Hakim Debazi, 55 ans, arrêté en février pour des publications sur les réseaux sociaux, est décédé le 24 avril en prison. Ce détenu d’opinion n’est pas le premier à mourir en prison. Mohamed Tamalt et Kamel-Eddine Fekhar ont connu le même triste sort.
C’est une première. La famille d’un détenu d’opinion algérien, Hakim Debazi, mort en prison a engagé une action en justice le 4 mai contre l’Etat algérien pour « homicide involontaire » et « non assistance à personne en danger », ont annoncé ses avocats.
Hakim Debbazi, 55 ans, arrêté en février pour des publications sur les réseaux sociaux en lien avec le mouvement de dissidence populaire Hirak, est décédé le 24 avril en prison, selon la Ligue algérienne des droits de l’Homme (LADDH). Une plainte a été déposée au tribunal de Sidi Mhamed d’Alger par l’avocate Heloise Sadeg, tante maternelle du détenu décédé, réclamant « un milliard d’euros de réparation » pour la famille de son neveu, ont indiqué les avocats dans un communiqué.
Circonstances inconnues
Hakim Debazi a été « retrouvé mort dans des circonstances troubles dans la prison de Koléa » près d’Alger, a précisé la défense. Heloise Sadeg considère que « le directeur de la prison de Koléa, le directeur général des prisons, le juge d’instruction, le ministre de la Justice et l’Etat algérien » sont « responsables de ce drame national qui a ému toute l’Algérie en plein mois de ramadan », a expliqué à l’AFP Me Tarek Mektoub, l’un des avocats de la famille. Dans le communiqué, les avocats déplorent le « silence assourdissant » du ministère de la Justice qui « n’a toujours pas donné d’explication ou fait une autopsie pour déterminer les causes réelles du décès du détenu politique ».
La mort de Hakim Debazi a suscité une vague d’émotion en Algérie. Avant Hakim Debbazi, deux détenus d’opinion Mohamed Tamalt, en 2016 et le grand militant mozabite Kamel-Eddine Fekhar en 2019, sont décédés en détention.
Selon le Comité national pour la Libération des détenus (CNLD), plus de 260 personnes sont encore emprisonnées en Algérie en lien avec le Hirak ou la défense des des libertés individuelles. Avec AFP
