Dimanche 20 mai 2018
Le Collectif de coordination et de liaison des démocrates (CCLD) est né
Nous militant(e)s de différentes sensibilités politiques, conscients de l’impasse politique dans laquelle est enlisé le pays et de l’état de délabrement dans lequel se trouve l’organisation politique de nos structures, avons décidé ce jour du 18 mai 2018, de nous retrouver à Alger pour réfléchir ensemble sur les perspectives à donner aux luttes que nous menons aux plans politique et organique.
Ni le contexte délétère du pays, ni les trahisons multiples aux idéaux que nous portons n’ont eu raison de notre volonté de maintenir la flamme du combat. Bien qu’ayant vécu des cheminements distincts et tenté des expériences diverses dans des cadres organisés différents pendant de nombreuses années, nous voilà réunis et animés par le même objectif : accélérer notre rapprochement pour dessiner ensemble le chemin de la convergence.
Nous avons franchi le pas de ce premier rassemblement car la situation politique du pays est gravissime : Non seulement la classe politique ne délivre aucun signe de redressement mais l’Algérie risque de basculer dans un chaos irréversible. De dérives en trahisons, l’abdication de la classe politique se caractérise par une double compromission historique, à la fois avec le pouvoir despotique et rentier et l’islamisme politique.
En effet, il est pour le moins atterrant d’émarger en même temps à un parti d’opposition progressiste et d’occuper un poste de ministre, de sénateur, de député, de maire ou de simple « élu » d’un régime dont on condamne la politique. Il est inconcevable aussi de prôner son adhésion politique à un projet de société universaliste et pactiser avec les partisans d’un Etat théocratique. Ce sont précisément ces incohérences, ces dérives et ces compromissions qui ont avili la chose politique, discrédité les partis démocrates et creusé un gouffre entre le peuple et la classe politique.
A cette situation éminemment complexe se greffent un contexte économique des plus inquiétants et une conjoncture internationale instable où l’Occident s’illustre par une politique expansionniste agressive tout azimut.
C’est pourquoi nous inscrirons notre action dans le combat contre ce statu quo suicidaire et ferons tout pour épargner à notre pays toute dislocation ou partition territoriale.
Nous enregistrons aujourd’hui avec une très grande satisfaction les signes palpables d’une convergence effective dans nos rangs et les prémisses d’un nouveau départ et pourquoi pas celles d’une reconstruction possible d’un mouvement politique sur la base de la double rupture, voire de la triple rupture avec le système rentier et bureaucratique, l’islamisme politique et la classe politique.
Par ce processus de rencontres que nous venons de déclencher, notre objectif n’est pas l’unanimité à tout prix mais nous recherchons le débat organisé et transparent. La vertu de l’échange est de favoriser un véritable courant de discussions, pour aider à une réflexion large et pousser à la clarification par l’examen approfondi de toutes les positions politiques exprimées.
C’est pourquoi, nous nous sommes employés et nous nous emploierons à harmoniser nos visions politiques avant de nous inscrire et de nous entendre sur les rythmes des transformations organiques. La convergence que nous visons ne saurait se faire dans la précipitation. Elle est une voie qui exige une rigueur politique sans faille et une grande intelligence politique.
Soulignons par ailleurs que les militant(e)s et les composantes ayant participé à cette rencontre auront toute latitude d’agir politiquement dans le respect de leur structure respective, tant que le cadre organique vers lequel tendent tous nos efforts, n’aura pas été officiellement annoncé.
Travaillons toutes et tous, pour contribuer à l’émergence d’un cadre propice au rassemblement et au regroupement des forces modernistes et progressistes. Seuls la modernité et l’Etat de droit consacreront la citoyenneté et mettront ainsi l’Algérie sur les rails de la démocratie véritable.
Le Collectif de coordination et de liaison des démocrates a désigné Mustapha Hadni, à l’unanimité des présents comme son premier responsable.
Alger le 18 mai 2018,
Le CCLD.