la maffia qui nous impose des marionnettes en guise de présidents.

Quand nos jeunes s’identifient à Matoub et Che-Guevara, le pouvoir leur refile du Bedoui(n) et du Lamamra !

Mais que diable ! Comment ose-t-on offrir de tels balthazar (au sens biblique) à un Chaâb déjà bien m’3amar ?

Les jeunes l’ont bien compris ! ils savent l’exprimer mieux que mille discours causals !

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C’est une reprise d’«Ultima Verba», arrangée par Soolking, sous le titre évocateur d’une actualité de revendication brûlante « la liberté », qui vient de battre tous les records sur Youtube : 3,5 millions de vues! C’est ce qu’affiche le compteur, en 24h, et ça s’amplifie minute après minute (*). Il faut dire que les paroles, en Français, reproduisent le ton de colère et de dépit dégurgités face à cette bande de Chenapans au sommet, de façon fidèle à celles du titre original de Ouled El-Bahdja !

Autour de ce titre, il y a de l’émotion, mais aussi une certaine drôlerie. Car cette chanson, à elle seule, constitue une jauge absolue du rapport entre les antis et les pros système : 325000  « j’aime » contre 3600 «j’aime pas». Un rapport de 1% qui doit être conforme, dans l’absolue, à la réalité du pays : à savoir, 400.000 affidés du pouvoir, accrochés désespérément à la mamelle nourricière, contre 40 millions de citoyens, écrasés par le poids d’un quotidien féroce ! Une mal-vie qui a rendu le peuple malade de désespoir, au point de ne plus savoir vers quel médecin se tourner, pendant qu’en haut lieu, on se permet de soigner… un cadavre à… Genève !

Cet hymne à la liberté, concocté par Ouled El Bahdja et Soolking, au-delà de démontrer combien notre jeunesse peut être prolifique, quand on la laisse s’exprimer, quantifie la force d’un ciment rassembleur autour du malheur ! Une calamité qu’une négligeable minorité impose à l’écrasante majorité, dans toute la splendeur d’un déshonneur assumé !

Oui, cette jeunesse a envie de vivre main dans la main, et de tout partager !

Des liens de fraternité et d’engagement que ne semblent malheureusement pas prodiguer notre élite, politique et intellectuelle !

Combien d’experts, combien d’Historiens, combien de Politiciens, combien d’intellectuels ; les uns plus émérites que les autres, ne se bousculent pas sur les colonnes de nos quotidiens, pour des appels et des propositions spécifiques à leurs propres visions, sans jamais se préoccuper de celles de leurs confrères pour les analyser et essayer de trouver quelques éléments d’approche commune ?

À cet égard, chacun se la joue solitaire ! Certainement dans l’espoir de découvrir la formule magique qui le ferait émerger de la masse, pour être écouté plus que les autres, afin de récolter les honneurs supérieurs qui stimulent les engagements d’arrière-boutiques !

En physique, telle excitation à tout va, porte un nom, celui de « mouvement Brownien » ! Un mouvement désordonné de particules élémentaires qui ralentit la progression collective vers une direction donnée !

Les appels de nos élites sont en plein dedans.  

Concertez-vous nom de Dieu, si le but de tout un chacun n’est pas de gagner des galons, sur le dos de cette jeunesse mature et consciente de tous les enjeux !

Evidemment, nous sommes tous d’accord sur le fait qu’il va falloir rédiger une constitution éloignée de celles que nous ont toujours imposé l’armée des frontières et leurs héritiers de l’ANP !

Mais, est-ce si difficile de s’accorder, d’ores et déjà, sur les contenus fondamentaux qu’elle se doit de contenir ?

-Awallène : Code de la famille à abroger ! Ce code infâme, lequel fait de la femme une mineure à vie, est indigne du mot humanité.

L’abroger, c’est déjà libérer la plus Belle moitié du pays !

-Thaniène : Cela peut-il vraiment se faire sans l’abrogation du 2ème article de la constitution ? Un article dont ce code infâme dérive, et qui stipule, en toute légèreté : – Islam religion d’Etat !

-Thalithène : Rectifier le tir quant aux langues nationales ! Une langue officielle étrangère que personne ne comprend, à quoi sert-elle vraiment, sinon à perpétuer l’entourloupe d’envoyés des cieux pour construire une kheira oumatine qui n’a de meilleur que la dictature et le farfelu ? D’autant qu’on a bien vu ce que cela a donné en 57 ans : la réplique de ce jeune à une journaliste orientale, dans les rues d’Alger, « ana n’tkelem dardja dialna » l’a bien résumé !

-Rabi3ene ! Pour se débarrasser du chapeau hérité de l’Armée des frontières, l’ANP se doit désormais d’adopter le simple sigle AA, pour armée algérienne. Quitte à plagier celui d’Air Algérie ! Après tout, n’est-ce pas le même pays, en toute cause, défendu ?

Djamila Bouhired l’a bien formulé : ne vous laissez pas voler la victoire les jeunes ! Ni par les escrocs du pouvoir, ni par ces gens érudits et probes qui se déclarent élites supérieures !

Evidemment, il y aura bien une étape pendant laquelle les chemins se doivent d’être débroussaillés. Mais cette jeunesse qui s’est soulevée en premier, se doit d’avoir un rôle premier !

Après tout Aek-el Mali n’a-t-il pas été nommé ministre à 26 ans ?

En ce qui me concerne, je suis certain que Ouled el-Bahdja et Soolking (à 29 ans) feraient beaucoup mieux, en termes de bienfaits pour le pays ! Ne serait-ce que pour colmater ces 20 ans de gabegie de Aek-el-Mali !

Les élites sont expertes en théorie, mais sur le terrain de la pratique, notre jeunesse en a bavé ! C’est à elle, et elle seule, qu’il appartient désormais de tracer les chemins pour demain !

Comment oser ne pas leur faire confiance quand on s’aperçoit que leurs idoles et leurs références s’appellent Che Guevara et Matoub ? Un premier Héro que le pouvoir de Boumediene avait tenté de récupérer dans les années 1960, pour asseoir une légitimité révolutionnaire, lui le colonel d’une armée des frontières sauvage et délétère, et un second qu’ils ont assassiné, et auquel ils veulent donner le titre de Martyr, pour mieux détourner son combat, à leur seul et unique profit ! Ils l’ont fait pour Belouizdad, Ben-M’hidi et tant d’autres héros, pourquoi pas lui ?

Bravo Soolking ! Bravo Ouled El-Bahdja ! Che Guevara et Matoub auraient été fiers de vous ! à leur place, à vos hymnes, le citoyen d’en bas s’abandonne et se dévoue !

Pour preuve et conclusion d’une cohérence entre citoyens d’en bas, cette prescription collective, rédigée par Hamid de Bab-Ezzouar : « partir, c’est mourir un peu, écrivait Edmond Haraucourt. Notre président nous promet de partir. Alors : Cher président, pars vite et meurs beaucoup !».

Satan doit bien s’impatienter pour lui porter les derniers coups, au nom de Mohamed Benchicou !

K. M.
 

(*) https://www.youtube.com/watch?v=CTAH-AqYm48

Auteur
Kacem Madani

 




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