22 novembre 2024
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L’ONU réclame la libération de Kamira Nait Sid

Kamira Nait Sid

Kamira Nait Sid est une défenseure des droits humains et sa détention est arbitraire, d’après l’ONU. Le Groupe de Travail de l’ONU sur la détention arbitraire (GTDA-ONU), après avoir examiné les plaintes pour enlèvement, séquestration et détention arbitraire de Kamira Nait Sid le 24 août 2021 en Algérie, déposées par le Congrès mondial amazigh et Riposte Internationale et suite aux réponses aux questions posées par le GTDA-ONU au gouvernement algérien, le GTDA-ONU a jugé que :

  1. Mme Nait Sid a été enlevée et séquestrée par des agents de l’Etat algérien, ce qui constitue «une forme particulièrement grave de détention arbitraire»,
  2. Les activités de défense des droits des Amazighs menées par Mme Nait Sid, sont protégées par le droit à la liberté d’expression garanti par l’article 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) et par l’article 19 du Pacte international sur les droits civils et politiques, et que l’intéressée a été placée en détention pour avoir pacifiquement exercé ce droit,
  3. En sa qualité de coprésidente du CMA, Mme Nait Sid exerçait pacifiquement le droit à la liberté d’association garanti à l’article 20 de la DUDH et l’article 22 du Pacte international sur les droits civils et politiques, et elle a été arrêtée pour cette raison. Et notamment pour s’être pacifiquement employée à défendre son droit et celui des autres membres de la communauté amazighe d’avoir leur propre culture, de professer et de pratiquer leur propre religion et d’employer leur propre langue, garanti à l’article 27 du Pacte,
  4. Le Gouvernement algérien ne fait état d’aucune activité menée par Mme Nait Sid pouvant être considérée comme constitutive d’un acte de terrorisme. En l’absence d’informations démontrant son implication dans des actes de violence, aucun motif légitime ne justifie que l’exercice de ses libertés soit restreint,
  5. Le Gouvernement n’explique pas en quoi il était nécessaire de poursuivre Mme Nait Sid en justice pour protéger un intérêt légitime ou en quoi l’accuser de graves crimes terroristes passibles de longues peines d’emprisonnement était une réaction proportionnée aux activités reprochées. En outre, rien ne prouve que le comportement ou les activités de Mme Nait Sid pouvaient être considérés comme une menace pour la sécurité nationale, l’ordre public, la santé ou la moralité publiques, ou les droits ou la réputation d’autrui. Le Gouvernement ne mentionne expressément aucun acte de terrorisme commis par Mme Nait Sid. Le Groupe de travail en déduit que l’intéressée a été arrêtée et placée en détention parce qu’elle est membre de la communauté amazighe et qu’elle défend les droits de celle-ci,
  6. Mme Nait Sid est détenue pour avoir exercé les droits consacrés aux articles 19 et 20 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et aux articles 19, 22 et 27 du Pacte international sur les droits civils et politiques et que sa privation de liberté est contraire aux dispositions de l’article 7 de la DUDH et de l’article 26 du Pacte. L’arrestation et la détention de Mme Nait Sid sont dénuées de fondement juridique et sont donc arbitraires,
  7. Mme Nait Sid est privée de liberté pour des motifs discriminatoires, à savoir son origine nationale, ethnique ou sociale et sa qualité de défenseuse des droits humains, en violation des articles 2 et 7 de la DUDH et des articles 2 et 26 du Pacte sur les droits civils et politiques. En conséquence, aucun procès concernant Mme Nait Sid ne devrait avoir lieu,
  8. Le Gouvernement algérien doit procéder immédiatement et sans condition à la libération de Mme Nait Sid, arbitrairement privée de liberté depuis le 24 août 2021, et veiller à ce qu’elle reçoive les soins médicaux nécessaires. Le Gouvernement doit également lui accorder le droit d’obtenir réparation, notamment sous la forme d’une indemnisation, conformément au droit international,
  9. Le Gouvernement algérien doit veiller à ce qu’une enquête approfondie et indépendante soit menée sur les circonstances de la privation arbitraire de liberté de Mme Nait Sid, et de prendre les mesures qui s’imposent contre les responsables de la violation de ses droits,
  10. Le Groupe de travail demande au Gouvernement algérien d’user de tous les moyens à sa disposition pour diffuser le présent avis aussi largement que possible.

4 Commentaires

  1. Tous les prisonniers d’opinion doivent être libérés.On n’a jamais vu ça depuis l’indépendance de l’Algérie.Les décideurs doivent savoir que plus on réprime les idées plus elles deviennent fortes surtout quand elles soutenues par tout un peuple contre la tyrannie.

  2. un regime irresponsible qui pousse dangereusement a la syrianisation de l`algerie. Etonnant que ni l`oposition ni les representant dits hirakistes ne s`elevent contre cette aventure suicidaire. Ceux qui pairont ne sont pas seulement les kabyles, victimes de la haine viscerale d`un nombre d`algeriens, mais toute l`algerie. A quand le (re) eveil?

  3. « Étonnant que ni l’opposition ni les représentant dits finalistes ne s’élèvent contre cette aventure suicidaire »

    Hypocrisie et racisme affiché des non-kabyles. Ce sont les kabyles qui sont embastillés pour une raison kabyle : L’autodétermination de leur patrie, la Kabylie. Le même objectif qu’avait l’Algérie dans le passé pas si lointain. Soixante ans de rejet et d’humiliation et les non-kabyles regardent toujours ailleurs, vers la Palestine, la cause définitivement perdue.

  4. Définition de terrorisme (Larousse): Ensemble d’actes de violence (attentats, prises d’otages, etc.) commis par une organisation ou un individu pour créer un climat d’insécurité pour exercer un chantage sur un gouvernement, pour satisfaire une haine à l’égard d’une communauté, d’un pays, d’un système.
    Selon cette définition, ce sont ceux qui ont jeté en prison ces centaines d’Algériens pour des raisons fallacieuses qui doivent être inculpés de terrorisme surtout ceux qui exhibent sans aucune retenue leur haine viscérale à l’égard des Kabyles en allant jusqu’à planifier un programme officiel et mortifère de « zéro Kabyle » en d’autres termes un génocide planifié et fièrement assumé. Yedji ga3 enharkoum ya ouled lharam!

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