Dimanche 11 avril 2021
France : des tags racistes antimusulmans à Rennes
Stupeur et consternation, ce dimanche 11 avril, dans le quartier Villejean à Rennes. Des tags antimusulmans ont été découverts dans la matinée, sur le centre Avicenne, un lieu de culte pour les musulmans du quartier. « Les croisades reprendront », « Charles Martel, sauve-nous » : ces inscriptions islamophobes ont provoqué un concert de condamnations, certains dénonçant même un « climat antimusulman ».
« À deux jours du mois de ramadan, les fidèles retrouvent leur mosquée taguée avec des phrases obscènes », a déploré Mohamed Zaidouni, le président du conseil régional du culte musulman, auprès de l’Agence France-Presse. « Nous sommes les enfants de la République et nous retrouvons avec la haine la violence et la barbarie », a-t-il ajouté.
En réaction à ces dégradations, Gérald Darmanin s’est rendu à Rennes, en fin de journée ce dimanche, afin d’apporter son soutien aux musulmans du pays. « Les nombreuses inscriptions antimusulmanes sur les murs de la mosquée Avicennes de Rennes sont inacceptables. Toute ma solidarité avec les musulmans de notre pays », avait fait savoir le ministre de l’Intérieur, en préambule de son déplacement, sur Twitter. Sur place, le locataire de la place Beauvau s’est exprimé publiquement sur ces tags racistes. « Les actes anti-musulmans, ce sont des actes contre la République. Tout lieu de culte est le bienvenu dans notre pays, ils font partie de nos libertés fondamentales », a-t-il fait savoir, en indiquant que les forces de l’ordre seraient particulièrement vigilantes aux actes anti-musulmans, à l’approche du Ramadan.
Il y a actuellement un climat antimusulman en France que nous dénonçons avec forceAbdallah Zekri, président de l’Observatoire national de lutte contre l’islamophobie
Une peine encourue de 4 ans de prison et 300 000 euros d’amende
Le gardien suivi des fidèles ont découvert ces tags vers 6 heures, lors de la prière du matin. « Non à l’islamisation », « Vive le Roy », « Mahomet prophète pédophile », « France éternelle », « catholicisme religion d’État », pouvait-on lire sur des photos transmises par le parquet. Des croix chrétiennes, le chrisme ou une fleur de lys ont été également tagués sur les murs du centre Avicenne. Une enquête pour « dégradations à raison de l’appartenance à une religion » a été ouverte par le parquet de Rennes et confiée à la sûreté départementale de Rennes. La peine encourue est de 4 ans de prison et 30 000 euros d’amende. « Le parquet de Rennes (…) portera une attention toute particulière à l’enquête tendant à identifier et sanctionner le ou les auteurs de ces faits », a assuré le procureur de Rennes, Philippe Astruc, dans un communiqué, évoquant des faits « qui portent une atteinte symbolique grave » et « viennent troubler l’exercice paisible du culte ».