Vendredi 2 novembre 2018
Lettre ouverte à M. Bedoui, ministre de l’Intérieur
Oran, cette ville à laquelle a attribué la dénomination la plus significative de « Wahran El Bahia » est rongée par l’incompétence.
Monsieur le ministre,
Oran est dans un état délabré, il n’y a aucune activité artistique ou culturelle digne de cette grande ville de l’ouest du pays. Oran se meurt. Doucement. Sûrement. Je vais vous exposer pour l’exemple la situation du fameux espace d’exposition de la régie communale des manifestations culturelles de la ville d’Oran, sis au 11, rue Larbi Ben M’hidi « ex rue d’Arzew », dont j’ai été chargé d’assurer le fonctionnement par l’ancien chef de cabinet et l’actuel directeur de ladite régie, Abbas Bouakel.
Dès mon recrutement en qualité de responsable en charge de la culture et de la communication; le 1er août 2018, et suite à un accord du 1er vice-président de l’Assemblée Populaire Communale d’Oran Mohamed Ouaed, j’ai entamé mon travail. La tâche qu’on m’a confiée consistait à m‘occuper de la rénovation et de l’aménagement de cette structure afin qu’elle soit opérationnelle surtout à l’occasion de la saison estivale. Je me suis mis au boulot pour redonner à l’espace d’exposition une activité. J’ai renoué les contacts avec des artistes peintres contemporains de renom, et ce grâce au calendrier culturel que j’ai établi. Certains de ces artistes ont accueilli favorablement mon offre alors qu’auparavant ils refusaient catégoriquement les propositions émanantes de la division culturelle de l’APC d’Oran, comme de la régie communale des manifestations culturelles, car plongées depuis des années, dans une profonde inertie.
J’ai communiqué à la presse le nouveau programme culturel prévu pour le dernier trimestre de l’année, ainsi que le plan d’action qui a reçu l’avis favorable du président de l’Assemblée populaire communale d’Oran, comme celui des élus locaux, et de ladite régie.
Des efforts ont été consentis afin de redonner un nouveau look à l’espace d’exposition de ladite régie dans l’espoir d’assurer un accueil convivial aux exposants et surtout aux visiteurs. La presse a salué unanimement la relance des activités culturelles et artistiques après une décennie de paralysie. Deux expositions de l’artiste peintre contemporain oranais, Cherif Belzina et de Mourad Belmekki ont été lancées avec beaucoup de succès.
Cependant cet élan a été brisé par les bureaucrates locaux. Certains responsables de l’APC d’Oran ont commencé à me mettre les bâtons dans les roues. Certaines parties ont exprimé leur volonté de ne pas me voir mener à terme mon programme culturel.
Monsieur le ministre, il est insupportable de constater à quel point nous sommes ignorés voire sous estimés par ces petits chefs qui abusent de leur pouvoir de nuisance. Leur seule ambition est de “régner seuls sur la scène sociale, économique et culturelle” locale.
Comble de l’ironie, c’est bel et bien l’actuel directeur de la régie communale des manifestations culturelles Abbas Bouakeur qui m’avait installé qui, aujourd’hui, m’ignore et ignore mon programme..
Je n’arrive plus à quel saint me vouer, et les responsables qui m’ont recruté ne daignent même pas de me recevoir. Le premier m’ignore et l’autre a disparu de l’assemblée depuis qu’il a été évincé du cabinet par le président de l’APC d’Oran pour inertie administrative, incompétence et mauvaise gestion en matière culturelle.
Par ailleurs, j’ai constaté qu’avec l’absence de bonnes volontés bien qualifiées et l’instauration de la politique du laisser-aller. Oran cette ville lumière de l’ouest est devenue la capitale de la médiocrité et le nid de responsables malsains pour lesquels la culture est un système de destruction massif.
Ce témoignage est un cri du coeur contre l’incompétence volontaire de les autorités culturelles locales.
Vous me voyez particulièrement par un tel comportement que je qualifie d’absurde et de lâche dans une ville qui se flatte d’accueillir un événement international de grande envergure.
Monsieur le Ministre, j’attire votre attention dans l’espoir que vous mettiez fin à cette mécanique de l’arbitraire. Oran mérite mieux que le sort qui lui est réservé. Oran mérite d’avoir des responsables à la hauteur de ses ambitions.
Nour El Yakine Ferhaoui, journaliste et caricaturiste