Le secrétaire d’État américain Antony Blinken fera la semaine prochaine une visite à Alger. Cette halte s’inscrit dans le cadre d’une tournée qui le mènera en Israël, au Maroc et enfin, en Algérie.
Antony Blinken prévoit 26 au 30 mars d’effectuer une tournée dans plusieurs pays d’Afrique du Nord et Moyen-Orient, rapporte le média Axios. Il est attendu lundi à Alger, selon la même source.
Le chef de la diplomatie des Etats-Unis est attendu, samedi en Israël. Le lendemain, il se rendra à Ramallah pour y rencontrer le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abba, un dirigeant isolé et devenu impopulaire.
Lundi, Antony Blinken se rendra au Maroc. Le même jour il s’envolera ensuite vers Alger où il sera sans nul doute reçu par Abdelmadjid Tebboune. La même source lie les escales marocaine et algérienne de Blinken à «la recrudescence des tensions ces derniers mois» entre les deux pays maghrébins sur la question du Sahara occidental.
Mais pas seulement. La suspension du gazoduc qui relie l’Algérie à l’Espagne en passant par le Maroc, sera sans doute évoqué. Depuis de l’invasion russe décidée par Vladimir Poutine en Ukraine, la question de l’approvisionnement de l’Europe en gaz est au centre de toutes les attentions. Ne pouvant se passer du gaz russe, les Européens soutenus par les Américains cherchent à trouver d’autres sources d’approvisionnement.
Il faut rappeler que l’arrivée de Blinken en Afrique du Nord a été précédée par la visite de son adjointe Wendy Sherman à Alger, où elle a eu des entretiens avec le président Abdelmadjid Tebboune et le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra.
L’épineux dossier de la reprise d’activité du pipeline Medgaz qui relie Hassi R’mel à l’Espagne via le Maroc sera à ce titre au cœur des échanges.
Yacine K.
Après la fin de non recevoir réservée récemment aux pressions étatsuniennes exercées sur Alger, il serait intéressant de connaitre le contenu du deal dont sera très prochainement porteur le Secrétaire d’Etat en personne, ainsi que le sort qui lui sera réservé par les Autorités d’Alger. L’itinéraire de la tournée diplomatique, annoncée tambours battant, de Mr Antony Blinken, sur fond de guerre en Ukraine, est tout un programme : Jérusalem, Ramallah, Rabat et, pour finir, Alger. Ce qui laisse entendre que son objet serait de proposer des arrangements improbables, aussi bien sur la question palestinienne que sur la question sahraouie, en échange d’un arrimage de l’Algérie aux « Accords Abraham », nouveau « Grand Moyen-Orient sous la houlette israélienne, toujours rêvé par l’Oncle Sam, voire, peut-être même, pousser l’Algérie à une révolution copernicienne de sa diplomatie, en lui faisant miroiter tous les avantages qu’elle pourrait tirer de son ralliement au camp occidental!
L’argument de l’Algérie, selon lequel son soutien à la lutte du peuple sahraoui pour la reconnaissance de son droit à l’autodétermination, conformément aux principes proclamés par la Charte des Nations Unies, serait entièrement désintéressé et ne relèverait que de son attachement aux droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, ne convainc évidemment que ceux qui veulent bien l’être. Chacun subodore, tout de même, que l’Algérie, qui n’a toujours pas oublié l’agression marocaine dont elle fut victime au lendemain de son indépendance, ne détesterait pas contenir son voisin de l’Ouest dans ses frontières, pour se tenir à distance de ses prétentions territoriales.
« Anereẓ wala aneknu » et « Nif u lxsara », nos deux devises nationales n’étant valables, comme chacun sait, que pour autant que nos intérêts nationaux sont menacés