Les résultats de la plus large étude faite sur la maladie d’Alzheimer viennent d’être publiés dans Nature Genetics. Cette étude est le fruit de la combinaison des efforts de plusieurs équipes de chercheurs européennes, américaines et australiennes autour d’une étude d’association pangénomique (en anglais Genome Wide association study : GWAS).
Les scientifiques ont comparé le génome de centaines de milliers de malades ou de personnes ayant un parent malade à des personnes non atteintes par cette maladie (groupe contrôle). Ces donnés sont issues de cohortes européennes regroupées au sein du Consortium European Alzheimer and Dementia Biobank.
Ces analyses ont permis de prouver la forte implication des facteurs génétiques dans cette maladie. En effet, 75 régions du génome humain (appelés locus) ont un rôle déterminant dans la physiopathologie de l’Alzheimer; parmi elles 42 régions nouvellement identifiées. Elle conforte aussi les résultats antérieurs sur la responsabilité de 33 régions génomiques dans cette pathologie.
Cette étude a aussi permis de mieux comprendre le processus physiopathologique. Elle confirme le rôle de ces locus dans la production et l’accumulation anormale des peptides amyloïdes et le dysfonctionnement de l’action de la protéine Tau dans le tissu cérébrale.
De plus elle démontre aussi des anomalies de l’immunité innée et de l’action de la microglie qui est impliquée dans le rôle de détoxification.
Pour la première fois une voie de signalisation du processus inflammatoire et de défense appelé la voie TNF⍺ est identifié comme responsable de la maladie.
Cette étude a permis aussi d’élaborer un nouveau score génétique (encore au stade recherche) permettant de prédire le risque de développer cette maladie dés l’apparition des premiers signes de déclin cognitifs et qui pourra aboutir à une prise en charge préventive et personnalisée.
Ces dernières années, la recherche autour de cette maladie, qui touche des millions de personnes dans le monde, s’est intensifiée dans le but de mieux comprendre les mécanismes causant cette démence complexe et multifactorielle et ainsi découvrir des cibles thérapeutiques.
A l’heure actuelle, il n’y a pas de traitement curatif mais seulement des médicaments permettant de retarder l’aggravation des troubles cognitifs et du comportement. Cette étude encourageante permet une meilleure compréhension de cette affection mais devrait être complétée par d’autres travaux qui seront étendus à d’autres populations non caucasienne afin de confirmer ces résultats.
Dr Tarik Yadaden