Comment les Français qui sont, en général, naïfs, peuvent-ils faire du cinéma ? Bluffer tout un peuple en prétendant faire pleurer les chaumières avec « 98, secrets d’une victoire », un film de Grégoire Margotton et Nicolas Glimois ? Un film zéro. Plat. Affligeant.

Voici comment fonctionnent les médias français. Tu me donnes. Je te donne. Aucun professionnalisme… Et puis, il y a cette surdimension d’égo. C’est drôle ! Les Français comme les Algériens, leurs cousins imposés, pensent qu’ils sont premiers en tout. Comme le PSG, ils termineront toujours derniers. Partout. Les « veaux », c’est ainsi que les appelait De Gaulle. Ils ne sont pas si cons. Ils ont la meilleure élite au monde. Ils peuvent se prévaloir de détenir le meilleur patrimoine architectural du monde. Que dire de Brel, le Belge ?  De Reggiani, l’Italien ? De Mouloudji, l’Algérien ? Que dire de Zidane et aujourd’hui M’bappé ? Que dire de Platini ? Qui est Français ici ? Tous et personne ! J’ai oublié Piaf, Lavoine, Bashung, Macias, Boon, Villalonga… Tout un peuple ! Tout le monde vient d’ailleurs. Je continue… Moustaki, Claude François, Johnny Hallyday, Dalida… Qui est Français ? Qui s’appelle François ? 

Zidane , le fils de son père, Smaïl, vient de marquer le deuxième but, en finale de coupe du monde, le 12 juillet 1998 au Stade de France. La France rit. Elle s’extasie. Pourquoi dans les urnes, quand elle vote, elle méprise les bruns ? L’Arabe ? Je suis un Arabe. Je suis un Berbère. Je suis un Algérien et je me sens aussi Français. Je suis Fekir. Le film tire un trait. Il est fini. Il ne m’a pas tiré une seule larme : pourquoi l’a t-on annoncé comme un documentaire exceptionnel ? 

Dans la foulée de ce ridicule exercice narcissique, j’ai zappé sur canal Algérie, la « zéro ». Nulle trace de la belle démonstration de solidarité assénée par une majorité de femmes aux Sablettes. Solidarité avec la joggeuse agressée à Bouchaoui par des malfrats islamistes avant d’être insultée, par un gendarme qui fait de sa foi, la loi de la république. L’ignominie et l’ignorance persistent. Je ne suis pas loin de croire que les charges répétées de Leyla Haddad, l’ancienne correspondante de l’ ENTV à Bruxelles, ne sont pas téléguidées. J’ai presque envie de croire à la sincérité de sa révolte. De l’applaudir.

Le journal de la mi-journée de la zéro’ de ce jour, lundi m’a, par contre donné à voir un scoop sidérant ! Un jeune récitant du Coran a reçu à l’issu de sa scolarité dans une école coranique du sud-ouest du pays une ardoise en guise de diplôme. Du silex pour un jeune qui a su ânonner, par cœur, les soixante hizb dont, je parie, ne saurait pas expliquer une ligne ! Du silex ? Serait-on encore à l’âge de la pierre ? 

Au risque d’ébrécher la sensibilité d’un lecteur, au demeurant très clairvoyant qui me rappelle que le football est une invention des capitalistes, « l’opium des peuples » aurait dit Marx, je continue de croire que cette Coupe du monde, comme celles qui l’ont précédée et celles à venir, me feront vibrer.

La vie est courte. Je suis shooté à tout ce qui peut procurer du plaisir. Tout ce qu’interdisent les religions et la morale. J’ai choisi mon paradis de mon vivant. Il est artificiel ! J’écris, en suivant en live, la première conférence de presse de Didier Deschamps. Il a jeté un froid sur mes doigts et mon cerveau. Et mon cœur.

Si ses causeries d’avant-match doivent ressembler à ce médiocre spectacle, je ne miserai pas une pièce sur la chance des bleus.

De  toutes manières, je suis tout entier occupé par le résultat des prolongations que joue Bouteflika…