23 novembre 2024
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Tchad: des cachots secrets pour 200 opposants à Idriss Deby

EXPRESS

Tchad: des cachots secrets pour 200 opposants à Idriss Deby

La Convention tchadienne de défense des droits de l’homme est montée au créneau. Elle dénonce l’existence de plus d’une dizaine de cachots secrets aux mains de l’ANS, une agence qui dépend directement de la présidence du Tchad. Des accusations rejetées par le ministre de la Justice.

Le secrétaire général de la Convention tchadienne de défense des droits de l’homme assure qu’ils avaient découvert depuis bien longtemps l’existence de ces cachots secrets. Ils sont, selon lui, sous contrôle de l’Agence nationale de sécurité, qu’il décrit comme « une police politique du pouvoir », et quelque 200 personnes y seraient détenues.

Son organisation a décidé de le dénoncer au grand jour après avoir localisé avec certitude un de ces cachots situé dans un immeuble de Ndjamena. L’ONG y aurait identifié ses 29 pensionnaires, des prisonniers qui seraient détenus dans des conditions « épouvantables », selon le secrétaire général de la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’homme (CTDDH), Mahamat Nour Ibedou.

« Ils sont quotidiennement soumis à des humiliations, des tortures tant physiques que morales, en les nourrissant très mal. On ne les laisse pas se laver normalement. Ils sont dans des cellules qui contiennent 14 personnes ou des cellules de 15 personnes. Leurs parents d’ailleurs ne savent même pas s’ils sont vivants », ajoute Mahamat Nour Ibedou.

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Ci-dessous l’intégralité du communiqué de la Convention tchadienne de défense des droits de l’homme

La Convention Tchadienne de Défense des Droits de l’Homme (CTDDH) informe l’opinion nationale et internationale que près de 200 personnes sont en ce moment détenues au secrèt dans differents cachots inconnus du public et appartenant à la police politique du pouvoir qui est l’Agence Nationale de Sécurité (ANS).

Ces personnes irrégulièrement detenues dans des prisons occultes vivent ainsi dans des conditions infra humaines et subissent des tortures de toutes sortes ainsi que des atteintes quotidiennes à leurs dignités.

ces détenus qui sont entassés à plusieurs dans différentes cellules insalubres de ces cahots depuis plusieurs années pour certains d’entre eux, sont pour la plupart malades.

Séjournant dans des conditions d’hygiène inhumaines et sciemment très mal nourries, ces personnes n’ont reçu depuis leur détention aucune visite d’un membre de leur famille qui ont toujours ignoré jusqu’à là où ils se trouvent.

La Convention Tchadienne de Défense des Droits de l’Homme (CTDDH) a pu localiser une de ces nombreuses geoles occultes de l’ANS et a pu obtenir ainsi la liste des détenus qui s’y trouvent.
C’est ainsi que des détenus jugés et condamnés et qui devaient purger leurs peines dans les prisons régulièrement connues cohabitent avec d’autres prisonniers qui n’ont jamais été présentés à aucun juge.

Détenus ayant été jugés et condamnés :

AHAMAT YAKHOUB ADAM
HASSANE BOULMAYE
GHABI AGUIT
KAMOUGUE KOREIMI HASSANE
HISSEIN BRAHIM DJOUMA
MAHAMAT TIMANE ERDIMI
MOUSSA HAMIT TARA
MOUSSA HISSEIN BERNEY
OUSMANE TEGUEN MIGUE
SALAHADINE DAGACHE YAYA
YAHYA NORPOUGOU
HAROUN BORGOU BRAHIM

Detenus n’ayant été présenté à aucun juge

Ali AHAMAT MAHAMAT
MAHAMAT CHAYBO GOUDJA
MAHAMAT ALI TIDJANI
HISSEIN WASSADA GABA
YOUSSOUF MOUSSA LESSA
ALI HASSANE KARI
IDRISS TOGOIMI
BICHARA IDRISS SALEH
ALI HASSANE
OUMAR ABAKAR ADOUM
ABDOU TCHARI EREMI
ADOUM CHOUKOU SALIA
BRAHIM YOUSSOUF ADAM
NANTDOBE JOB
KARAMBA LAOUDADI FRANÇOIS
MATAZINA AZARIAL
DJARIAM MATERKEM
DONGA MESSALA
YAPARA DAMPOBE
HAYDALA HASSLA WALANDI
ANDRE POARI
ABDERAHMANE ABDELKERIM
AHAMAT ADAM DOUGOULI
MHT IBRAHIM FADOUL
SABIKH BAHAR IBRAHIM
BICHARA
HASSANE ABDALLAH KEBIR

La CTDDH rappelle que plusieurs autres prisons occultes inconnues du public contenant à peu prés le même nombre de detenus au secret sont disséminées dans la ville de Ndjamena .
La Convention Tchadienne de Défense des Droits de l’Homme condamne avec forces ces detentions illegales et arbitraires dignes des pratiques nazies et exige:

– l’envoi immédiat des detenus jugés et condamnés dans des prisons régulièrement connues où ils peuvent purger leurs peines et beneficier ainsi du droit de visite de leurs familles et des droits devolus à tout detenu condamné.

– l’envoi sans delais de tous les detenus non jugés à la police judiciaire en vue de leur éventuel deferement regulier au parquet afin qu’ils soient jugés et que leur sort soit connu de leur famille.

Fait à Ndjamena le 01 Avril 2020

Le Secrétaire Général

Mahamat Nour Ibedou

Auteur
Avec RFI

 




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