3 décembre 2024
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Pourquoi l’Algérie officielle appréhende Poutine ?

Algérie-Russie

Comme il fallait s’y attendre, l’Algérie vient de s’abstenir lors du vote de l’ONU concernant la résolution qui exige que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine.

Mais pourquoi nos officiels sont-ils à ce point effrayés par la Russie ? On se souvient d’un Bensalah, chef d’Etat par intérim, tremblotant devant un Poutine tout sourire quand notre chef d’Etat par intérim expliquait sa vision du Hirak qui selon lui s’était essoufflé. « Si j’ai demandé à vous rencontrer, c’est pour vous pour rassurer sur la situation en Algérie qui est maîtrisée et que nous sommes capables de dépasser cette conjoncture », lui avait-il dit.

Mais au-delà de cette anecdote qui avait enflammé les réseaux sociaux en octobre 2019, si nos dirigeants ne peuvent pas se permettre de froisser les Russes c’est essentiellement à cause de la dépendance de notre pays en matériel militaire.

En effet, des chars de combats à l’artillerie, pour les forces terrestres et des vieux Mig 21 au Mig 29 ou Sukhoi, aux hélicoptères de combat, pour les moyens aériens, la plupart du matériel militaire est d’origine russe, même si ces dernières années, il y a eu diversification, notamment avec l’acquisition d’équipements légers provenant de France et d’Allemagne.

Guerre en Ukraine : l’Algérie s’abstient contre la Russie lors de l’AG de l’ONU

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Par ailleurs, il y a une longue tradition de formation, d’entraînement et d’équipement divers quasi-exclusivement russe vis-à-vis de l’Algérie. Ceci correspond à une réalité géopolitique bien comprise. Par ailleurs, l’Algérie devrait être le premier client des nouveaux avions de chasse russe Sukhoï 57 qui n’ont encore jamais été vendus à l’export.

Le Maroc quant à lui est doté essentiellement de matériels français et américains, et depuis peu de matériel israélien !

On le voit donc, les fournisseurs de nos frères ennemis sont eux-mêmes des ennemis de longue date !

Au-delà de ces rapports en matière d’armement, la Russie a par exemple exprimé une position très distante pendant les manifestations du Hirak, arguant que ce sont des affaires internes à notre pays. Pa seulement, les relations entre Alger et Moscou remonte à l’aube de l’indépendance. Boumediene ne s’est-il pas déplacé à Moscou pour se faire soigner évitant même de survoler le territoire français ?

Il ne faut donc pas s’étonner que nos dirigeants ne soient pas disposés à montrer patte blanche pour les résolutions de l’ONU contre la Russie. Cela entraînerait inévitablement des conséquences que notre pays n’est pas en mesure d’assumer ! C’est aussi cela la politique !

Kacem Madani

3 Commentaires

  1. L’Algérie a bien raison de ne pas prendre partie dans ce conflit inextricable ! qu’a-t-elle a y gagner? walou! et là où il n’y a rien à gagner il y a tout à perdre!

  2. Relisez la Charte de la Soummam, vous y trouverez l’abécédaire diplomatique de l’Algérie combattante d’où notre diplomatie tire son inspiration, à savoir le Non-alignement. Il y est écrit, en substance, que la politique de l’Algérie ne se décide ni à Washington, ni au Caire, ni à Moscou, mais à Alger. Je trouve, par conséquent, tout à fait sage et conforme à notre doctrine en la matière, la position exprimée lors du vote de la Résolution présentée par l’Union européenne devant l’Assemblée générale extraordinaire, consacrée à la situation en Ukraine. L’Algérie qui,, depuis son adhésion à l’Organisation des Nations Unies, s’est constamment opposée à l’usage de la force comme moyen de règlement des conflits entre Etats, ne pouvait cautionner l’agression russe en Ukraine. En tant que pays Non-aligné, conséquent, indépendant et très au fait des enjeux internationaux, l’Algérie ne pouvait pas, non plus, cautionner une manœuvre politique des puissances occidentales, dont le but évident est d’ameuter l’opinion mondiale, pour l’associer à sa campagne tous azimuts de stigmatisation et d’affaiblissement de la Russie, sans pour autant être elles-mêmes, des parangons de vertu en la matière, ni particulièrement soucieuses de la protection des intérêts vitaux des pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine qu’elles appellent à la rescousse.

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