Lundi 15 octobre 2018
Sénateurs, députés ou l’art du mensonge et de l’esbroufe
« On ne ment jamais tant qu’avant les élections, pendant la guerre et après la chasse.” Georges Clemenceau (1841-1929).
Ils sont sénateurs, ils sont députés, ils sont les privilégiés de la république, ils sont commerçants et entrepreneurs en puissance avant d’être ce qu’ils sont supposés être : des législateurs. Le sont-ils vraiment dans leurs hémicycles, mûs depuis fort longtemps en caisses de résonance et de théâtre des farces et des tragédies. Pouvoir présidentiel absolu oblige!
Remplis de bustes creux, incultes pour la plupart, ayant fortement monnayé leurs « faisant fonctions » pour faire dans la proximité des pouvoirs de décision aux fins de récolter les dividendes de leurs sombres investissements par la chkara, ce redoutable bâton de la puissance corruptrice. Il semblerait que plus de 100 députés n’ont pas le baccalauréat, tandis que 90 autres refusent de dévoiler leurs niveaux d’études, des législateurs ne connaissant pas un traître mot du Droit aux destinées de toute une nation, quelle impudence !
Ne voilà-t-il pas que la tentative de destitution de M. Saïd Bouhedja, l’actuel président de l’APN, vienne nous interpeller sur son inconstitutionnalité, et de l’intrigante levée de boucliers de quelques « dépités » et leurs retraits de confiance, semble-t-il orchestré par Mahjoub Bedda le ministre des Relations avec le parlement…Parle ! parle et ment !
Et le peuple dans tout ça, diriez-vous ? Après avoir été leurré et abusé par des promesses sans lendemains, par la corruption, par le casse-croûte et par sa docile complicité, il s’est fait âne, en élisant de fieffés menteurs, véritables maîtres de l’esbroufe , des escrocs voilà qu’il se découvre monté dessus. Sitôt élus, ces ingrats quidams arborent fièrement le kit de service, des costumes étincelants dont ils n’ont même pris soin de retailler, des chaussures saltimbanques, bombant le torse de l’arrogance et du mépris, prennent leurs distances de cette plèbe et de ses multiples préoccupations, point d’oblativité, point de lobbying pour ramener des projets d’investissement à leurs wilayas respectives, leurs temps est désormais compté, place aux entourloupettes, aux passe-droits et aux délits d’initiés pour récupérer l’argent placé à leurs réussites électorales et rentrer dans leurs frais.
Place aux petits fours et aux thé au miel dans les salons feutrés et capitonnés, aux déjeuners-banquets, le gîte et le couvert à l’œil pour discuter affaires et mettre en pratique la sempiternelle emphase : Endirou atawil, s’assurer les moyens de la richesse, de la gloire et de la puissance.
Le vote initial de la kasma FLN de la wilaya de Médéa, jeudi dernier, pour la désignation de deux candidats, représentant la région aux postes de députés et sénateurs s’est fait, à couteaux tirés, les 4 heureux bénéficiaires n’auront d’autres choix que de faire de la surenchère lors du vote interne prochain pour s’acheter les voix des militants-électeurs, 20 millions de cts la voix, nous a-t-on susurré pour s’offrir une place dans les loges princières de la république. Après s’être appuyé sur le clan, la tribu et la région, et non pas sur la base d’un programme de développement tout azimut : la justice sociale, l’éducation et la santé, le peuple, regrettant ses choix complices, en élisant naïvement les fossoyeurs de ses rêves, de ses espoirs et de ses aspiration, ne sait plus à quel saint se vouer pour le faire sortir de cette ornière d’aléas qui lui font la vie dure depuis 4 mandats successifs de Fakhamatouhou.
« Prends garde foule moutonnière, accalameuse de drapeaux , de sabres et de politiciens, ayant vécue en esclave, tu crèveras en esclave… ! C’est dire que cette prophétie prononcée quelques minutes avant l’échafaud d’un anarchiste du 17e siècle a toujours droit de cité ». Allez savoir !