Mardi 28 novembre 2017
Emmanuel Macron se dit totalement ouvert sur l’avenir du franc CFA
Le président Emmanuel Macron s’est déclaré mardi totalement ouvert sur la question de l’avenir du franc CFA, son périmètre, son nom et son existence même.
« N’ayez pas sur ce sujet une approche bêtement post-coloniale ou anti-impérialiste, ça n’a aucun sens, ça n’est pas de l’anti-impérialisme, ce n’est pas vrai », a répondu le président français à un étudiant qui l’interpellait sur ce sujet lors d’un échange à l’université de Ouagadougou (Burkina Faso). « C’est une bonne chose pour un aspect, ça donne de la stabilité à ceux qui l’ont », a-t-il ajouté.
Quant à l’avenir, « la France accompagnera la solution qui sera portée par vos dirigeants », a-t-il dit. « J’accompagnerai la solution qui sera portée par l’ensemble des présidents de la zone franc. » « S’ils veulent en changer le périmètre, j’y suis plutôt favorable. S’ils veulent en changer le nom, j’y suis totalement favorable. Et s’ils veulent, s’ils considèrent qu’il faut même supprimer totalement cette stabilité régionale et que c’est mieux pour eux, moi je considère que c’est eux qui décident et donc je suis favorable. »
Héritage de la colonisation, le franc CFA est une monnaie partagée par 14 pays d’Afrique subsaharienne plus les Comores, et qui est liée par une parité fixe à l’euro.
En contrepartie de sa convertibilité illimitée garantie par la France, les banques centrales de la zone franc sont tenues de déposer 50% de leurs réserves de change auprès du Trésor français.
Les critiques à l’égard de ce dispositif, notamment le niveau de sa parité avec l’euro, se multiplient ces dernières années sur fond de déséquilibres entre les pays d’Afrique de l’Ouest et ceux d’Afrique centrale, une zone frappée de plein fouet par le recul des cours du pétrole et des matières premières.
Lors de leur dernière réunion à Paris début octobre, les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales de la zone avaient éludé le débat. « Ce n’était pas à l’ordre du jour, même si on réfléchit, on discute, parce il n’y a pas de relation figée », a déclaré à cette occasion le ministre sénégalais des Finances Amadou Ba.
Sur l’affaire de l’assassinat de Thomas Sankara, Emmanuel Macron a confirmé ce qu’il avait dit un peu plutôt au président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré : il a promis que tous les documents français concernant l’assassinat de Thomas Sankara seraient « déclassifiés ».