Mercredi 6 juin 2018
Le RPK appelle « à la vigilance » et « à la responsabilité »
Le bureau exécutif du RPK réuni en date du 04/06/2018 considère les propos tenus par M. Ferhat Mehenni, au cours d’une conférence à Londres, d’une extrême gravité pour les faire passer, cette fois-ci, sous silence. Son appel à la constitution de « force de contraintes » et de « sécurité » pour se substituer à l’autorité de l’Etat est de nature à ouvrir une brèche à la violence et déboucher à terme à une guerre civile en Kabylie La résistance face à l’autoritarisme du pouvoir algérien, doit-on le réaffirmer, doit garder son caractère pacifique, reflet de son essence, et point d’ancrage duquel ses détracteurs voudraient le la dévier. Le combat des mouvements démocratiques a toujours été pacifique et a vocation à le demeurer !
Jeter la jeunesse Kabyle dans une confrontation avec les services de sécurité, procède de l’abdication de toute responsabilité politique. C’est l’exposer à un affrontement sanglant pire que ce que nous avons vécu au cours des événements de 2001. L’exercice d’une autorité coercitive doit, en toute circonstance, s’exercer dans le cadre de la loi pour éviter les dépassements et les exactions sommaires. C’est en respectant ce principe que toutes les sociétés se sont préservées de sombrer dans la violence sauvage et la barbarie. Du reste, s’engager sur le terrain de la violence c’est offrir une aubaine aux clans du pouvoir dans leurs manœuvres de stigmatisation de la Kabylie à la veille de l’échéance présidentielle de 2019.
Le sens de discernement nous commande aussi de ne pas occulter les considérations géopolitiques et de rester insensibles au développement et à la prolifération des conflits au niveau régional. Les exemples ne manquent pas dans l’actualité internationale (la Libye, la Syrie, le Sahel..etc.), et dans notre passé récent ( la décennie noire) pour se laisser entraîner dans une aventure orchestrée par des forces obscures dont l’agenda est chargée par des actions de déstabilisation des nations.
La Kabylie a, comme toute société, besoin de vivre en paix et personne n’a le droit de remettre en cause cette profonde aspiration pour quelque intérêt ou objectif qui soit. Le peuple kabyle, nous le disons avec force, n’a mandaté personne pour parler en son nom ou pour lui fixer un désir d’avenir au point d’envoyer ses enfants dans la gueule du loup. Aussi, nous invitons fraternellement les militants du MAK de bien analyser ce qui leur est proposé comme nouvelle démarche. Le risque politique et physique est tellement important que chacun doit le mesurer individuellement en toute conscience. Accréditer la thèse du passage à la force, c’est légitimer et donner raison à ceux caressent l’espoir de cataloguer le MAK dans le giron des mouvements terroristes.
Le RPK appelle tous les militants, toutes tendances confondues, à faire preuve de vigilance, il y a dans l’histoire des fautes politiques qui peuvent avoir pour conséquence la perte inutile de vies humaines. La Kabylie a trop versé de sang pour l’engager dans de nouveaux drames. Notre responsabilité à tous est de participer à les éviter et de travailler à la construction d’un projet fédérateur qui donne l’espoir à notre jeunesse.
P/Le RPK
Le Coordinateur, Hamou Boumedine