22 novembre 2024
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Quel avenir pour le Hirak/Tanekra ?

Hirak

Le Hirak/Tanekra a-t-il échoué ? Non! La dictature a-t-elle gagné ? Non, non plus ! Ni l’un ni l’autre n’a remporté la bataille finale, jusqu’à présent. Mais est-ce qu’il y a un perdant ? Oui : le peuple.

Tout le problème se pose, en effet, au niveau de la structuration de la société. Le pays, bien que mobilisé pendant plus de deux ans, pour l’avènement du changement, semble être vide, quant à sa société civile. Ni syndicats ni associations ni comités de quartier ni rien du tout sur le terrain.
Le peuple veut le changement sans structures, sans représentation, sans leadership, sans élites. Celles-ci semblent gagnées par le phénomène de la rente. Elles courent derrière les privilèges, tout en oubliant leur rôle premier d’éclaireuses. Divisées, affaiblies, achetées, elles tournent le dos au peuple grâce à qui elles sont pourtant là, à régner, à décider, à tirer profit du grand gâteau.
L’Etat profond y trouve une occasion en or, pour revenir par la petite porte et instaurer, avec l’aval bien sûr de certaines puissances étrangères, une stratégie de tout-sécuritaire, basée sur, à la fois le spectre du péril islamiste et le gros problème de l’émigration clandestine. La catégorisation des deux mouvements Rachad et Mak dans « le club terroriste » entre dans cette dynamique. C’est-à-dire, transférer la peur dans l’autre camp, en semant la suspicion partout, afin d’asphyxier les forces citoyennes qui travaillent de l’intérieur.
En même temps, cela fera oublier, en quelque sorte, aux autre meneurs de la bataille démocratique l’idéal du changement, en se contentant de sauver leur têtes de la machine de la répression qui s’installe, paraît-il, dans la durée. Comme, il donnera l’illusion au peuple que les ennemis, ses ennemis, sont dans le Hirak lui-même, et non pas ailleurs.
Ce qui attirera une grande partie du peuple à sa cause, la cause du système bien entendu. En termes plus terre-à-terre, le Hirak a renforcé le système, au lieu de l’affaiblir, en lui donnant l’alibi pour réprimer.
Car, face au manque de représentativité citoyenne dans ce mouvement de masse « hétéroclite », la peur du chaos, du reste, légitimée par le contexte régional instable, donne au système le bénéfice du doute, quant à la bonne foi d’une importante partie de la rue.
L’armée, en tant que seule force organisée dans le pays, est indirectement invitée à prendre publiquement les commandes, après l’avoir fait déjà et pendant longtemps dans les coulisses. En gros, c’est à une phase de restauration de la dictature qu’on assiste, avec en guise de mode opératoire, le démantèlement systématique des structures partisanes encore en résistance, à l’exemple des partis du MDS, RCD, PT, et à un certain degré la base militante du FFS, dont la présidence actuelle est pourtant en normalisation active avec le système.
Néanmoins, l’espoir est permis, car même si le Hirak démocratique est en faiblesse, le Hirak social risque d’enflammer la scène d’ici quelques mois. La crise économique qui se profile à l’horizon n’a pour conséquences que l’ébullition du front social, qui affronte déjà les pénuries, les spéculations sur les denrées alimentaires de base et la cherté de la vie dans l’indifférence générale.
C’est pourquoi, il est permis de dire que le Grand Soir, typique des révolutions marxistes, peut faire pencher la balance en faveur du peuple, en joignant les revendications démocratiques avec celles d’ordre plutôt social. Wait and see!
Kamal Guerroua

3 Commentaires

  1. Le Hirak tharewla oui !

    J’avoue que j’ai failli être déçu de ne pas trouver le moindre point de discorde pour pouvoir tancer Mister Guerroua. Jusqu’au dernier paragraphe, où l’auteur finit son texte par une prière à l’absent.

    Je ne dis pas que ce n’est pas cohérent, au contraire ! L’espoir qu’il nourrit en regardant le Hirak ne pouvez le mener qu’à l’invocation. Dieu ou Marx radhia allahou 3enhou.

    Wamma ba3d ,

    Moua jidi que le Hirak c’est un fantasme incarné. jipalta de vous spliker sek c’est une révolution pour l’insta.

    Si le Hirak n’est pas qu’ une branlade populacière, un mouvement collectif d’humeur, alors salate el istiqa , aussi c’est une révolution.

    Les sociétés archaïques dominées par la religion sont portées par leur instinct grégaire aux regroupements. Or notre société qui est incapable de produire un clou s’il elle n’achète pas la tête , le corps , et la pointe , à l’étranger pour un montage en SKD, est une société biberonnée à la rente et à la religion qui attend. Dis-leur que le Mahdi va débarquer à l’aéroport d’Alger , et un million de gens iront l’attendre.

    Notre société ne diffère en rien des sociétés qui ont précédé le monothéisme , elle peut produire un nouveau messianisme , un cataclysme, des gurus à la pelle, mais pas une révolution.

    On nous parle des marches-défouloirs du vendredi , comme d’une magnifique transformation sociale , politique et économique, alors qu’en vérité elles n’ont rien changé.

    A takna , si les marches était des révolutions, Moïse a marché pieds nus karanta avec ses zébreux qu’il conduisait za3ma à la terre promise . Putain! Karanta aurait dit Chirac. Au bout du désert il leur montre un autre bout de désert et leur dit : vouala la terre promise, etnakou thoura, moua j’ai un train à prendre ! Alors que le Hirak ,lui, n’a fait que parader , toutes djellabas et voiles au vent, comme Naomi Campbell, dans ses défilés de mode . Encore que Naomi, ses déhanchements, c’était pour la bonne cause.

    Or des fantasmes collectif il y en a eu des tas dans l’histoire , certains ont donné les religions. Il y en un qui a fait des miracles : il a multiplié les pains et les poissons, ressuscité Lazare , marché sur l’eau , à la fin il s’est fait kamim clouer sur la croix. Alors que le Hirak ,lui, il n’a même pas ressuscité un bœuf comme Mohend enagh et on nous dit : ahebba men ahaba wa karaha men karaha, c’est une révolution , c’est une révolution, edkhoulou fi sabilihi nagh vous êtes des contempteurs . Rahoum itmenyikou ga3, netmenyikou m3ahoum bessif , sinon d’chwatène.

  2. J’allais écrire : « le Hirak tanekhra » , mais comme j’ai promis a Sidna le Modérateur chayllellah bourhanouhou , que je ne ferais jamais comme Macron, parce que c’est 3ib, je ne l’écrirai pas.

    Pour paraphraser Miaou Tsé Toung, cette histoire de Hirak c’est comme celui qui couvait un caillou dans l’espoir d’avoir un poussin. En vain .Il agit sur tous les paramètres physiques : température, lumière, degré hygrométrique, aération, rien n’y fait , pas de poussin. Alors pour ne pas y renoncer ,il s’en fait un roman, une histoire, ou carrément une religion.

    Iben moua je dis que notre société étant une société tératogène, lhemdoulllah ya rebbi que le Hirak n’a pas réussi à la faire accoucher. Nous avons échappé au plus pire.

    Ardjaw , ne vous énervez pas , je splike !

    Je dis que sans l’aberration du cinquième mandat il n’y aurait jamais eu de Hirak. Ce cinquième mandat aurait pu provoquer une catastrophe climatique, géologique , inter-galactique , mais il n’en fut rien. Tout ce qu’il a pu engendrer c’est une réaction inflammatoire , une boursouflure épidermique, un abcès (de fixation).

    Avant cet outrageant cinquième mandat rien ne préfigurait l’avènement d’un changement. Aucun bouleversement économique, culturel, scientifique, géologique, génétique, biologique , comme précurseur n’était à signaler.

    Au contraire, la société biberonnée à le rente et à la religion s’était vautrée dans une profonde léthargie.

    Ce sont les intellectuels , ces rois mages modernes, qui guettaient le moindre signe, ichara, qui ont saisi l’occasion de transférer dans cette branlade populacière tous leurs fantasmes déçus. Loukane un bellaridj leur aurait dit , c’est moi le Mahdi que vous attendiez, ils auraient chanté tala3a elbadrou 3alayna. Même si Qeddour s’est joint au cortège et a entamé un sacerdoce pour servir le mouvement messianique. Lalmas, le plus grand économiste , qui a dans un élan d’extase dit : j’ai été voir Bensalah pour lui retirer les clefs pour les remettre à la populace. Addi et tout ce que compte notre pays de brillants intellectuels s’est joint au cortège des processionnaires incantatoires pour lui apporter ce qui lui manquait de théorie, de prose, et même de poésie. Ce n’est que dans cette littérature que le Hirak a réussi. Sans parler de tous les déchus des partis politiques qui eux ont échoué à changer quoi que ce soit qui se sont retrouvés chez la chaîne des tangos pour refaire San Egidio et pour coatcher le mouvement.

    Des branlades populacières comme celle-là l’histoire de l’humanité en a connu, elles ont produit les religions.

    La révolution ce n’est pas l’expression d’un désir refoulé , ce n’est pas l’exaltation d’un fantasme collectif, et encore moins son expression littéraire . La révolution ce n’est ni l’oral-isation ni l’anal-isation d’ un problème , mais sa résolution. La révolution ce n’est pas un cinéma.

    On a beau leur dire que pour qu’il y ait révolution il faut les conditions de la révolution. Une révolution c’est une mécanique qui transforme la société , qui se débarrasse de ses archaïsmes matériels et culturels et crée les conditions d’un renouveau. La révolution c’est comme disait Ferrat :l’espoir mis en chantier. Une révolution aurait emporté tout sur son passage: le pouvoir , la 3issaba, les généraux, les partis politiques toutes tendances confondues , et toute la superstructure idéologique sur la quelle la vielle société reposait. Le savon, le bébé, la bassine, et l’eau du bain : tout à la poubelle. Or le Hirak au lieu de les évacuer les a au contraire récupérés , intacts , il sont tous toujours là plus féroces et plus arrogants que jamais. Les giniros , le èfèlène, le irendi, Le èfèfèàs , le ircidi., les tangos, les brobros,.. ls sont tous là à nous psalmodier leurs vielles litanies. Who else ?

    Le Hirak c’est tout a fait le contraire d’une révolution :ce serait plutôt un mouvement réactionnaire , sinon avec ce que notre société a dans les entrailles que se serait-il produit ? C’était une aspiration exacerbée , un mouvement messianique incantatoire qui voulait que les choses changent d’elles-mêmes pour lui et qui au lieu de balayer ses vielles lunes et ses archaïsmes , les a revendiqués et les a portés en slogans:Ahna wled 3mirouch, allahou akbar Tabou, kheliw belhadj isseli. Trouhou ga3 c’est nous qu’on va se vautrer à votre place ( le colonisé de Fanon ne fantasmait pas mieux).

    Après deux ans de processions incantatoires , après avoir changé quelques composants , le pouvoir a repris son vieux logiciel , pour repartir comme avant . Et pourquoi ? Parce que même s’il l’avait voulu il n’aurait pas pu faire autrement , car c’est dans sa configuration actuelle qu’il correspond à l’état de notre société.

    La populace pense que c’est la démocratie qui a fait la richesse de l’Occident et non l’impitoyable capitalisme qui a réalisé à coups d’esclavagisme, de colonisation, d’exploitation , l’accumulation, qui l’a propulsé vers le progrès.

    Deux exemples , c’est une dictature militaire qui a fait passer la Corée du Sud de l’état de tiers-monde vers le développement. Idem pour la Chine ,le Japon d’avant la 2ème guerre mondiale , l’Allemagne Nazie .Non le développement ne rime pas avec démocratie. Et puis c’est à se demander à quoi servirait la démocratie à une société archaïque et totalitaire comme la nôtre ?

    Voyez par contre l’exemple de la Tunisie un pays qui a pourtant la chance d’être à la fois zarabe et musulman comme nous elhemdoullah et qui a réussi complètement sa transition vers la démocratie, une fois n’est pas coutume.

    Où en est-elle arrivée après dix ans ? Après avoir porté au pouvoir les tangos, il ont mis Robocop comme président qui faute de régler quoi que ce soit est pris par des envies despotiques. Et la Tunisie c’est ce qui est arrivé de mieux à un pays zarabo-musulman comme nous.

    Voila comment un pays suite à un déraillement de son histoire a repris le chemin qu’il avait suivi avant. Il ne l’a pas voulu, le peuple avait d’autres fantasmes comme les nôtres. Mais c’est mécanique . La Tunisie ne pouvait pas avoir un gouvernement anachronique. Et leur société ne pouvait donner que ce qu’elle a .

    Et la Tunisie n’est pas un système politico-miltaire qui exploite une rente mémorielle et pétrolière.

  3. Aucun! ce « hirak » a ete recupere par les barbus. Ils sont troujours la aux aguets, attendant comme des charognards de prendre le pouvoir. Nous les Kabyles, onest entre la marteau et l’enclume a cause des decisions des aramees de la Willay 3 et 4 pour avoir donner le pouvoir a l’ANP

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