Lundi 12 février 2018
Le pétrole en hausse à New York mais en baisse à Londres
Le prix du pétrole new-yorkais, aidé par le regain de vigueur à Wall Street et le repli du dollar, a mis fin à une série de six séances consécutives de baisse tandis que le pétrole londonien s’est légèrement replié.
Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars, référence américaine du brut, a gagné 9 cents pour clôturer à 59,29 dollars sur le New York Mercantile Exchange.
Il avait reculé de 9,5% la semaine dernière, sa plus importante chute depuis janvier 2016. « Comme sur les autres marchés financiers, l’état d’esprit a changé et la tendance s’est inversée », a remarqué Matt Smith, de ClipperData.
A Wall Street les indices sont repartis avec entrain à la hausse après une semaine chaotique, alimentant l’appétit des investisseurs pour les actifs plus risqués.
Le dollar de son côté se repliait un peu face à un panier de grandes devises, rendant ainsi moins cher le baril libellé en dollar pour les acheteurs utilisant d’autres devises.
Toutefois, a noté Kyle Cooper, du cabinet IAF Advisors, les cours du pétrole ont effacé la majorité de leurs gains en toute fin de séance.
Et à Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a terminé à 62,59 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 20 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Hausse « préoccupante » aux Etats-Unis
« Après le fort repli de la semaine dernière, ce n’est pas un signal très positif », a commenté M. Cooper. « Peut-être les investisseurs sont-ils déjà en train de se positionner pour l’annonce d’une nouvelle hausse des réserves de produits pétroliers aux Etats-Unis dans le rapport hebdomadaire du Département américain de l’Energie attendu mercredi ».
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a pour sa part, dans son rapport mensuel diffusé lundi, une nouvelle fois revu à la hausse ses prévisions de production américaine cette année, augmentation qualifiée de « préoccupante » par le cartel.
L’Opep s’est en effet associée fin 2016 à 10 autres producteurs, dont la Russie, pour limiter la production.
Cet accord, renouvelé jusqu’à fin 2018, ainsi que des perturbations involontaires de la production, notamment au Venezuela, ont fait grimper les prix du pétrole.
Mais les industriels américains ont profité de cette opportunité pour développer leurs coûteuses exploitations de pétrole de schiste. Le nombre de puits actifs a encore augmenté la semaine dernière, selon le dernier décompte de l’entreprise de services pétroliers Baker Hughes.
La production hebdomadaire aux Etats-Unis a récemment dépassé les 10 millions de barils par jour.
« Les investisseurs s’inquiètent; ce qui a fait grimper les prix du brut depuis le mois de septembre, à savoir une demande mondiale robuste, des perturbations de la production et une discipline de l’industrie américaine, pourrait ne pas tenir », ont commenté les analystes de Goldman Sachs.
Toutefois, a souligné Phil Flynn de Pruce Futures Group, « les producteurs répondent à la demande. Ils ne pompent pas juste pour le plaisir de pomper, les réserves de pétrole ont plongé aux Etats-Unis et la demande au niveau mondial est au plus haut ».
L’Opep a d’ailleurs aussi relevé dans son rapport mensuel sa prévision de demande mondiale de pétrole à 98,60 millions de barils par jour, soit une croissance de 1,59 million de barils par jour sur l’année.